Après avoir tenté d’incendier la porte du lieu de culte, l’homme, âgé de 84 ans, a ouvert le feu sur deux personnes. Il avait été candidat FN aux départementales en 2015
Deux hommes ont été gravement blessés lundi après-midi par des coups de feu tirés devant la mosquée de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) par un homme qui tentait d’en incendier la porte et a été interpellé un peu plus tard à son domicile dans les Landes. Les deux victimes, gravement blessées par balles, l’une au cou, l’autre au thorax, âgées de 74 et 78 ans, ont été évacuées vers le centre hospitalier de Bayonne, a précisé la préfecture.
«A 15h20, un homme a tenté d’incendier la porte de la mosquée de Bayonne. Surpris dans sa tentative par deux personnes, l’homme leur a tiré dessus», indique un communiqué de la préfecture qui précise que l’homme, en repartant, a incendié une automobile. De source proche de l’enquête, le tireur présumé est un homme de 84 ans, Claude S., qui a reconnu en garde à vue être l’auteur des tirs. Il avait été candidat du Front national (FN) en 2015 aux élections départementales.
Une équipe de déminage s’est rendue à son domicile, à Saint-Martin-de-Seignanx, une commune de 5 000 habitants à 16 km de Bayonne, dans le département voisin des Landes. Selon la préfecture, l’homme est détenteur de trois armes de catégorie B, qu’il avait déclarées. La police judiciaire a été saisie de l’enquête. Une cellule psychologique a été mise en place pour les témoins de la scène et une autre à l’hôpital.
«Il n’y a jamais eu le moindre problème avec la communauté musulmane à Bayonne, témoigne le maire de Bayonne Jean-René Etchegaray (UDI). Il y a une seule mosquée qui est très bien gérée», a-t-il encore déclaré, en assurant qu’elle «ne sera pas fermée plus de 48 heures». Une salle municipale a été mise à disposition.
Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a assuré sur Twitter «solidarité et soutien» aux musulmans, jugeant que «les faits commis à la mosquée de Bayonne émeuvent et indignent chacun d’entre nous». Cette attaque intervient en plein retour du débat sur le voile islamique, qui crispe le pays depuis des jours et fait craindre une stigmatisation de la communauté musulmane.
Ce même jour, Emmanuel Macron recevait à l’Elysée les responsables du Conseil français du culte musulman (CFCM). Il «est très inquiet d’une confusion des esprits qui mélange la religion, la culture et l’islam politique» et dénonce «un amalgame, une surenchère démagogique», a indiqué Christophe Castaner, qui assistait à la réunion. Abdallah Zekri, président du CFCM, a de son côté «condamné» cet «acte criminel». «L’inquiétude est grande au sein de la communauté musulmane de la ville, m’a dit le représentant du CRCM régional. Il y a deux blessés graves dont nous espérons que leur vie n’est pas en danger». «Avec le climat actuel de stigmatisation de l’islam et des musulmans, il ne faut pas s’étonner que de tels actes puissent arriver. Nous souhaitons un bon rétablissement aux blessés et nous demandons à tous les responsables du culte en cette période d’être très, très, vigilants.»
Libération
Une fusillade à la mosquée de Bayonne fait deux blessés, le tireur arrêté
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