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FORCECOVID19 : La réponse de Macky Sall.(Par Dr Moussa Sow)

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Les actes courageux du Président Macky Sall face à la pandémie du Covid19, dont les derniers en date ont été annoncés dans son discours du lundi 11 mai, ont mis sur la table les réalités économiques et socio-anthropologiques du peuple sénégalais, auxquelles nous devons tous faire face.

Pour Macky Sall, un homme qui a passé ces dernières années à construire des ponts aériens et terrestres, à mailler le pays en routes et pistes rurales, à libérer des couloirs de transhumance pour améliorer la mobilité des populations et des biens, fermer des frontières à cause d’une pandémie n’a pas été la décision la plus facile. Nous vivons un moment inédit qui s’inscrit dans les pages de l’histoire de l’humanité selon comment nous appréhendons une crise sanitaire qui demande adaptabilité et résilience à l’image de tous les pays du monde.

En effet, c’est dans la gestion des crises que les talents se révèlent, les solidarités se manifestent, un leadership fort trace une nouvelle voie pour un pays comme le Sénégal face à un défi.

Ce défi est certes grand, mais le Président Sall a montré preuve à l’appui une intelligence politique doublée d’un pragmatisme humaniste. Tous les fronts sont investis dans un réflexe d’anticipation et de réponse pour contenir la pandémie. Ceci marque une nouvelle ère dans la gouvernance des pays du fait que les scientifiques prédisent une récurrence de ce genre de virus dans les années à venir.

La crise sanitaire du COVID19 ne doit en aucun cas faire occulter aux dirigeants africains les effets collatéraux des mesures prises pour endiguer la pandémie.

Dès l’apparition de la maladie en fin décembre, le Président a pris la pleine mesure de la dangerosité du virus avec l’évaluation de notre système de prise en charge sanitaire et une écoute attentive de nos autorités scientifiques dans le domaine.

Le premier acte fort du Président Macky Sall et son gouvernement loin d’être le confinement – qui a son sens pour une période – c’est d’abord, dès janvier, de susciter au niveau du secteur de la santé la mise en place d’une task force pour la gestion de cette potentielle crise qui se déclarerait au Sénégal.

Les mesures sanitaires prises ont prouvé l’efficacité de notre système depuis la crise Ebola et de découvrir la belle face cachée de notre fleuron médical à travers des professionnels chevronnés, à l’image du Pr Seydi et tant d’autres. Ces deux mois ont permis d’évaluer et renforcer notre capacité de réponse face aux épidémies et une opportunité de concrétiser avec le Président Macky Sall le financement d’un hôpital infectiologie de dernière génération, dans l’idée de relever notre plateau médical.

Ensuite, vient la mise en place d’un plan de riposte Force COVID19 avec son programme de résilience. Le peuple sénégalais se souviendra que nous avons vu peu de l’opposition politique, se manifester pour venir en appui au plan de riposte encore moins s’investir socialement dans des localités affectées par la pandémie. Elle s’est confinée plutôt dans un mutisme démissionnaire malgré l’appel sans précédent du Chef de l’Etat qui les a consultés un à un. La bonne parole sert surtout si elle est suivie d’actes qui lui donnent tout son sens.

Le constat, sans appel, il est là : Le peuple a répondu à cet appel de solidarité nationale avec des contributions venant en premier du Khalife général des mourides, d’autres anonymes et même de ceux qui ne pouvaient donner que 2.000 FCFA.

C’est le lieu donc de saluer l’engagement de patriotes et d’entreprises dont les leaders ont compris que sans une économie fonctionnelle avec des consommateurs et un pouvoir d’achat, aucun pays ne peut prospérer. Répondre à l’élan de solidarité, c’est un retour futur sur l’investissement.

Si tous les secteurs sont dans le viseur de ce plan de sauvetage de notre système économique, à travers des politiques publiques clairement définies, la dimension sociale et la sécurité alimentaire restent des points forts de sagesse qui découlent d’une connaissance profonde de la vulnérabilité d’une partie de notre population. C’est aussi à cela que s’est attelé le Président Macky Sall depuis sa grande tournée mémorable dans le monde rural avant même d’être élu Président de la république.

En décidant de dégager 69 milliards pour la distribution de denrées de première nécessité et soutenir les familles les plus démunies, le Président met en place un dispositif de réponse aux besoins des familles confinées surtout celles listées dans le Registre national unique qui permettaient déjà l’allocation des Bourses de sécurité familiale. Reproche a été faite au recours à des produits importés.

Il faut saluer particulièrement l’anticipation qui a prévalu dans l’achat de riz sur le marché international avant la raréfaction de ce produit et restrictions des pays exportateurs tel que cela s’était passé lors de la crise financière de 2008. Ceci est en soi une intelligence politique avérée dans la gestion de cette crise.

Entre temps des solutions sont apportés aux producteurs locaux dont la production va servir de réserve face à la réduction des importations due à la pandémie.

Pour sécuriser la future campagne agricole 2020-2021 et se préparer à l’ère du post COVID le Président a dégagé une enveloppe de 60 milliards de francs CFA afin d’aider notre agriculture en général et la filière riz (PNAR) en particulier d’aller vers l’autosuffisance.

