Le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo a ordonné mercredi la « réquisition » des agences en Côte d`Ivoire de la Banque centrale des Etats d`Afrique de l`Ouest (BCEAO), mais son rival Alassane Ouattara a répliqué en annonçant leur « fermeture ».
Le personnel des agences de la BCEAO a été requis pour « assurer les services ordinaires » de ces établissements, selon un décret signé par M. Gbagbo.
En réplique à cette réquisition « illégitime et illégale, donc nulle et de nul effet », Alassane Ouattara, l`autre président ivoirien proclamé, a annoncé la « fermeture » des agences de la BCEAO dans le pays à compter de ce mercredi, indique un communiqué de ses services.
Cependant mercredi matin, comme la veille, les Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles à M. Gbagbo gardaient toujours l`accès au siège ivoirien de la BCEAO à Abidjan, a constaté une journaliste de l`AFP. Un pick-up et un blindé étaient notamment garés devant l`agence, et plusieurs
éléments FDS étaient assis sous une bâche.
Le décret de M. Gbagbo survient après la démission forcée samedi du gouverneur ivoirien de la BCEAO, Philippe-Henry Dacoury-Tabley, l`un de ses proches.
A la tête de cette institution basée à Dakar, M. Dacoury-Tabley était accusé de n`avoir pas respecté la décision de l`Union économique et monétaire de l`Afrique de l`Ouest (Uémoa) de donner à M. Ouattara -qu`elle estime seul président légitime- la signature à la BCEAO et d`avoir autorisé le
décaissement de quelque 60 milliards de francs CFA (91,5 millions d`euros) en faveur du régime Gbagbo.
Depuis la présidentielle du 28 novembre, MM. Gbagbo et Ouattara revendiquent chacun la victoire. M. Ouattara a été reconnu président par la quasi-totalité de la communauté internationale, qui presse le chef d`Etat sortant de quitter le pouvoir, ce qu`il refuse.
AFP