“Papa Sow exclu de Fass”. Ce titre qui barrait la “Une” de certaines presses sénégalaises fait beaucoup rigoler, tellement l’information est banale à nos yeux. Fass n’a fait que retourner un “Bien” qui ne lui appartenait pas.
Papa est un “fils” digne des Parcelles Assainies, quartier qui l’a vu grandir vers les années 80. Il est né à Fass certes, comme il l’a toujours défendu durant ses interviews, mais le “Puma” a vécu toute sa carrière durant aux Parcelles Assainies. Menuisier de formation, il a pris goût à la lutte, après l’éclosion de son frère Ouza Sow. Lequel faisait la fierté de tout Fass à ses debuts dans l’arène.
Chez nous, aux Parcelles Assainies, Papa est adulé. Il force le respect. Il était resté à l’écurie de Fass par principe, par amour, par noblesse et par respect d’une tradition perpétrée par son père Aly Sow et son frère Ouza.
A l’époque où Papa rejoignait les rangs de Fass, Parcelles n’avaient pas d’écurie, mais supportaient le tigre de Fass, Moustapha Guèye, ancien terreur des arènes.
En effet, Tapha le “tigre” était le fils adoptif des Parcelles Assainies. Il habitait à l’Unité 13, et c’est à partir de là-bas qu’il a écrit ses lettres de noblesse dans l’arène. Les Parecellois l’accompagnaient dignement quand il partait au stade et l’accueillaient avec les honneurs quand il rentrait chez lui.
Aux Parcelles Assainies, Tapha Guéye était aimé. Il était l’enfant du terroir, une référence, malgré le fait qu’il soit un fils naturel de Fass. Modou Lo, l’actuel roi l’a souvent évoqué durant ses sorties médiatiques. “Je me présentais chez Tapha à chaque fois qu’il avait combat pour récupérer les aumônes et accompagner son car au stade”, disait-il. Modou Lo est Parcellois, comme Papa Sow d’ailleurs. Raison pour laquelle tous les deux réclament leur “Parcellité”.
Quand Papa faisait ses débuts à Fass, Parcelles n’avait pas d’écurie. Rock Énergie est venue après. Papa a préféré rester à Fass. Il a toujours clamé haut et fort son appartenance à cette écurie. Il a d’ailleurs lutté contre Modou Lo, malgré lui. C’était deux fils des Parcelles. Papa Sow était contraint de défendre les couleurs de Fass au détriment de celles de ses frères de quartier. Dieu sait qu’il a souffert avant, pendant et après le combat.
Devant sa propre maison à l’unité 19, il a été attaqué, insulté et menacé. Son seul tort aura été de s’affronter avec un fils des Parcelles. Papa a connu le pire cauchemar de sa vie durant ce combat, mais pour lui, il fallait lutter, il fallait impérativement défendre les couleurs de Fass qu’il a tant aimée.
Aujourd’hui, le champs de l’arène s’est élargi. Les Parcelles Assainies, fiefs du Roi des arènes, en font partie désormais. En plus, la lutte est une affaire de quartier. Les Pikinois ne nous démentiront pas. Malgré certaines rivalités entre eux, les lutteurs de Pikine font toujours bloc quand il s’agit de defendre leurs couleurs.
Fass a tout donné à Papa certes, mais Papa aussi s’est toujours sacrifié pour Fass. Que les responsables de l’écurie Fass le sachent. Le fait de l’avoir exclu de cette écurie mythique est regrettable, mais ça permettra aux Parcellois de récupérer leur fils.
Etre ami avec Modou Lo ou Yekini Junior n’est guère un crime. C’est juste une reconnaissance envers son terroir et ses “frères”.
Par Papa Waly Ndao Louisville (Etats-Unis)
