Environ 14.000 Ivoiriens ont fui vers le
Liberia voisin pour échapper aux violences post-électorales dans leur pays et
certains ont été empêchés par des groupes armés de traverser la frontière, a
annoncé l`ONU samedi.
Le Haut commissariat de l`ONU pour les réfugiés (HCR) « a enregistré un
total de 14.000 Ivoiriens réfugiés dans l`est du Liberia qui ont fui dans le
sillage de l`instabilité post-électorale dans leur pays depuis un mois », selon
un communiqué.
« Les réfugiés marchent plusieurs heures ou même pendant des jours entiers
avant de traverser en barge les nombreuses rivières le long de la frontière »
avec le Liberia, a précisé le HCR, qui a également fait état de « plusieurs
morts », de personnes atteintes de paludisme ou de diarrhées parmi les nouveaux
arrivants.
Selon l`agence onusienne, « certaines familles ont indiqué avoir marché
pendant trois à quatre jours dans la brousse avec très peu de nourriture ».
« Les réfugiés arrivent depuis le 29 novembre et ils continuent d`affluer »,
a indiqué à l`AFP une porte-parole du HCR.
Face à cet afflux de réfugiés, l`agence onusienne a averti qu`elle risquait
d`être à court de nourriture.
Le HCR a par ailleurs reçu des informations indiquant que certains éléments
des Forces Nouvelles (FN), qui soutiennent le président élu Alassane Ouatara,
empêchaient des réfugiés de traverser librement vers le Liberia.
« Cela oblige les réfugiés des villages de (la région de) Danane de dévier
de leur route de près de 80 km vers le sud afin d`entrer au Liberia », a
précisé le HCR qui a appelé à « protéger les civils ».
La Commission européenne avait indiqué jeudi qu`environ 11.000 Ivoiriens,
dont une majorité de femmes et d`enfants, avaient fui vers le Liberia, la
Guinée et le Ghana.
Cinq millions d`euros ont été débloqués par la Commission européenne pour
faire face à une crise humanitaire dans les pays voisins de la Côte d`Ivoire
en cas d`afflux de réfugiés.
La Côte d`Ivoire traverse une grave crise depuis la présidentielle du 28
novembre à l`issue de laquelle Alassane Ouattara a été désigné vainqueur par
la Commission électorale indépendante, tandis que le Conseil constitutionnel a
invalidé ces résultats, certifiés par l`ONU, et proclamé la victoire du
président sortant Laurent Gbagbo.
Le Conseil des droits de l`Homme de l`ONU a adopté jeudi une résolution
dénonçant les « atrocités » commises après la présidentielle qui ont fait, selon
l`ONU, 173 morts du 16 au 21 décembre.
AFP