XALIMANEWS- En 1974-1975, années terribles de la grande sécheresse, des hélicoptères larguaient des vivres au dessus de nos maisons au village. Nos familles sortaient pour se les partager sans soucis.
En 1974-1975, des camions de poissons arrivaient dans mon village et par carré de maisons, nos parents, dans le besoin, se partageaient les caisses chargées de poissons sans soucis.
En 1974-1975, des vivres étaient aussi largués par les hélicoptères et avions, volant bas dans le ciel, pour le bétail.
Les vivres de soudure, le soutien alimentaire pour les familles nécessiteuses arrivaient dans les familles nécessiteuses.
L’expression « aide alimentaire » n’existait pas. Je ne la trouve pas belle. N’est-ce pas leurs impôts qu’on leur retourne parce qu’il y a une crise sanitaire?
En 2020, personne ne souhaite être dans le besoin, mais il y en a qui sont dans le besoin.Dans chaque quartier, dans chaque village on sait qui a besoin de ces vivres ou non. Alors, de grâce, faisons parvenir au plus vite et de la façon la plus courtoise, efficace et honnête, ces soutiens alimentaires aux familles qui ne mangent presque plus en ce moment.
Si on nous en remet de façon politicienne et illégitime, ayons la grandeur de refuser. Nous mangerions la part des autres de façon assassine.
De grâce, il ne s’agit pas de nourrir des clans mais des Sénégalais pour leur permettre de s’épargner le besoin de sortir chercher d’hypothétiques vivres et risquer de choper le Coronavirus.
Messieurs-Dames les responsables, l’occasion vous est donnée de redorer votre blason ne ratez par le coche. N’oubliez surtout pas que les rassemblements publics sont prohibés. COVID-19 tue mais nous donne l’occasion de ne pas assassiner notre dignité!
Dr Massamba Gueye