Bara Tall, Pdg de Talix groupe a reçu hier à son domicile une délégation du Bureau politique de l’Alliance pour la République (Apr), dirigée par Mbaye Ndiaye. Au nom du président Macky Sall empêché, les représentants de l’Apr ont exprimé à l’initiateur du mouvement Yemalé (égalité des chances en wolof) leur soutien militant, suite à la saisie d’une partie de l’actif de l’entreprise Jean Lefebvre, notamment le siège du groupe, par des banques. Mais, M. Tall a tenu à faire une précision de taille, à savoir que personne ne peut l’utiliser. Le chef de la délégation de l’Apr et sa délégation ont fait part de «leur volonté de se battre avec les moyens dont ils disposent afin de faire rentrer Jls dans ses droits ; autrement dit que l’entreprise qui court toujours derrière ses créances auprès de la partie contractante à savoir l’Etat du Sénégal soit payée et qu’elle retrouve ce qui a toujours fait sa quintessence et sa raison d’être».
Dans le même élan, M. Mbaye Ndiaye dira : «Cette bataille, nous allons la mener avec l’ensemble des Sénégalais.» Si cela ne donnait rien, les plénipotentiaires de Macky Sall ont promis de rembourser à Jls son argent, une fois que l’Apr sera au pouvoir.
Bara Tall a remercié ses hôtes d’avoir pensé à lui en «ces moments difficiles, pénibles». M. Tall a tenu à confondre dans ses remerciements le peuple sénégalais qui, comme «un seul homme s’est levé pour dire : ça suffit». «Aujourd’hui, je puis dire que c’est l’ensemble des Sénégalais qui m’ont témoigné de leur solidarité. Il y a même des Sénégalais qui ont proposé des cotisations pour donner à l’entreprise les moyens de ne pas perdre son lieu de travail», a révélé le leader du mouvement Yemalé. Puis de faire cette précision : «Le principal, ce n’est pas de sauver le siège de Jls. S’il ne s’agissait que de cela, le problème n’allait pas se poser, mais il est de toute autre nature.» Et d’expliquer : «Cela fait 30 ans que je travaille de façon honnête pour avoir de quoi faire face à cette situation, mais on m’a appris une chose importante : faire la différence entre le bien public et le bien privé. Aujourd’hui, je puis dire que Jls est une entreprise d’utilité publique, bien que j’en sois l’actionnaire principal. Ce qui m’appartient dans cette société, ce sont les dividendes. Un petit milliard, ce n’est rien ; j’ai des gens qui peuvent facilement voler à mon secours. J’en ai les moyens ; mes amis aussi. Mais, c’est une question de principe.»
Bara Tall rapporte que depuis 5 ans, lui et ses collaborateurs ne font que «répéter le même geste : aller au bureau, ouvrir le journal et le lire. Et cela, chacun parmi nous peut le faire chez lui. On n’est pas des Sdf, on a des domiciles».
Avant de poursuivre : «Les routes, nous ne les fabriquons pas dans les bureaux, mais sur le terrain. C’est pourquoi nous avons pensé que le vrai débat est de faire en sorte que cette entreprise reprenne sa place et honore ses impôts au même titre que tout le monde. Ces mêmes impôts reviennent à des Sénégalais et non à des étrangers, comme c’est le cas aujourd’hui. On emprunte de l’argent au nom des Sénégalais et ce sont des étrangers qui exécutent les travaux et emmènent avec eux leurs propres travailleurs.» Serein, M. Tall dira : «Je n’ai peur de rien. Bara Tall n’est pas quelqu’un qu’on utilise.» Prié d’être précis, il coupe net : «Je n’en dirai pas plus.»
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