Xalimanews- Une table ronde interministérielle est prévue à la fin de ce mois pour voir quelles stratégies mettre en place pour avoir un accès fiable à l’énergie surtout avec le contexte de la pandémie qui secoue le monde et particulièrement les pays africains. Cette rencontre d’une dimension internationale sera organisée par le gouvernement du Sénégal en collaboration avec l’Agence internationale de l’énergie (Aie).
A quelques jours de cette rencontre, le ministre de l’énergie du Sénégal, Makhtar Cissé, et Fatih Birol directeur exécutif de l’Aie reviennent sur l’importance des sources d’énergies sur le développement économique.
Il faut noter que des progrès considérables ont été réalisés ces dernières années, dans beaucoup de pays du continent. Au Sénégal, par exemple, 69 % des citoyens ont désormais accès à l’électricité, contre seulement 26 % en 1993. De nombreux autres pays africains ont connu des avancées semblables. Pour autant, l’injustice de la précarité énergétique reste toutefois bien trop marquée, en particulier dans les pays d’Afrique subsaharienne, où 595 millions d’individus, soit 55 % de la population, n’ont toujours pas accès à l’électricité. Cela est inacceptable.
Des sources d’énergies fiables, durables et abordables
Parallèlement aux initiatives publiques, la jeune et dynamique population africaine a une occasion inédite de contribuer au développement de l’économie du continent de manière plus avisée et plus innovante. Les entrepreneurs tirent parti des technologies numériques et des énergies renouvelables pour créer des emplois et proposer des services énergétiques propres. Parmi eux, citons notamment Akon, célèbre musicien sénégalo-américain et chef d’entreprise à l’origine d’une initiative panafricaine de fourniture d’énergie d’origine solaire, et Nthabiseng Mosia, femme d’affaires sud africano-ghanéenne et cofondatrice de la société de services énergétiques Easy Solar, en Sierra Leonne.
Ces dernières années, de nombreux pays africains affichaient des taux de croissance économique parmi les plus élevés au monde. Avec les conséquences liées à la pandémie du Covid-19, la plupart des pays vont observer une forte baisse de leur croissance, à l’instar des autres pays du monde. L’Afrique subsaharienne s’apprête ainsi à vivre sa première récession depuis 25 ans.
Au cours des deux prochaines décennies, une personne sur deux verra le jour en Afrique, qui continuera à être le continent le plus jeune et le plus dynamique sur le plan démographique. Ces nouveaux citoyens du monde méritent d’avoir accès à des sources d’énergies fiables et durables, moyennant un coût abordable, pour avoir le plus de chances possibles de vivre en bonne santé, dans la prospérité, et de voir leurs familles et leurs sociétés en faire de même. Leur réussite sera déterminante pour l’avenir de l’Afrique – et du reste du monde.
Mais, pour prendre toute sa mesure, ce dynamisme nécessitera de l’énergie. À l’échelle mondiale, le continent africain dispose de 40 % des ressources potentielles en énergie solaire, mais ne possède que 1 % des moyens de production d’électricité de cette filière. Avec des politiques avisées et efficaces, l’énergie solaire pourrait devenir la première source d’électricité du continent. Associé à l’hydraulique et à d’autres sources clés, dont regorge l’Afrique, le solaire pourrait être exploité pour alimenter en électricité des millions de personnes qui en sont actuellement privées.
Certains pays sont mieux placés que d’autres pour tirer parti de ces possibilités – et les contraintes économiques et financières consécutives à la crise du Covid-19 pourraient mettre à mal de nombreux projets énergétiques lancés par les pouvoirs publics ou les entreprises privées sur l’ensemble du continent.
Sortir de la pandémie dans un souffle nouveau
Les pays africains n’ont pas d’autres choix que de travailler ensemble – et, plus largement, avec le reste de la communauté internationale – pour surmonter ces obstacles. C’est pourquoi nous avons décidé, avec d’autres leaders mondiaux, de nous intéresser aux enjeux du Covid-19 pour l’Afrique à l’occasion d’une table ronde ministérielle organisée par visioconférence par l’AIE et le gouvernement du Sénégal le 30 juin prochain.
Le reste du monde est investi d’une grande responsabilité, tout particulièrement à l’égard de la population jeune et grandissante du continent africain. L’Afrique, où vit 17 % de la population mondiale, n’a produit à ce jour que 2 % des émissions de CO2 liées à l’énergie. Et pourtant, elle est, de façon disproportionnée, la première à souffrir des conséquences du changement climatique mondial.
Avec Jeune Afrique