Il est tentant de croire que la pandémie du Covid-19 va accélérer la fin tant attendue de la mondialisation, une fin, vue seulement sous un angle économique, avec une crise économique qui se profile à l’horizon, une crise du capitalisme plutôt, c’est bien ce qu’il s’agit et de ces effets néfastes dans le monde. La mondialisation n’est pas si maléfique pour qu’on tente de le jeter en pâture, n’est-elle pas l’essence même de la tolérance et de la diversité dans ce monde gagné par l’incertitude ?
Une mondialisation qui n’a pas encore dit son dernier mot.
Prédire la fin de la mondialisation, en se basant sur des incertitudes qui sont l’écroulement de l’économie mondiale, et l’hypothétique orientation des Etats sur leurs vraies priorités pose un problème de compréhension de ce qui est même la mondialisation, ou de la mondialisation telle que ceux qui annoncent sa fin le comprennent. L’incertitude trouve toute sa pertinence dans les enjeux économique, politique, sociale et environnementale que renferme cette mondialisation. Les liens d’interdépendance, la production mondialisée ne sont pas prêtes à s’arrêter, puisque les acteurs, en premier les Etat et les multinationales même affaiblis, n’ont rien perdu de leurs appétits au contraire ragaillardis par l’après-crise, leurs visées impérialistes conditionnées par des intérêts économiques reprendront de plus belles. La guerre économique que se livre actuellement la Chine et les Etats–Unis vont dans ce sens, de même que celle avec l’UE ou au sein même de l’UE entre Etats membre et futurs ex-Etats membres, vont donner un autre tournant aux relations internationales. Les peuples connaissant désormais les enjeux, seront de plus en plus exigeants, difficilement manipulables.
Des perspectives interdépendantes.
La pandémie du Covid -19 a permis de jeter de nouvelles bases sur les rapports entre les Etats et leurs peuples. Les peuples auront une idée claire des capacités et des limites de leur Etat, de leurs politiques tant niveau intérieur qu’international. Ils pourront se donner une opinion sur leur pays et des perspectives qui influenceront leurs choix futurs.
Les peuples africains voient dans cette crise, une occasion de créer la rupture avec leurs pays colonisateurs, de prendre en main leur destin, mais surtout contribuer enfin d’une manière significative à la marche du monde. Tout en tenant à leurs libertés et leurs acquis, les peuples africains veulent que leurs dirigeants prennent l’exemple sur la Chine et l’Inde, ils veulent que leurs pays deviennent des puissances émergentes. Ils veulent que leurs richesses matérielles et immatérielles influencent et inspirent la pensée, les normes et les rapports universels. Mais ce que les peuples africains, ne savent pas et qu’ils ne sont plus les seules à penser ainsi.
Dans les pays européens, cette vision sur les perspectives politiques, risque d’être corrompu par les avantages et les inconvénients du choix de rester ou de sortir de l’UE.
-Sortir dans une union qui n’est en réalité pas ce qu’elle prétend être ,des plans d’austérité qui ruinent la classe moyenne et les plus pauvre , un ensemble d’Etat fort ou la solidarité des Etats n’est qu’un mot , ou la concurrence se fait plus entre les Etats membres que contre les grandes puissances que sont les Etats–unis et la chine. La guerre des masques et la durée des débats sur les plans de relances en sont des exemples palpant.
-Mais pour la classe aisée majoritairement capitaliste, rester dans L’UE pourrait être une aubaine en perspective, pour plus de marchés, plus de consommateurs mais surtout limités les assauts des entreprises chinoises et américaines, ce qui est une menace sérieuse. Ces attaques sont d’ailleurs déjà plus récurrentes et plus agressives dans l’UE même, d’où l’importance d’une réforme qui va toucher le fondement des Etats qui tiennent toujours à leur souveraineté.
Les débats sur la souveraineté économique seront ravivés par les nationalistes, encouragés par une classe majoritaire moyenne, pauvre qui veut avant tout garantir son emploi avec une relocalisation des entreprises qui étaient délocalisées dans les pays en développement. Les peuples penseront à eux d’abord avant les autres et feront confiance à ceux qui peuvent préserver leurs intérêts.
