La République du Mali est en proie depuis quelques années à une crise profonde et multiforme dont les conséquences ont miné la stabilité socio-économique et politique du pays, nonobstant l’implication de divers acteurs et institutions pour sa résolution.
Il convient de souligner que la raison véritable entre autres de cette crise est à situer dans cette volonté des forces étrangères de préserver et consolider leur position dominante dans le pays afin de faire main basse sur les ressources minérales dont regorge la partie nord du territoire.
A ce jour, la situation reste préoccupante et les risques d’enlisement réels. Aucune solution de sortie de crise n’a prospéré pour le moment et le Mali court le risque d’une destructuration voire d’une partition certaine.
C’est dans ce contexte que nous membres de G88 qui est un creuset d’intellectuels panafricains, d’anciens militants de diverses nationalités du mouvement étudiant des années 80 et 90 de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, mesurons à juste titre la gravité de la situation.
Aussi, au nom de notre fidélité aux idéaux démocratiques et panafricanistes, de notre attachement à la démocratie pluraliste, à la paix, à la laïcité de la société, nous dénonçons avec force les attaques meurtrières des mouvements djihadistes et séparatistes qui n’ont pas fini de faire des victimes autant parmi les civils que les militaires. La dernière en date du 14 juin dernier dans la région de Ségou a fait 24 autres victimes militaires.
Dans ce contexte, l’enlèvement inacceptable durant la campagne électorale des législatives de mars 2020 de M. Soumaila Cissé est venu corser la crise et compliquer davantage la situation. Cet enlèvement engage la responsabilité du Gouvernement Malien qui doit éclairer l’opinion nationale et internationale sur les conditions de sa séquestration et faciliter sa rapide libération.
Cela fera bientôt CENT JOURS que M Soumaila Cissé est entre les mains de ses ravisseurs. Aussi, au regard de son statut de chef de file de l’opposition, député, plusieurs fois candidat à la magistrature suprême, du rôle qu’il a joué au Mali et des fonctions qu’il a occupées au niveau national et international, il urge de réclamer sa libération au nom de la justice, de la défense des droits de l’homme et de la sauvegarde de la démocratie.
G88 par le biais de cette déclaration de Dakar :
- Exprime sa solidarité agissante au peuple malien en particulier aux populations affectées par les actions barbares des forces djihadistes et séparatistes ;
2 - Lance un appel solennel afin que les acteurs politiques locaux s’inscrivent dans une dynamique consensuelle (pouvoir, cadre de concertation de l’opposition le M5- RFP) et continuent à jouer la carte de l’apaisement pour un dialogue véridique et constructif devant contribuer à renforcer la démocratie et l’état de droit ;
- Invite la communauté internationale, les institutions régionales, les organisations de la société civile et celles de défense des droits de l’homme à s’impliquer davantage dans la recherche de solutions pour la libération de M Soumaila Cissé, d’aider le peuple Malien à éviter le spectre de l’enlisement de la partition car seuls les efforts conjugués des uns et des autres pourront aider le Mali à y parvenir.
G88 invite dès lors les Etats Africains, l ’Union Africaine, la CEDEAO et les forces vives de nos pays à s’impliquer davantage pour sortir le Mali de cette crise et à renforcer la mobilisation pour accélérer la réalisation de l’intégration politique, culturelle, économique et militaire de l’Afrique en vue de sortir le continent de l’insécurité, du sous-développement, de la pauvreté. `
Vive l’intégration,
Vive l’Afrique unie et prospère
Fait à Dakar le 1 juillet 2020
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