Le jeudi 3 octobre, je me suis levé tôt le matin avec l’intention de faire établir la carte nationale d’identité à
mon fils âgé de 5 ans. Je me rends ainsi à la Direction de l’automatisation du fichier (DAF) au Plateau.
Arrivé sur place, les policiers me font savoir que les dépôts de demande de la CNI ne s’y font plus. Ils
m’indiquent que ceux-ci se font désormais à la Cité de la Police à la Médina.
Je me rends sur le lieu indiqué. A ce niveau, ils m’orientent vers le Commissariat de Police de Reubeuss.
Sans me décourager, je m’y rends. Sur place, je trouve l’agent de police qui m’avait été recommandé. Je lui
explique l’objet de ma visite. Il me demande l’extrait de naissance de mon fils et la photocopie de ma CNI.
Je les sors et les lui remets. Aussitôt, il me répond que « ce n’est pas possible ». Je lui demande pourquoi
? Il me dit que « c’est comme ça. »
N’ayant rien compris, j’insiste. Je lui demande encore pourquoi ? Sur ce, il me dit que « celui qui vous a
dirigé vers moi est informé . » Je le sens mal à l’aise. N’ayant toujours pas compris le motif de son refus de
recevoir le dossier, j’insiste pour savoir pourquoi ce n’est pas possible. Et là, il me dit que « Mendy » est un
nom à consonance étrangère, et qu’il faut un certificat de nationalité à mon fils né à Kaolack, et âgé de 5
ans. Là, je tombe des nues.
Je suis mieux traité en France que dans mon propre pays
Il m’annonce aussi que les Diallo, Touré, Ba, Gomis, Dacosta, Mané… sont aussi concernés. Je me suis
rappelé alors que le consul général du Sénégal à Paris m’avait sorti cette même explication quand j’allais
me plaindre auprès de lui, face à ce que je considérais comme une discrimination, quand les Sénégalais
qui venaient se faire établir soit le passeport ou la CNI se faisaient refouler du Consulat, alors qu’ils avaient
toutes les pièces exigés. Et au moment où ces derniers se faisaient refouler, d’autres, avec les mêmes
pièces, étaient reçus et sortaient avec leurs récépissés de dépôt.
Du fait de ma position (j’etais à l’époque le Chargé des Élections d’un parti politique en France, et par
conséquent, mandataire), beaucoup de compatriotes me saisissaient pour se plaindre du traitement
discriminatoire que leur réservait l’administration. Je faisais de mon mieux pour les aider dans leurs
démarches. D’autres ont pu ainsi être rétablis dans leur droit. Mais c’était insignifiant par rapport aux
complaintes que je recevais.
Moi qui suis établi en France, je croyais que j’y étais discriminé. Mais en fait, ce n’est rien par rapport à
cette forme d’apartheid qui ne dit pas son nom au Sénégal, dont les minorités comme la mienne et d’autres
sont victimes. Mon épouse et moi avons nos certificats de nationalité dans des contextes différents. Pour
moi, c’était quand je préparais un concours et ce document y était exigé. Je ne ferai finalement pas le
concours parce que je n’avais pas l’âge requis.
Il faut rompre le silence !
Mon épouse et moi sommes exclusivement de nationalité sénégalaise. Si notre enfant n’est pas
Sénégalais, que le Gouvernement du Sénégal nous dise de quelle nationalité il est. A moins qu’il veuille en
faire un apatride. J’ai une pensée pour ces centaines de milliers d’enfants qui sont dans la même situation
que le mien, mais dont les parents n’ont pas le même réseau relationnel et la possibilité de faire entendre
leur voix comme moi.
J’interpelle le Chef de l’État sur l’existence ou non de cette fameuse loi sur les noms à consonance
étrangère. Parce que celle-ci est comme un serpent de mer. Elle semble introuvable. Si elle existe, il est
temps de l’abroger car elle est discriminante et est contraire aux engagements internationaux du Sénégal.
Et cette discrimination doit prendre fin. Parce que les Diallo, Koumé, Sylva, Kanté, Diarra, Bocandé,
Kouyaté… ont fait face aux colons au même titre que les autres. Ils ont aux plans sportif, académique et
universitaire, porté haut le flambeau du Sénégal. Ils sont ministres, députés, maires, directeurs généraux de
sociétés nationales, magistrats, hauts cadres dans l’administration, hauts gradés dans l’armée et j’en
passe. En quoi ces hommes valeureux ont-ils de moins sénégalais que les autres ?