Les Etats –Unis sont dans la même situation que l’Union européenne, la pandémie a révélé les inégalités sociales qui y existent et une forte dépendance à la Chine. La population sera plus encline à prêter oreille attentive sur l’emploi et la santé dans les prochaines élections.
Un air de déjà–vu ,me diront certains, qui essayeront de se lancer dans une comparaison très difficile des impacts politiques de cette crise sanitaire aux impacts politiques de la crise de 1929 qui ont en parti causé la deuxième guerre mondiale et la montée en puissance des partis nationalistes dans le monde. Le nazisme à l’Allemagne et le fascisme en Italie avaient profité de la crise économique et du désespoir des peuples pour prendre le pouvoir, seulement la gestion catastrophique de la crise sanitaire en Italie et aux Usa par des dirigeants populistes risquerait de fausser cette comparaison à moins que les rapports au niveau international (UE pour l’Italie , Chine pour les Etats-Unis, l’après Macron en France avec la montée future du Front national) donnent plus de sens à cette coopération ce qui n’est pas à exclure.
Retour à la réalité.
En Afrique, des débats d’intérêts nationaux vont de plus en plus se poser dans l’espace public, animés par une jeunesse décomplexée et majoritaire, consciente de sa force électorale. Les partis qui prônent un nationalisme radical auront plus de chance de prendre le pouvoir, aidé en grande partie par la situation internationale ou la primauté des intérêts de chaque Etat vont s’accentuer.
Les peuples occidentaux font face à ce même dilemme, longtemps en déclin , précipité par le Covid -19, ils se sont rendus compte que leurs Etats ne sont plus indépendants, ils espèrent un retour de leur puissance économique et politique d’antan . Ils pensent de plus en plus d’abord en eux même, de leur sécurité et leurs épanouissements en trahissant l’espoir de dons et de dettes des dirigeants africains, incapables de faire preuve d’honneurs et de dignités. Pour l’Afrique, Le développement ne se fera pas forcement avec l’Europe, qui ne va jamais commettre encore une fois, l’erreur qu’elle a commise avec la Chine, ni avec cette dernière qui a plus besoin d’une « mère porteuse », d’un grenier et d’une vache laitière pour satisfaire son trop–plein démographique. Le développement se fera entre les Etats africains, leur croissance démographie et la jeunesse de leur population restent des atouts non-négligeables.
Cependant la complexité des échanges entre les pays, l’importance des canaux de communication, les enjeux qui s’y agrippent (économique politique et social) risqueraient de leur rappeler la dure réalité. Ces contraintes montrent que cette mondialisation est aussi un outil abstrait qui a un énorme impact sur les vies individuelles de chaque humain.
Mais là où les leçons de cette crise risqueraient de n’être pas apprises, et même se révéler vaines sont :
-D’abord sur le plan politique, ou les Etats violent constamment les droits humains et, il ne peut pas y’avoir de nouvel ordre mondiale basé sur l’humanisme si la crise en Libye, en Palestine, le blocus de Cuba et la tension militaire au Venezuela en pleine crise continue en pleine crise de Pandémie.
-Sur le plan environnemental : les pays surtout ceux en développement vont devoir jongler entre la nécessité de respecter les normes environnementales de plus en plus contraignantes et l’obligation d’assurer un développement soutenu de leur économie, avec les règles que cela exige (Brésil sur l’Amazonie).D’ailleurs l’économie qui a momentanément ralenti avec la crise, pourrait reprendre son cours normal, en tirant dangereusement dans cette corde d’équilibre fragile pour rattraper son retard. Le débat sur la protection des animaux menacés d’extinction va se poser d’une manière concrète, leur consommation tout en omettant leur espace d’habitat de plus en plus menacé ? Les atouts que renferme cette mondialisation pour se maintenir sont nombreux elle pas qu’économique comme le capitalisme tend à nous le faire croire, elles dépendent aussi du niveau de mentalité des peuples, de leurs volontés.
Alassane Ibra Niang
On dit: « en attendant que…REPRENNE… »
« …reprenne… »
Texte vraiment mal écrit