Dès le 1er janvier 2011, la Tva passera de 18% à 10% dans le secteur du tourisme. La pertinence de cette mesure ne souffre aucun doute dans une dynamique de compétitivité, dans un secteur aussi concurrentiel que celui du tourisme. Seulement, l’objectif d’une telle mesure ne devrait pas être qu’économique.
A côté de pays comme le Maroc, ou encore la Tunisie, le Sénégal touristique ne fait pas le poids, loin s’en faut. En termes de facteurs, c’est sur tous les aspects que le Sénégal est battu notamment sur le facteur fiscalité. Aussi, la pertinence de la mesure de réduction de la TVA touristique de 18% à 10% ne souffre en soi aucun doute pour ce qu’elle contribue à rendre la destination Sénégal moins chère car le secteur croule sous le poids des taxes et autres redevances aéroportuaires.
Aussi, n’en déplaise aux pourfendeurs qui parlent d’un « risque lié à l’affaiblissement du système fiscal sénégalais » et qui en parlent comme d’une « mesure à troc ». Mais c’est en ce qu’elle intègre deux niveaux de taux dans un même système fiscal.
Néanmoins, l’objectif économique de cette mesure, puisque c’est celui qui est mis en exergue eu égard à son avantage comparatif et compétitif, n’aurait de sens que si l’objectif social n’est pas occulté d’autant plus que la mesure a un coût sur les finances publiques. Il faudra bien la financer.
La baisse de la TVA constituant un soutien indirecte, l’efficacité de la mesure dépend ainsi de la « confiance » dans la bonne foi des acteurs du secteur notamment les promoteurs privés du secteur. Qu’il s’agisse de l’hébergement, de la restauration, ou encore des voyagistes, la baisse de la TVA doit permettre, de manière générale, de relancer la croissance, l’idée étant qu’une baisse des prix s’ensuivent, entraînant ainsi une relance de la demande.
Dans le même ordre d’idée, la baisse de la TVA doit permettre de créer des emplois. Mais soyons réaliste, encore faudrait-il que les professionnels du secteur utilisent une partie de leurs marges pour embaucher. Or, rien n’est moins sûr car, en réalité, en l’absence de surcroît d’activité, ils n’ont aucune raison de le faire. Même si à leur tour, ils pourraient tirer profit de la baisse du taux de la TVA en tablant sur l’augmentation, à terme, du niveau de consommation.
Qu’à cela ne tienne, à défaut d’emplois nouveaux, les salaires des employés devraient en tout cas en profiter.
En somme, pour une bonne efficacité socio-économique, la baisse de la Tva ne devrait pas servir à augmenter les marges des promoteurs du secteur touristique, son rapport coût/utilité devrait être massivement positif. Le syndrome de la baisse de l’Impôt sur les sociétés est encore là et il ne faudrait pas refaire la même erreur. Cependant, la seule baisse de la Tva sur le secteur est loin de suffire comme mécanisme d’incitation à l’investissement touristique. C’est bien, même très bien, mais non seulement il faut encadrer tout ça, mais aussi aller plus loin encore dans la volonté de développer ce secteur.
sudonline.sn