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L’affaire Rokia Traoré : Un scandale !

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Rokia Traoré est détenue depuis hier à la prison de Fleury Mérogis en France. Un contentieux l’oppose avec son ex-compagnon sur la garde de leur fille de 4 ans. La justice belge saisie par son ex-compagnon, l’a condamnée pour enlèvement, séquestration et prise d’otage et avait émis un mandat d’arrêt international contre elle. Décision de laquelle elle avait fait appel, et c’est en se rendant à l’audience d’appel en Belgique qu’elle a été arrêtée à l’escale de Paris et écrouée à Fleury Mérogis. A ses avocats reviennent la tache de vérifier si cette procédure était légale, si la justice belge était compétente pour traiter de cette affaire, si ses droits ont été respectés, si la qualification des faits est adéquate.

Sur le plan factuel, la fille en question vit, depuis qu’elle a 4 mois, au Mali avec sa mère où elle est scolarisée. Les raisons pour lesquelles Rokia a refusé de présenter leur fille sont évoquées dans le communiqué de RFI. Connaissant Rokia et son ex-compagnon, je ne les évoquerai pas ici. A la justice, la vraie, de trancher. D’autant plus que cette affaire fait l’objet d’une procédure au Mali, en France et en Belgique. Cette affaire bien que privée et qui devait le rester, est devenue politique et c’est à ce titre que je m’exprime. Elle reflète l’état des rapports politiques, juridiques et symboliques entre l’Afrique et le reste du monde.
Si les mots ont toujours un sens, la petite fille en question n’a jamais été enlevée et séquestrée par sa mère qui en assurait la garde, quand tout allait bien et qui vivait avec elle sur le sol du Mali. A ce que je sache Rokia Traoré n’est pas une criminelle pour qu’un mandat d’arrêt international soit émis contre elle et qu’elle se voit arrêtée et jetée en prison comme un vulgaire malfrat, parce qu’elle a refusé de présenter sa fille quand la justice belge le lui a demandé. La violence physique et surtout symbolique exercée par la justice Belge contre Rokia Traoré dit ceci : Tu as beau t’appeler Rokia Traoré, être une artiste d’une qualité exceptionnelle, mondialement reconnue, si un contentieux t’oppose avec l’un de nos ressortissants, nous avons les moyens au mépris de ta dignité de te jeter en prison et de traiter comme la dernière des criminelles, en mettant en branle notre appareil juridico-répressif et en te remettant à ta place. Parce que disons-nous le bien, après tout, tu n’es qu’une Africaine. Issue d’une région du monde qui a un faible pouvoir économique, politique et donc symbolique. Sur cette affaire, une décision de justice avait été prise au Mali qui confiait la garde de l’enfant à Rokia Traoré et octroyait un droit de visite, à définir, au père. Cette décision apparemment ne pèse pas dans l’échiquier international. D’ailleurs, pour la plupart des couples mixtes, les femmes quand elles sont africaines perdent souvent à l’issue de contentieux post-union, leurs droits parentaux. C’est une donnée statistique et structurelle. Les hommes aussi, quand ils sont africains.

  Rokia Traoré est ici à l’intersection de plusieurs vulnérabilités, celle d’être une femme, de plus africaine, qui prétend être libre, forte et indépendante. Elle n’a rien à faire en prison et il faut une mobilisation pour défendre ses droits et sa dignité de femme, d’humain et d’Africaine. Cette affaire nous concerne en ce qu’elle rappelle notre condition incertaine et vulnérable qui que nous soyons face à la justice des pays du Nord. Imaginez la situation inverse, une grande star belge ayant un contentieux post-union avec un malien et qui se retrouve emprisonnée au Mali, c’est juste impensable. Son ambassade se serait mobilisée, l’aurait défendu et quel que soit la loi malienne, l’aurait sorti d’affaire. Là est le problème !!!

