«LE QUOTIDIEN » mal source : Toute la vérité sur les 100 milliards FCfa iraniens

Dans son numéro de ce vendredi 21 janvier 2011, «Le Quotidien » a écrit un article intitulé : «Dakar vendange l’affaire des armes iraniennes à Téhéran : 100 milliards la rançon du pardon ». Nous disons que notre confrère s’est peut être trompé de bonne foi. Ces 100 milliards dont il fait allusion concernent un projet agricole très important signé depuis 2009 entre Dakar et Téhéran.

LE QUOTIDIEN VICTIME DE SA SOURCE

Dans le corps de l’article, l’auteur a été évasif sur l’origine des fonds et sur le but du financement. «Le prix du pardon est de 200 millions de dollars soit environ 100 milliards de francs Cfa. L’Iran met sur la table un magot dont une partie, à savoir 150 millions de dollars, devrait servir à financer des «projets d’intérêts communs», alors qu’une somme de 50 millions de dollars devrait financer des activités spéciales» a écrit le journaliste qui parle de «projet d’intérêts communs». Un fourretout ! «Certaines indiscrétions indiquent même que ces 50 millions de dollars devraient servir de cagnotte pour la campagne du Président Wade, à la prochaine élection présidentielle » ajoute-t-il.

LA VERITE SUR LES 100 MILLIARDS FCFA

C’est l’ancien Ministre des Industries Me Ousmane Ngom qui avait négocié ces financements depuis 2009. On se rappelle, le lundi 4 mai 2009, lorsque le président de la République, Me Abdoulaye Wade, en plein Conseil des ministres, a pris la décision de faire revenir Me Ousmane Ngom, son ministre des Mines, de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprise (Pme) dans le Gouvernement. Cette décision surprenante a été motivée par le succès du dernier voyage de son ministre en Iran. Une visite avait permis au Sénégal de bénéficier prés de (200 millions de dollar) 100 milliards de FCfa, d’un lot de 1.000 tracteurs et autres accessoires agricoles. Me Ousmane Ngom a été à l’époque limogé du Gouvernement alors qu’il était en mission en Iran. Il a été remplacé par Lamine Cissé un natif de Thiès. Ce dernier a été limogé avant sa prise de service.
Iran Tractor Manufacturing (Itmco) est la plus grande compagnie de fabrication, de fourniture de tracteurs et d’équipements agricoles dans le Golfe. Le hasard a fait que le patron de cette compagnie, M. Massey Fergusson, est proche ami du ministre Ousmane Ngom. Cet iranien serait, par ailleurs, un beau fils du président iranien, Ahmedinjad. Ainsi, sur invitation de l’industriel, le ministre sénégalais s’est rendu à Téhéran, en compagnie de quelques hommes d’affaires sénégalais.
Des accords ont été signés entre les deux pays. C’est ainsi que le ministre Ousmane Ngom avait décroché une manne de prés de 100 milliards de FCfa, un lot de 1.000 tracteurs et d’autres accessoires agricoles. En plus, l’industriel basé en Iran aurait envisagé d’installer, au Sénégal, une unité de montage de matériels agricoles. L’installation de cette unité serait prévue dans la deuxième phase du contrat qui lie les deux pays.
Le hasard a fait que le ministre Ousmane Ngom était hors du pays, au moment du remaniement. Dans la nuit du dimanche 3 mai 2009, Me Ngom est rentré de l’Iran. Satisfait du travail de son ministre, le président Wade a décidé de convoquer son Gouvernement, avant même le jour retenu pour la tenue du Conseil des ministres (traditionnellement le jeudi), pour ramener le Ministre des Mines et de l’Industrie dans le Gouvernement.
Cette convention a été signée entre Iran Tractor Manufacturing (Itmco) et l’entreprise sénégalaise Tse, avec un appui consistant du ministre Ousmane Ngom. Cette signature a été effectuée durant cette visite de travail en Iran de Me Ousmane Ngom, suite à une invitation de son homologue, Ali Akbar Mehrabian. Il faut aussi précise le rôle important joué dans cette affaire par l’ambassadeur du Sénégal en Iran, le Général Alioune Samba, qui a organisé, au courant du mois d’avril 2009, des discussions avec la partie iranienne sur les nouvelles orientations et les opportunités de la coopération économique et industrielle, retenues lors de la visite à Dakar, en décembre 2008, de M. Mehrabian, ministre iranien des Mines. Donc contrairement à ce qui a été écrit dans le journal «Le Quotidien », ces 100 milliards n’ont rien à voir dans cette récente réconciliation entre Dakar et Téhéran.

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