Laurent Gbagbo doit quitter la présidence ivorienne et cela ne fera l’objet d' »aucun compromis », a déclaré le porte-parole du gouvernement sierra-léonais, lundi, quelques heures avant que
quatre dirigeants africains entament à Abidjan une nouvelle médiation.
« Nous nous référons strictement au communiqué publié à la veille de Noël, énonçant clairement que le président Gbagbo devrait démissionner. C’est notre document de travail, il n’y a aucun compromis », a déclaré à l’AFP le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement, Ibrahim Ben Kargbo.
Il s’exprimait avant que les présidents Ernest Koroma (Sierra Leone), Boni Yayi (Bénin) et Pedro Pires (Cap-Vert), mandatés par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), reprennent leur médiation à Abidjan, après avoir échoué une première fois à convaincre Gbagbo de démissionner.
Ce trio est cette fois accompagné du Premier ministre kényan Raila Odinga, envoyé par l’Union africaine, cinq semaines après le scrutin du 28 novembre, dont les résultats contestés ont créé en Côte d’Ivoire une crise ayant déjà fait près de 200 morts selon l’ONU.
M. Kargbo a cependant ajouté qu’il fallait offrir à M. Ggagbo des conditions pour « faciliter » son départ, sans préciser lesquelles.
« Nous essayons de favoriser un départ paisible pour lui afin qu’il puisse quitter ses fonctions dignement », a-t-il dit.
Le ministre a expliqué que la délégation rencontrerait aussi Alassane Ouatarra, reconnu chef d’Etat légitime par la communauté internationale.
« Les chefs d’Etat de la Cédéao veulent s’assurer que M. Ouatarra reprend le contrôle de l’administration du pays », a-t-il dit.
Comme l’UA, la Cédéao (15 pays) a exigé le départ de Gbagbo. Elle a brandi la menace d’une opération militaire si le président sortant refusait de se retirer et se prépare à une attaque en « dernier recours » si la diplomatie ne donne rien.
AFP