Selon le journaliste, analyste politique, Mame Less Camara, ce serait un tort de la part de Wade de croire qu’à 86 ans, un individu ne peut se faire remplacer. Pour M. Camara, «dans un pays où il y a une très forte présence de jeunes, il ne peut manquer de profils capables de gérer les dossiers de l’Etat». Il analyse l’émergence de mouvements mourides qui contestent Wade comme suit : «Toute la clientèle religieuse de Wade n’a pas trouvé satisfaction dans la distribution des richesses. On assiste aujourd’hui à la raréfaction de ressources et il y a une insatisfaction de la part de ceux qui n’ont pas été servis.» C’est donc à se demander si finalement les nouveaux leaders Mbacké-Mbacké font la politique par principe idéologique ou par intérêt ? Le journaliste répond : «Il y a trois catégories : il y en a qui sont autonomes et désintéressés ; ensuite, il y a des opportunistes qui font du bruit pour se faire remarquer et enfin il y a une catégorie plus ou moins détachée de la politique de tous les jours et qui ont leur propre vision.» Toutefois, M. Camara salue la nouvelle donne : «Certes, la politisation presque laïque des chefs religieux risque de leur enlever leur aura, car ils deviennent des citoyens comme les autres avec ce phénomène.» Par contre, poursuit Mame Less Camara, «certains talibés regretteront que leurs guides soient descendus dans l’arène politique, car ils s’exposeront à des critiques profanes des gens qui n’ont aucun respect pour leur appartenance à la religion. Ensuite, tous les talibés ne supporteront pas que celui qu’ils considèrent comme un sain soit attaqué de la sorte. Cela pourrait créer des troubles, car le talibé est éduqué dans l’idée que personne ne doit injurier son marabout».
Par ailleurs, le péché de Wade a été de déclarer ouvertement que «personne ne peut être élu sans les mourides». Or, indique Mame Less Camara, «il ne s’est pas rendu compte que, dans ses déclarations de soumission aux mourides, il représente une force publique. Le chef de l’Etat est dans une sorte de régression du point de vue de sa popularité. Il a voulu entraîner Touba dans une sorte d’alliance spirituelle et d’intérêts». Et de relever : «Si vous scellez une alliance avec une confrérie religieuse, sachez qu’elle est plus forte que vous.» Pour M. Camara, ce qui est remarquable, c’est que Touba qui a toujours été compact du point de vue de ses alliances a éclaté. Par conséquent, «il n’y a pas un consensus politique là-bas. C’est bien pour le pays qu’une confrérie ne se regroupe pas totalement derrière un seul homme».
UN PRESIDENT MBACKE-MBACKE, POURQUOI PAS ?
Il est probable que la politique sénégalaise puisse connaître un virage à 180 degré en élisant un marabout comme président de la République. C’est une probabilité à ne pas à écarter, vu la détermination des petits-fils de Cheikh Ahmadou Bamba qui se sont impliqués dans la chose politique. Mais, ce ne sera probablement pas en 2012, si l’on se fie aux propos de Mame Less Camara qui dit que «les Mbacké-Mbacké n’ont pas de chance de conquérir le pouvoir dans l’immédiat, même si, par ailleurs, ils ont la capacité d’aider quelqu’un à se faire élire. Il y en a qui ont des principes, comme Modou Bousso Dieng qui est catégorique dans sa position envers les Libéraux ou encore Abdou Samath Mbacké dont le discours risque d’aboutir à une position populiste dès lors qu’il affirme qu’il n’est ni de gauche ni de droite, et en soutenant : les gens du pouvoir sont des incapables et Bennoo Siggil Senegaal est une farce». Le fait même que Sidy Mbacké aille jusqu’à appeler son mouvement And dieuléfi Wade, est symptomatique. «Malgré tout, parmi eux, il n’y a pas un leadership charismatique pour le moment», relève M. Camara. Un conseil de l’analyste : «En politique, il faut éviter de faire jouer des variables identitaires. L’ethnie, la concession et la confrérie sont trois variables dangereuses qu’il faut éviter en politique.»
En vérité, poursuit Mame Less Camara, les chefs religieux n’ont jamais été loin de la politique, c’est juste que c’est la période qui rend visibles les jeunes mbacké-mbacké. Les relations de Senghor avec Serigne Fallou Mbacké étaient connues de tous à travers l’amitié qui les liait. Mamadou Dia racontait que Wade, qui avait rejoint le pool d’avocats pour le défendre contre Senghor vers 1962-1963, avait demandé l’autorisation à Serigne Fallou. Les chefs religieux se sont toujours intéressés à la politique. Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma avait beaucoup soutenu Cheikh Anta Diop dans ses études et, historiquement, il y a toujours eu cet intérêt des chefs religieux à la politique. L’insolite, c’est que de nos jours, de jeunes guides religieux partagent les préoccupations de leur époque. L’on se rappelle qu’en 2000, Wade avait reçu un grand soutien des mourides, mais aujourd’hui, ces derniers se demandent pourquoi ils ne seraient pas élus eux-mêmes ?
lequotidien.sn
INFORMATION IMPORTANTE POUR LES PRESIDENTIELLES DE 2012
Chers compatriotes, soyez informes que l’incription sur les listes electorales pour les Presidentielles de 2012 est ouverte:
1. pour les electeurs resident au Senegal le 3 Decembre 2010 pour cloture le 30 Juin 2011
2. pour les electeurs resident a l’etranger, elle est ouverte le 1 Fevrier 2011 pour cloturer le 31 Juillet 2011.
Si nous sommes de vrais Senegalais et que nous aimons veritablement et ne voulons pas trahir notre pays, nous devons en bons citoyens aller nous inscrive le plus tot que possible. Nous devons cela a notre pays qui nous a tout donne et qui a besoin de nous maintenant pour le sauver des mains irresponsables des « altermoceurs ».
ON AURA BEAU SE PLAINDRE SUR INTERNET OU AILLEURS, SOUS UNE FORME OU SOUS UNE AUTRE, MAIS LE PLUS IMPORTANT EST DE S’INSCRIRE ET VOTER