Je ne quémande pas la nationalité sénégalaise pour mon fils. Cependant, je suis obligé de lui chercher un
certificat de nationalité comme l’exige cette loi absurde (si elle existe). A tous ceux et celles qui sont
victimes de cette forme apartheid légalisée, je vous invite à rompre le silence. Parce que nous sommes
dans une société d’hypocrisie où le « massla » a fait trop de dégâts. Racontez votre histoire par des
articles, vidéos et tous autres moyens de communication. A tous ceux qui trouvent injuste le sort qui est
réservé à nos enfants, exprimer votre indignation. Votre opinion va compter au moment de prendre des
décisions.
François MENDY
Journaliste-Politiste
[email protected]
Bienvenue sur le calvaire que les autres non wolofs vivent depuis belle lurette
Franco Mendy c’est très bien à cause de cette dénonciation beaucoup sauront réellement ce qui se passe dans l’administration. Je vous ferai parvenir un mail en inbox afin que vous retrouviez vos droits et ceux de vos fils
L inculture de certaines personnes dans ce pays est gravissime. Les représentants de l’états sont dans la plupart du temps irrespectueux envers les citoyens. Et sur tous les segments. La justice, les médecins les hommes de tenue etc… même le gardien de l’hôpital ou Le comptable des services d’urgences hospitaliers ..
c est un constat général. Alors point de réduction à une ethnie c’est toute la couche sociétal sénégalaise qui est malade cancérigène!!
Mon frère travailles à la paix au lieu de ce discours haineux, inutilement. Ces problèmes contre toi que tu évoques, arrivent chaque jour à des Diop. NDIAYE OU Ba. Tu n’es pas le centre du monde, car la médiocrité de l’État sénégalais est légendaire.
Il faut dire la vérité : cette loi ne se justifie que par rapport à une population étrangère : les peul de Guinée qui sont arrivés ici par milliers du temps de la répression de sékou Touré.
Je suis concerné par cette mesure et je la comprends : il y a des noms qui n’existent qu’au Sénégal, on les connait, à côté, des noms de famille comme le mien existent en Mauritanie, au Mali, en Gambie, dans les deux Guinées et même au delà. Lorsqu’on m’a demandé le certificat de nationalité, j’ai compris la raison. Il y a des Mendy ici et en Guinée, de quel moyen dispose l’administration pour savoir que vous êtes un Mendy dont les ancêtres mâles ont versé leur sang pour défendre ce pays? Comment peut elle savoir que vos ancêtres femmes ont participé à agrandir ce pays dans la douleur de l’accouchement ? Ce geste n’est pas pour nier votre qualité de sénégalais. On le demande à tous ceux qui comme vous et moi portons des noms internationaux.
Si on devait cesser, les choses guinéens seraient majoritaires dans ce pays dés 2030, alors qu’au rythme normal, ils seront majoritaires dans 30 ans.
Mendy je ne connais pas de résistant sénégalais qui porte ce nom sinon le peintre de grand yoff venant de Guinée Bissau. Ils veulent juste bouffer vos 400.000 fr au moment de la reddition des comptes. Un pays de merde comment peut on donner un passeport et une Carte d’Identité au père et à la mère et demander au fils un certificat de nationalité. Administration dont les connexions de flux logiques dans les procédures se font par des Kaw-Kaw qui font l’ENA pour gagner de l’argent ni rék la meun mél. Quant je vois des Avocats comme El Hadji Diouf, Khassimou Touré, Ousmane Seye, le Ministre de la justice actuel Sall, Amadou Sall PDS, Bocar Thiam PS avec leur raisonnement de wakhtanou bopp kogn et leur français débrouillé je me dis que le Senegal est tombé trop bas.