Le même traitement est fait au monde de l’élevage où le Ministre a d’ores et déjà commencé la réception de l’aliment de bétail produit localement, destiné à soulager les éleveurs qui ne peuvent aller en transhumance à la recherche de leur pâturage suite aux restrictions de mouvement.

Le déconfinement après deux mois relève d’une logique économique doublée d’une connaissance socio-anthropologique de la population sénégalaise.

Une économie à plus de 90 % informelle, ne peut pas se permettre un confinement sans horizon. Ce serait la mort programmée de l’économie sénégalaise et une souffrance d’une bonne partie de la population de faim et de pauvreté alors que leurs moyens de vie sont séquestrés.

Ceux qui s’opposent au déconfinement ont confiné une importante somme à la banque, et n’entendent point les cris de détresse de Malal poulo qui n’arrive pas à vendre son bœuf au Louma pour acheter ses provisions dans cette période de soudure. Ou Encore, Ngor qui souhaite retourner au Saloum pour préparer les semences pour son champ de mil et d’arachide.

La résilience appelle à faire face à nos réalités économiques et sociales avec une responsabilité individuelle et collective vis-à-vis du virus et d’autres virus à venir.

Toutes les franges de la société doivent se préparer à cet avenir et surtout ceux qui entreprennent. Ils ont démontré avec rapidité et flexibilité leur capacité à s’adapter.

Si l’ANSD a recensé plus de 40.000 tailleurs au Sénégal, et plus de 30.000 salons de coiffure, les premiers à l’image de Gora Athie ou de Touty et autre atelier 221 trouvent le sens de la politique de Macky Sall dans sa vision prospectiviste de mettre un fonds de soutien à l’entreprenariat. Comme une épiphanie, nous réalisons soudainement que nos tailleurs où qu’ils soient dans le pays peuvent fabriquer des masques et prendre ce marché avant que La Chine ou un autre pays ne le fasse.

Dans le programme de résilience, la Délégation à l’Entreprenariat Rapide qui, à l’origine est née d’une vision du Président Macky Sall, a accompagné (suite au recensement général des entreprises par l’ANSD en 2016), les artisans, les créateurs et le secteur informel à travers des financements à des jeunes et des femmes surtout.

Le Sénégal regorge de génies qui à travers la DER, le 3FPT et autres structures universitaires met ce talent au défi pour trouver des solutions endogènes à nos problèmes. Notre jeunesse outillée et accompagnée constitue notre meilleure ressource et ceci est déjà décliné dans le Plan Sénégal Emergent à travers l’axe 2, Capital humain.

Sauver le Sénégal du COVID ne relève pas seulement de s’assurer qu’il n’y aura pas l’hécatombe promise, cela relève aussi de s’assurer que la marche de l’économie mondiale au ralenti depuis plusieurs mois n’affecte pas encore plus notre pays et les populations que le Gouvernement travaille déjà à offrir des conditions meilleures.

Nos pratiques doivent s’adapter à un nouvel environnement viral et prendre nos responsabilités devant nous-mêmes et notre prochain comme l’ont recommandé le Khalife général de Tivaouane et l’Eglise catholique, écrire ensemble l’histoire de notre pays qui continuera à se décliner avec la solidarité des peuples.

Dr Moussa Sow

Enseignant- Chercheur (Université Gaston Berger)

5 Commentaires

  1. Mackyavélique !
    La fin justifie les moyens. Déconfiner pour ne pas mourir de faim, déconfiner pour ne pas perdre la face, déconfiner parce que le coronavirus est moins dangereux qu’on le présentait ! Déconfiner parce que l’aide internationale ne vient pas, déconfiner parce que le pic de la maladie tarde à venir !
    Déconfiner parce que les caisses de L’État sont vides, plus d’impôt et de taxe, plus de droit de douane et des charges qui augmentent avec « la guerre » !
    Le Général Macky s’est rendu compte, tardivement, que la guerre contre le coronavirus était perdue d’avance : le coût serait supérieur au gain !
    Mais il fallait aller vite pour limiter les dégâts, et pour cela, pour faire passer le reniement, il faut faire l’amalgame avec la religion pour faire porter une partie des responsabilités aux religieux ! Les pauvres, pourtant ils n’ont jamais été écoutés, même pas pour réaménager les heures du couvre-feu, pour le mois béni du Ramadan. La raison économique a prévalu sur tout, il faut l’admettre, il faut faire face aux échéances, de salaires,…
    De l’autre côté, si la situation s’empire il faut aussi en profiter !
    Comment ? En faisant semblant d’avoir subi des pressions… des religieux… on dira demain que tout est de leur faute et pourtant Dieu sait qu’ils ont été très citoyens ! Les mosquées où les fidèles ne passent que quelques minutes pour prier ont été fermées en vitesse, sans chercher une alternative. Les marchés et transports ayant longtemps été épargnés !
    La guerre dans la guerre a permis des règlements de compte sociaux et des tirs groupés ont été dirigés contre Touba et les mourides !
    De grâce, demain si la stratégie trumpienne du Président ne marche pas, cherchez les coupables chez les »experts de haut niveau » du Général Macky et pas ailleurs, s’il n’est pas le coupable en chef lui-même !

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