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Consignes de vote à la présidentielle de 2012 : Les marabouts et le dilemme de la « séné-galère »

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Il sera difficile pour les chefs religieux de donner des consignes de vote à leurs milliers de talibés à l’occasion de la prochaine présidentielle prévue à la date du 26 février 2012. Surtout, en faveur de Wade à un moment où les Sénégalais font face à de nombreuses difficultés qu’ils n’ignorent pas. Face à ce dilemme « séné-galèrien », il leur sera difficile de donner des « ndiguël » dans un tournant aussi décisif que les élections nationales qui vont se dérouler dans douze mois. Et, pour plusieurs observateurs, il est plus que souhaitable qu’ils soient des spectateurs à la veille des élections et des votants le jour du scrutin. Vont-ils prendre ce risque quand la succession des évènements politiques renvoient au film de 2000 avec des pronostics qui annoncent un inévitable second tour ?

En direction de la présidentielle de 2012 et des autres scrutins prévus la même année, les chefs religieux sont les personnalités les mieux courtisées. Ceci, par l’influence qu’ils ont vis-à-vis de leurs milliers de talibés répartis sur toute l’étendue du territoire et dans les autres pays du monde. Les Sénégalais étant de grands voyageurs. Aussi, ils restent et demeurent évident que les hommes politiques, candidats ou candidats potentiels, font des pieds et des mains pour avoir une bonne place dans la cour des marabouts. De Tivaoune en passant par Touba, de Kaolack à Ndiassane, autrement dit dans toutes les capitales religieuses, c’est la valse des politiques. Surtout à l’approche d’évènements religieux comme le Magal ou le Gamou en passant par les ziarras. Une démarche visant à courtiser les marabouts pour les pousser à donner des consignes de vote. Seulement, face au dilemme « séné-galèrien », vont-ils prendre ce risque. En effet, les Sénégalais faisant face à de nombreuses difficultés qui ne sont pas ignorées par les chefs religieux, donner des « ndiguël » de vote ne sera pas chose aisée. Car, un an avant la tenue de l’élection présidentielle, la cherté de vie, les crises en tout genre, les inondations, le fameux projet de dévolution monarchique du pouvoir, l’âge du Président, la question liée à l’irrecevabilité ou non de sa candidature, ne jouent pas en faveur d’une probable consigne de vote. Et, de l’avis de plusieurs observateurs, il est plus que souhaitable qu’ils soient des spectateurs à la veille des élections et des votants le jour du scrutin. Dans la foulée, à un moment où les pronostics les plus fous font état d’un inévitable second tour, sera-t-il prudent pour les chefs religieux de demander à voter Wade ou un autre candidat de l’arène politique sénégalaise ? Les plus optimistes répondront par l’affirmative, même si la succession des évènements politiques renvoient au film de 2000. Seulement, à l’évidence, ils risquent, si tel est le cas de constater un non-suivi. Abdou Diouf, qui avait bénéficié du « ndiguël » de vote, avait été surpris de voir que les « talibés-votants » ont préféré regarder ailleurs que la direction indiquée par leurs marabouts respectifs. Au pire des cas, le même scénario risque de se répéter en…2012.

Abdoulaye Mbow

loffice.sn

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