L’ État du Sénégal s’est engagé en ce début du siècle dans une démarche qui, à terme, risque de faire sauter l’un des socles sur lesquels la Nation repose. C’est-à-dire la pratique en Islam que la colonisation n’avait pas réussi à détruire, encore moins à banaliser. Toutes les formes de guerre ont été utilisées par le colonisateur sans qu’il ne réussisse à vaincre les croyants musulmans et leurs hauts guides.
Les performances obtenues en pratique islamique entre le début et la fin du XXeme siècle sont très significatives. Et ont permis aux confréries musulmanes de notre pays de bien démultiplier ou de bien transmettre le message d’Allah, les hadiths musulmans. Pour liquider l’obscurantisme, la stigmatisation, le fanatisme et toutes les autres formes de fétichisme. Un tel acquis a été bien consolidé. Mais le XXIeme siècle, en ses débuts, annonce une volonté farouche de détruire les acquis. L’incroyance avance à grands pas au Sénégal.
D’ailleurs c’est comme si une campagne internationale contre la croyance islamique très soutenue est mise en action. Et ladite campagne aurait pour objet l’accélération à outrance, dans la Oumma, de la montée de la pratique des moralités variables.
Donc, le Sénégal qui a résisté pendant trois siècles à toutes les formes d’assimilation occidentale vient de subir sa première défaite. Car l’incroyance continue de développer une offensive d’échelle pour étouffer la pratique en Islam.
Fermer les lieux de culte religieux reste une chose inédite. Dès lors que durant tout le XXeme siècle le Sénégal n’a pas enregistré une mesure politique de cette envergure. Seulement les musulmans citoyens du Sénégal ont fait preuve de patriotisme et ont montré qu’ils ne sont ni intégristes, ni extrémistes.
Le contexte actuel aura surpris tous les croyants. Mais la stratégie d’influence de la pratique en Islam confrérique contribue à la sauvegarde de l’équilibre confessionnel. Dans une grande mesure.
Certes, le confinement, l’État d’Urgence, le Couvre Feu répondent à une réelle obligation de protéger le peuple. Et les Sénégalais saluent la pertinence des mesures déployées. Ils acceptent l’esprit et l’exercice desdites mesures en conseillant le recours à une rigueur non ostentatoire dans leur mise en oeuvre. De plus un encadrement judicieux des mesures édictées, dans leur pratique, s’impose. Car les citoyens musulmans souhaitent la restauration du caractère collectif des prescriptions islamiques interrompue du fait de la crise.
Peut-être que cette restauration tant attendue, l’accès aux lieux de culte s’entend, constitue une demande générale et communautaire à l’État Protecteur. Une circonspection qui permet, en réalité, aux autorités confessionnelles de recouvrer leur liberté de culte.
En somme, la loi dont l’encadrement revient à l’État doit s’appliquer sans nulle nuance. Mais le musulman citoyen, sans conteste, a prouvé son patriotisme et son nationalisme.
Du musulman citoyen. (Par Wagane Faye)
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