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Et l’Afrique dans un monde post-Covid-19 ? (Par Dame BABOU)

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Retenons bien ce chiffre 19. Covid-19 signifie en toutes lettres, New Corona Virus Disease of 2019 (maladie à virus du Corona 2019). Si le monde médical a tenu à donner à cette pandémie un nom précisément daté, cela veut dire que la famille des virus Corona est présente depuis des années. Mais le virus 19 est de loin, le seul capable à se propager à une vitesse supersonique à travers le monde. Comparé aux autres virus de la même famille, il a la particularité de provoquer un taux élevé de mortalité. Il est également important de retenir qu’après cette pandémie, notre monde ne sera plus le même. Certains peuples vont en faire un puissant levier pour redémarrer leur histoire, tandis que pour d’autres ce sera une fois encore, une occasion de prouver leur capacité à rater le train du futur.
 
C’est pour cette raison, entre autres, son impact sur l’histoire et sur le futur de notre espèce sera unique. Et comme disent certains scientifiques, « on ne gaspille une crise, elle est trop précieuse ». Interrogeons-nous un peu. Comment l’Afrique se prépare – t-elle à tirer le maximum de bénéfices de cette grande opportunité que représente le Covid-19.
 
Pour identifier des pistes de réflexion dans ce sens, réinterrogeons l’attitude des dirigeants et des élites du continent face au dernier plus grand événement de l’histoire post deuxième Guerre mondiale. A la fin des années 80, le Mur de Berlin tombe. L’Occident nous présente cet événement comme une victoire totale d’une idéologie sur une autre.
 
Cet Occident dominé et dirigé par les Etats-Unis d’Amérique, jubilait d’avoir prouvé que son système de valeurs, basé sur le profit, venait de vaincre tous les autres systèmes proposés au monde entier. Et contrairement à ce que certains « analystes » ont voulu nous dire, ce n’était pas une victoire – sur le plan militaire-de l’Otan sur le Pacte de Varsovie, symbolisé par l’Armée Rouge de l’Union Soviétique. C’était plutôt le fait qu’une puissance militaire sans une épine dorsale de production de richesses économiques était vouée à l’échec. Quand cet événement d’une importance historique est intervenu, des parties du monde en dehors des deux zones qui se disputaient le leadership de notre planète ont réagi de différentes manières. Une grande partie des pays asiatiques comme ceux appelés les Dragons noirs, le Viêt-Nam, certains pays d’Amérique du Sud, ont saisi cette opportunité pour tracer leur propre voie vers l’émergence. Ces pays qui ont su tirer profit de cette nouvelle situation géostratégique, ont redécouvert une vérité qui date du début l’histoire des Hommes sur terre : ce ne sont ni les ressources naturelles, ni les richesses, encore moins l’aide bi ou multilatérale qui développent des pays. Ce sont plutôt les bonnes politiques publiques qui sont à la base et la base de la réussite des sociétés qui osent entreprendre, identifier les défis et les transformer en opportunités. Pendant que ces pays saisissaient l’occasion de choisir leur propre voie pour le futur, les dirigeants et élites d’Afrique étaient « assis », essayant d’identifier les vainqueurs pour profiter de leur victoire. Parmi ces dirigeants et cette élite d’Afrique qui étaient dans le camp des vainqueurs et sous la coupe de leurs maitres (mineurs ou majeurs) beaucoup d’entre eux se sont précipités pour renouveler leur allégeance. Les autres élites africaines qui étaient sous l’influence des Soviets vaincus, se sont précipitées pour aller taper furieusement à la porte de l’Occident triomphant et faire allégeance, non sans donner des gages.
 
WHAT A WASTED OPPORTUNITY ?
 
Il est évident que le monde post-covid-19 va changer les paradigmes de tout ce que nous considérions comme des évidences, dans la manière de gérer la vie des Nations et des entités géopolitiques et géostratégiques. Les priorités des populations dans les pays riches comme dans celles les pays pauvres ne seront plus entre les mains des dirigeants et les élites.
 
Ces priorités seront certainement centrées sur les questions de santé, de l’éducation, de création d’économies endogènes qui garantissent les besoins les plus élémentaires. Evidemment, si nous voulons répondre à ces nouveaux défis, nous ne saurions nous appuyer sur « nos amis traditionnels ». Où sont-ils allés durant cette période si particulière ? Ils n’ont certainement pas choisi de nous abandonner en situation de détresse. Il se trouve simplement que le Covid-19 vient de confirmer que ces « amis traditionnels » n’étaient en fait que des géants aux pieds d’argile. Malheureusement, pour certains membres de nos élites, sont comme Cuuc ag baayam Séq. Bi cuuc gisee Séq mu seen Caali daw, doom ja dakone, baay kii yaako gënë rëy. Loo koy ragale ? Mune ko doom, damaa nenu woon ca bamay gone. (Le poussin qui demande au coq, pourquoi tu as peur de l’épervier ? Tu es de loin plus fort que lui. La réponse du père : ma peur date notre enfance. Elle est psychologique).
 
Si demain, les peuples africains imposent (ce qui sera certainement le cas) que dans des zones comme la CDEAO, soit construits, en quelques années seulement, des milliers d’hôpitaux et centres de santé, des douzaines de laboratoires médicaux de référence, des milliers petites et moyennes entreprises de transformation de nos produis locaux, des douzaines d’universités dont les curricula seront basés sur les besoins de maîtrise de nos réalités , des besoins nos peuples, il ne sera certainement pas possible de compter sur nos « amis traditionnels », qui n’ont même pas eu les moyens de se procurer suffisamment de masques et d’appareils respiratoires pour prendre en charge leurs propres malades. C’est pourquoi toutes les initiatives, requêtes et propositions qui sont faites pour préserver le monde actuel tel qu’il est configuré pré-covid-19, devraient faire réfléchir les Africains. C’est comme si on nous disait « prenons les mêmes et recommençons ». Malheureusement, certaines de ces initiatives telles que la demande de l’annulation de la dette, le renforcement de l’OMS, l’appui au leadership de l’ONU, l’appel à des organismes comme l’Union européenne et d’autres organisations multilatérales, font partie de ce mécanisme qui maintient notre continent dans une situation d’assisté.

1 COMMENTAIRE

  1. Que devons-nous faire alors ?
    Sachant qu’avant la pandémie l’Afrique qui trainait encore son retard économique était dans des difficultés.
    De telles difficultés seront aggravées par les effets néfastes de la pandémie sur nos économies.
    Demander à nos pays de rester en dehors des solutions que le monde trouvera ensemble sous le prétexte d’une quête d’émancipation où d’autonomie ne semble être une chose réaliste

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