Le vendredi 4 février dernier, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a proclamé les résultats globaux provisoires du double scrutin qui s’est déroulé le lundi 31 janvier 2011. A l’issue de ce double scrutin des élections législatives couplées au 1er tour de l’élection présidentielle, deux candidats parmi les dix prétendants au fauteuil présidentiel, sont qualifiés pour le second tour. Il s’agit du candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya), M. Mahamadou Issoufou et de celui du Mouvement national pour la société de développement (MNSD-Nassara), M. Seïni Oumarou. Les deux favoris s’affronteront au deuxième tour, le 12 mars prochain. En attendant la validation des résultats par le Conseil constitutionnel de transition et l’ouverture de la campagne pour ce deuxième tour de l’élection présidentielle, chacun des deux candidats multiplie les contacts et les promesses pour conquérir les voix des militants et sympathisants d’autres formations politiques, alliées ou même adverses. L’on rappelle qu’en juillet dernier, les partis membres de la Coordination des forces démocratiques pour la République (CFDR), l’ancienne opposition ayant combattu le régime déchu de Tandja Mamadou avaient signé un pacte politique dans lequel ils se sont engagés à œuvrer ensemble pour conquérir le pouvoir. Chemin faisant, après le rejet de plusieurs listes des candidats aux élections législatives ayant disqualifié certains leaders politiques dans leurs propres fiefs électoraux, le pacte de la CFDR s’est brutalement fondu comme beurre au soleil. Trois des principaux leaders (Hama Amadou, Mahamane Ousmane et Amadou Boubacar Cissé) de la CFDR et candidats aux élections présidentielles ont tourné le dos à la coordination, laissant Mahamadou Issoufou presque seul pour poursuivre le chemin. Les trois candidats déserteurs de la CFDR ont très tôt approché les autres candidats à l’élection présidentielle du camp adverse ; c’est-à-dire, ceux de l’Alliance des forces pour la démocratie et la République (AFD/R), ancienne majorité du régime Tandja Mamadou. Avec deux autres candidats de l’AFD/R (Seïni Oumarou et Cheiffou Amadou) et le candidat Issoufou Ousmane Oubandawaki, les trois leaders de la CFDR ont créé une nouvelle alliance qu’ils ont pactisée Alliance pour la réconciliation nationale (ARN), le 24 janvier 2011, soit à sept jours seulement du 1er tour de l’élection présidentielle. La nouvelle alliance politique, l’ARN risque d’être un bébé mort-né, car immédiatement après la proclamation des résultats provisoires par la CENI, donnant partants Mahamadou Issoufou et Seïni Oumarou pour le second tour de l’élection présidentielle, les tractions ont commencé en sourdine. Le premier des dix candidats, M. Mahamadou Issoufou avec ses 36,06% de voix, s’est approché du troisième, M. Hama Amadou qui totalise 19,82% du suffrage. Et, selon certaines indiscrétions, les négociations entre les deux leaders qui se déroulent sous l’égide de certains présidents étrangers, sont assez avancées. Au même moment, le candidat arrivé deuxième avec 23,24% de voix, M. Seïni Oumarou se bat pour la survivance de l’ARN. Ainsi, de la mort et/ou de l’affaiblissement ou de la survivance de l’Alliance pour la réconciliation nationale (ARN), dépendra l’issue du deuxième tour de l’élection présidentielle du 12 mars prochain. Un deuxième tour qui, sauf en cas de désistement (ce qui est difficilement envisageable), opposera Mahamadou Issoufou et Seïni Oumarou. De ces deux personnalités sortira le premier Président de la 7ème République. Et la boucle sera bouclée !
Moussa Douka