Pas d’intervention militaire française en Côte d’Ivoire, insiste Sarkozy
SAINT-DIZIER (France) – Les soldats français présents en Côte d’Ivoire « n’ont pas vocation à s’ingérer dans les affaires intérieures » de ce pays, a insisté mardi le président Nicolas Sarkozy, tout en réaffirmant qu’Alassane Ouattara en était le président légitime.
« Il n’y a aucune ambiguïté, nos soldats, les soldats de la France, n’ont pas vocation à s’ingérer dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire. Ils agissent en vertu d’un mandat des Nations unies », a déclaré Nicolas Sarkozy lors d’une cérémonie à Saint-Dizier (nord-est) où il a présenté ses voeux de nouvelle année aux forces armées.
Le président a de nouveau appelé toutes les parties en Côte d’Ivoire à « respecter le choix du peuple ». « Le président de la Côte d’Ivoire s’appelle M. Alassane Ouattara. Il a été choisi par les Ivoiriens », a-t-il affirmé.
Alassane Ouattara a été reconnu par la communauté internationale comme le vainqueur du second tour de l’élection présidentielle ivorienne qui s’est tenu le 28 novembre. Mais le président Laurent Gbagbo refuse de céder le pouvoir, s’estimant vainqueur sur les bases des résultats proclamés par le Conseil constitutionnel ivoirien, dirigé par un proche.
« J’appelle toutes les parties à respecter le choix du peuple ivoirien, qui s’est clairement exprimé », a réaffirmé M. Sarkozy. « Nul n’a le droit de bafouer sa décision et de compromettre ainsi le retour à la paix et à la sécurité auxquelles tous les habitants de la Côte d’Ivoire ont droit », a-t-il ajouté.
« Les enjeux du défi que nous avons à affronter dépassent largement le seul cas de la Côte d’Ivoire. Ces enjeux concernent en vérité toute l’Afrique », a estimé M. Sarkozy.
« Les Etats africains sont jeunes encore. Ils construisent chacun, dans le contexte qui est le leur, une vie démocratique. Et la première exigeance d’une vie démocratique, c’est le respect du suffrage universel », a poursuivi le chef de l’Etat.
Selon Nicolas Sarkozy, « la Côte d’Ivoire a longtemps été un exemple. Si (elle) se mettait hors du champ de la démocratie, alors c’est pour toute l’Afrique que nous aurions à craindre ».
« C’est bien la raison pour laquelle la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao), aussi bien que l’Union africaine, comme les Nations unies, tiennent tant au respect de la volonté du peuple ivoirien », a-t-il poursuivi.
« Je suis personnellement et en temps réel la situation sur place et reste très attentif à la sécurité de nos compatriotes », a encore affirmé M. Sarkozy.
Après une tentative de coup d’Etat en 2002 contre Laurent Gbagbo, la France a lancé dans son ancienne colonie l’opération Licorne. Cette force compte 900 soldats qui sont chargés de protéger les quelque 15.000 ressortissants français et de soutenir les Casques bleus.
(©AFP / 04 janvier 2011 13h37)