Tu es un ignorant. Juste parce que tu ne connais pas de résistant sénégalais Mendy rek, donc pour toi le nom n’est pas d’origine sénégalaise. Il y a bien des Mendy au Sénégal, non loin de la frontière avec la Guinée Bissau
Merci d’avoir dénoncé cet état d’esprit ignioble. Je n’arrive pas à croire que les policiers sénégalais se laissent entraîner dans une soit disant loi qui n’est d’autre qu’une provocation voire une invitation à la Génocide . Et je pése bien mes mots. Car je vois pas qui peut être plus sénégalais qu’un Mendy ou un Mané. De la même manière on peut aussi dire que les peulhs ne sont pas des sénégalais, puisque tout le monde sait que c’est un peuple nomade qui voyage tout le temps. Il faut continuer à dénoncer ces imbécilités , je ne trouve pas de mots plus appropriés pour qualifier cette nouvelle mentalité sénégalaise. Cela dépasse l’entendement. Je pense que vous devrez trouver un moyen de faire une communiquée au sein des médias, afin que tout le monde soit au courant de ce qui se passe actuellement au Sénégal. Je trouve que c’est gravissime !!!!!!
Mon fils de 19 ans a fait le même parcours que vous C.a.d Dakar plateau, cité police, rebeuss et il a eut la même réponse.
C’est hilarant je trouve, cette humiliation ne peut perdurer….encore une fois ne tombons pas dans le piège de’ l’ivoirité qui comme nous le savons tous a fini par détruire ma nation et le tissu de la société ivoirienne….ces séquelles ne guérissent presque pas et leurs conséquences c’est l’affaiblissement de toute une histoire, une division qui laissera des failles pour les détracteurs. Alors, ressaisissons nous, oui je comprends qu’il y’a beaucoup de noms de famille qui sont de la sous-region mais, je pense si le parent au premier degré a la nationalité, il ne devrait plus avoir de débat de ce genre. SENEGAL BENE BOP LA KENE WAROUKO KHAR NIAR?
François, je suis de tout cœur avec toi.Non à la discrimination.Un sénégalais ne vaut pas plus qu’un autre.
Je ne pense pas que cela soit une discrimination Wolof ou …
Mon nom de famille est Mbaye et je suis aussi discriminé!!!
C juste que notre pays
C´est par hasard que je suis tombé sur cette contribution remarquable. Merci Fara!
Le Sénégal ne fait rien pour protéger ses ressortissants.
Moi je suis depuis plus de 33 ans en Allemagne et je n´ai que la nationalité sénégalaise.
Parceque je n´ai jamais voulu perdre ma nationalité.
Je n´ai jamais cherché à aquérir une autre nationalité.
Mais quand j´ai voulu renouveler mon passeport expiré en Octobre 2018.
Le chargé des Passeports du Consulat du Sénégal à Paris a découvert que
le Numéro d´identification de mon Passeport
1-abc-19xy-171
était différent du numéro d´identification de ma carte nationale d´identité
1-abc-19xy-172
(qui est le bon! 172 est le numéro de mon registre d´acte de naissance)
Du coup, il m´a demandé un extrait de naissance. Je n´en avais pas!
J´avais ce Numéro depuis 2008 quand une commission est passée à Berlin pour nous enroller.
Donc mes Passeports de 2008 et de 2013 avaient ce numéro—- 171—
Le responsable des Passeports ne voulait pas me faire un nouveau Passeport.
Il me proposait de me faire rapidement un sauf-conduite pour rentrer au Sénégal, trouver
un juge au tribunal pour corriger cette ERREUR. Il me disait que seul un Juge du Tribunal pouvait rectifier cette Erreur.
C´est à dire changer le 171 en 172 avant d´y faire un nouveau Passeport.
Quand j´ai voulu avoir un Extrait: la Mairie de mon lieu de Naisance a refusé.
C´est seulement après avoir contacté la Presse que j´ai reçu fin Mai par courrier mon Extrait de Naissance.
Je suis allé à Berlin. Et on me dit que la machine était à Paris. Il fallait que j´y reste.
Les données sont prises à l´Ambassade du Sénégal en Allemagne de Berlin et les Passeports se font à Paris.
Il m´a fallu attendre 3 longs mois après le dépot pour le recevoir alors que sur la page c´est écrit 3 à 8 semaines.
Donc au total j´ai perdu plus de 10 Mois pour renouveler mon Passeport sénégalais. C´est le fast-track!
Histoire à lire sur ma page facebook que je ne voulais pas utiliser pour ces conneries.
Depuis le Reférendum de 2001 je n´ai plus voté.
Gora Diagne Meteo
Des préjugés racistes qui ont perduré.Il faudrait lever cette injustice criante et ridicule. Dans l’administration, ces noms ne pourront pas bénéficier de promotion dans l’état actuel des choses.Il faut se pencher sur cette ségrégation et lever cette ambiguïté choquante et blessante.