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Mondial : la France réalise l’exploit en éliminant les Etats-Unis en quarts.

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L’équipe de France est qualifiée pour les demi-finales, comme en 2014, après avoir infligé aux Etats-Unis en version NBA leur première défaite en compétition officielle depuis 2006 (TT-TT), mercredi à Dongguan. Elle affrontera l’Argentine vendredi.

Et maintenant, tout le monde avec l’Australie ! Une victoire des Boomers face à la République tchèque, cet après-midi, et l’équipe de France serait officiellement qualifiée pour les JO de Tokyo en étant l’une des deux dernières équipes européennes en lice dans la Coupe du monde avec l’Espagne. Ce serait café, cigare et l’addition.

Mais le festin est déjà grandiose. Les Bleus ont réalisé l’exploit qu’on attendait d’eux, ce qui n’est pas contradictoire. Battre les Américains en version NBA, et encore plus les sortir du tournoi, est une performance forcément exceptionnelle. Personne n’y était plus arrivé depuis la Grèce lors du Mondial 2006.

Mais il y avait clairement l’espace. Cette équipe américaine-là n’avait vraiment aucune saveur. Pas faible bien sûr, mais sans rien de de l’exceptionnel qui entoure d’ordinaire le Team USA. La preuve, elle avait perdu en amical, en août face à l’Australie(81-90) et elle avait failli être battue au premier tour, par la Turquie (93-92 a.p.)

Il fallait juste que l’équipe de France croit assez en elle, qu’elle se reconcentre après avoir oublié de défendre lundi face à l’Australie (98-100) et qu’elle ne dévie pas de son plan de jeu. Tout cela aurait sans doute été trop pour elle au siècle dernier. Mais depuis, la génération Parker-Diaw est passée par là et a donné à la sélection une foi en elle à… l’américaine, associée à un goût des choses bien faites plus européen.

Il en fallait de la solidité mentale et du talent bien placé pour réduire les Etats-Unis à 39 points à la mi-temps avec le seul Donovan Mitchell pour surnager (15 points à la mi-temps, 29 au final). Puis pour garder l’espoir quand les Américains ont pris sept points d’avance dans le dernier quart-temps (65-72, 32e), alors qu’ils en avaient compté dix de retard dans le précédent (53-43, 23e).

Mais ces Français-là sont « des chiens », dixit Evan Fournier, le meilleur marqueur tricolore (22 points), sur Canal+. Ils ne lâchent rien et ont fini pas manger les mollets des Américains en reprenant le contrôle du rebond au moment où ça comptait plus, grâce à un Rudy Gobert gigantesque (21 points, 16 rebonds).

Ils sont repassés devant grâce à l’inattendu Frank Ntilikina, auteur de sept points entre la 34e (71-74) et la 38e minute (82-76). Puis ont bouclé l’affaire par Nando de Colo (18 points), qui a réussi un 7/8 aux lancers dans une dernière minute attaquée avec seulement quatre points d’avance (82-78). Et vous savez quoi ? Ils n’ont même pas exulté au coup de sifflet de final. Ou pas trop.

« Depuis qu’on est ici on dit qu’on est venu pour gagner, rappelle Fournier. On a fait une énorme erreur en 2014 et on ne veut pas la refaire. » Il y a cinq ans, les Bleus avaient aussi signé un exploit gigantesque en battant l’Espagne de Pau Gasol chez elle en quarts (65-52). Mais elle s’était grisée et déconcentrée et avait perdu sa demi-finale face à la Serbie (85-90).

Quelque part, c’est donc une revanche qu’elle se doit à elle-même vendredi face à l’Argentine de Luis Scola, qui a également signé un exploit en sortant la Serbie mardi (97-87). Mais depuis aujourd’hui, l’équipe de France sait qu’elle peut tout. Même terrasser un ogre, fut-il de papier.

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