Cinq policiers ont été tués mercredi, victimes de « tirs à l’arme lourde » selon une source policière, et un civil a été retrouvé mort, tué par balle dans un quartier populaire d’Abidjan favorable à
Alassane Ouattara, l’un des deux présidents ivoiriens proclamés.
Cinq policiers ont été tués, « attaqués à l’arme lourde », dans le quartier d’Abobo (nord), a indiqué à l’AFP la source policière, sans préciser l’origine des tirs.
Un agent de sécurité a également été tué et son corps gisait sur le toit d’une maison, ont constaté des journalistes de l’AFP. Selon des habitants, l’homme, travaillant dans une agence bancaire, s’était réfugié sur le toit quand il y a eu des tirs et a été atteint par une balle.
Des témoins ont confirmé des tirs, à l’arme lourde et à l’arme légère, durant la nuit et en début de matinée dans ce quartier où la veille, des affrontements entre habitants et Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles à Laurent Gbagbo, rival de M. Ouattara, avaient fait quatre morts,
deux civils et deux FDS.
Des échanges de tirs « violents » ont été entendus entre minuit et 02H00 mercredi, ont précisé ces témoins.
« Nous, on n’a pas d’armée, l’armée de Gbagbo vient ici et tire sur les gens et on n’a pas de quoi se protéger », a déclaré l’un d’eux, sous couvert d’anonymat.
« Les enfants ont crié et pleuré toute la nuit, nous ne pouvions pas dormir, on a eu très peur », a dit un autre habitant.
Mercredi en fin de matinée, la situation restait tendue, les environs de la gare d’Abobo étant bloqués par de petites barricades faites de tables en bois.
Celles-ci ont été érigées par des jeunes qui les sont ensuite abandonnées.
Quatre véhicules calcinés, dont deux camionnettes utilisées pour le transport des forces de sécurité, gisaient sur le bord d’une voie express.
Une patrouille des forces de sécurité a tiré en l’air pour disperser des jeunes à son arrivée sur cet axe où aucun véhicule ne circulait, a constaté un photographe de l’AFP.
Ces violences interviennent alors que la crise opposant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, qui revendiquent tous deux la présidence depuis l’élection du 28 novembre, persiste malgré les médiations africaines comme celle du Premier ministre kényan Raila Odinga, attendu de nouveau d’ici la fin de la
semaine à Abidjan.
La crise a déjà fait autour de 200 morts, selon l’ONU.
AFP