Nous sommes issus de pays qui sont incapables de défendre l’intégrité physique et morale de leurs ressortissants quand celle-ci est bafouée sous d’autres latitudes. De pays dont les décisions de justice ne pèsent pas et surtout qui dans l’économie du contentieux, voient les droits de leurs ressortissants souvent ignorés, voire bafoués.
Il arrive que nos diplomates malgré leur immunité se fasse maltraiter dans des pays étrangers, des migrants pour être refoulés soient scotchés comme des vulgaires paquets dans le silence total. Toutes sortes d’indignités sont infligés à nos ressortissant(e)s aux quatre coins du monde, au mépris de leurs droits et dignité.
Rokia Traoré, plus qu’une artiste est une figure de force, de courage et de dignité pour des millions de jeunes africaines. Une carrière et une voix comme la sienne, elle l’a bâtie avec de l’abnégation de la compétence et du travail acharné. Tous ceux qui la connaissent savent ses qualités morales exceptionnelles. Ne les laissons pas porter atteinte à ce symbole. Au moment où j’écris ces lignes, Rokia Traoré vient d’entamer une grève de la faim pour protester contre cette décision et défendre ses droits. Elle se dresse. Dressons-nous avec elle. Signons les pétitions qui circulent et menons tous les actions nécessaires afin qu’elle soit libérée au plus vite.
Felwine

7 Commentaires

  1. Le gouvernement malien doit être très strict avec l’état français en exigeant sans délai la libération de Rokia Traoré. Toute faiblesse poussera la France et la Belgique à rester sur leur position esclavagiste. Pourquoi la France considère la décision du tribunal belge supérieure à celle du tribunal malien. C’est cela le début du mépris envers nos autorités. Europe « dégage  » doit être notre nouveau slogan pour cette affaire gravissime et totalement arbitraire.

    • La justice française n’est pas une justice aux ordres. Elle agit en toute sérénité et en route indépendance ; le gouvernement de France n’oriente pas les magistrats français s’il vous plaît.

  2. « D’ailleurs, pour la plupart des couples mixtes, les femmes quand elles sont africaines perdent souvent à l’issue de contentieux post-union, leurs droits parentaux. C’est une donnée statistique et structurelle » C’EST FAUX, ARCHI FAUX. Cet article signé Felwin, n’est qu’un ramassis de sornettes. J’ai personnellement en ma possession plus de 625 affaires jugées en France et/ou à l’étranger. Je me suis rendu sur tous les continents (sauf l’Australie) pour des affaires de conflits opposant des couples interculturels. Je peux vous affirmer sur plus de 67% des affaires qui m’étaient confiées (évitons de parler comme certains sénégalais autour du attaya qui manipulent les statistiques à leur guise), la garde des enfants a trouvé une issue heureuse c’est à dire partagée avec un suivi sur plus de trois ans (ce qui me vaut ces déplacements). La domiciliation des enfants (encore une fois sur les cas que j’ai eu à suivre) à été confiée à la mère. Et dans cette cohorte, les africaines sont majoritaires. Ces couples sont artistes, sportifs de trés haut niveau ou diplomates. Notre combat à nous autres sénégalais doit être dans la recherche de justice et d’institutions fiables, respectables (et non élastiques entre ceux désirant se réclamer de la charia quand cela les arrange et du droit appliqué dans leur pays (africain)). Les affaires les plus difficiles demeurent celles opposant des sénégalais. Pour des raisons lièes à leurs parcours migratoires et à leurs projets, j’allais dire leurs rêves et attendus du groupe ethnique d’appartenance. Disons, pour être objectif dans l’histoire de Rokia Traoré, Monsieur Felwin, vous êtes TRÈS LOIN DE LA RÈALITÈ, et c’est un « expert » en toute humilité qui vous répond. Pardon pour cette opposition frontale.

  3. Un post a été envoyé au site de Xalima pour répondre à Felwin. Ce post a été tout de suite enlevé. Pourquoi ? Cet article de Felwin est manipulatoire et faux dans son contenu. Évitez de solliciter les « africains » pour des pétitions bidons. Le « combat africain » s’il y a combat, doit se situer en Afrique. Dans nos justices et nos institutions. Battons-nous pour avoir les meilleurs femmes et hommes aux bons postes. Des femmes et hommes in-déboulonnables par le clientélisme de nos hommes politiques incultes et injustes.

  4. M. Felwin arrêtez vos bêtises ! Ce que vous dites ici avec vos considérations de races et de théories du complot n’a rien a voir avec la réalité de cette affaire. Allez au tribunal civil de Dakar, en cas de divorce ou de toute forme de séparation, plus de 90% des gardes d’enfant reviennent à la femme. C’est une réalité mondiale, donc arrêtez vos théories du complot contre la race noire. Vous passez votre vie à victimiser et à déresponsabiliser les africains ! C’est pas sérieux ! La seule question question avec R. Traoré est ceci : a-t-elle oui ou non voyagé avec sa fille en respectant tout ce que les lois européennes disent sur ces cas ?

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