La Gazette est en mesure de révéler qu’un important détournement de deniers publics d’un montant total de deux milliards neuf cent soixante trois millions (2.963.000.000), arrondi à 3 milliards, a été commis au Ministère de la Famille, des Organisations Féminines, et de la Protection de l’Enfance à l’époque dirigée par la ministre d’Etat, Ndèye Khady Diop. Ce détournement a été commis le 3 août 2010.
Nous avons obtenu des informations concordantes et dignes de foi qui font état d’un détournement de 2,963 milliards CFA au ministère de la Famille, des Organisations féminines et de la protection de l’enfance du temps qu’il était dirigé par Mme Ndèye Khady Diop. Nous avons également appris par une note interne à l’une des deux banques, dont les services ont en partie permis ce détournement, qu’une enquête est actuellement conduite en son sein pour mettre au clair cette affaire et situer les responsabilités. Les limiers de la Division des investigations criminelles (Dic), mais également ceux de la Cellule nationale de traitement de l’Information financière (Centif) qui traquent le blanchiment d’argent, seraient, selon les informations collectées par La Gazette sur la piste des fonds détournés.
Le chef de l’Etat et son Premier ministre informés
A en croire nos sources, le Chef de l’Etat a été informé par une note des services des renseignements généraux, de même que le Premier ministre. A défaut d’être personnellement coupable, la ministre dont le département est concerné est au moins responsable de ce scandale, dont l’ampleur est énorme. C’est moins les montants des sommes détournées qui étonnent et révoltent, que la légèreté et la facilité avec lesquelles les fraudeurs ont opéré, au vu et au nez des autorités en place. Le ministre de la Justice qui a également été informé par le parquet de Dakar, ne semble nullement décidé à bouger dans cette affaire. Nous avons obtenu copie de plusieurs documents établis aux fins de renseignements pour le compte des autorités. Mais la justice ne bouge pas encore dans cette affaire.
Pourtant, les faits de détournement n’en sont pas moins constants et avérés. Le scandale, au stade actuel des informations disponibles met en cause le directeur de cabinet du ministre et une dame du nom de Ndèye Maguette Mboup. Elle est propriétaire unique et gérante de la société unipersonnelle à Responsabilité limitée (SNDKR2008B9727), dénommée Bara Mboup Etablissement. Nos sources précisent que cet établissement ne dispose pas de liens connus avec des sociétés de la place dont les enseignes renferment le patronyme Bara Mboup. Le modus operandi du détournement commis est d’une simplicité renversante : le ministère a réclamé le virement de crédits normalement inscrits dans son budget. A l’appui de cette demande, le ministère évoque les inscriptions budgétaires de l’année en sa faveur et indique que les arriérés de paiements doivent être faits pour le compte des groupements féminins, gestion 2010. Aucun justificatif consistant n’est cependant présenté pour établir un lien juridique entre l’établissement (Bara Mboup Etablissement) au nom de qui les paiements sont réclamés. Il n’empêche, le 3 août 2010, le Trésor public accepte de virer dans un compte (n° :KO1400100112000000201-52) ouvert le 28 avril 2008, dans les livres de l’International Commercial bank (Icb) la somme d’un milliard deux cent soixante deux millions (1.262.000.000.) de francs Cfa. Le même jour (3 août 2010), un autre virement d’un montant d’un milliard sept cent millions (1.700.000.000) de francs Cfa est fait pour le bénéfice de la société de Ndèye Maguette Mboup dans un autre compte (K013701001 080024960004) ouvert dans les livres de la Banque Atlantique.
L’absence de clarté du ministère
Pour obtenir ces importants virements, le ministère de la Famille et de la Protection de l’Enfance a présenté un certain nombre de documents administratifs et des justificatifs qui n’ont jamais été signés par la ministre elle-même. Partout elle a été suppléée par son directeur de cabinet. Selon une source proche des enquêteurs de la police, les actes posés et les méthodes utilisées n’ont pas brillé par leur clarté. Aussi, les enquêteurs s’étonnent-ils du fait que les demandes de paiements ont été présentées par le Ministère de la Famille, des Organisations féminines et de la Protection de l’Enfance, alors que les signatures du directeur de cabinet ont été, elles, faites sous le sceau d’un autre ministère : « Ministère de la Famille, de la Sécurité alimentaire, de l’Entreprenariat féminin, de la Microfinance et de la Petite Enfance ». Tout ceci cacherait, selon le point de vue des enquêteurs interrogés, des manœuvres frauduleuses pour tenter de masquer les détournements commis. En tout état de cause, les virements faits l’ont été pour le compte de Ndèye Maguette Mboup, par le biais de sa société, au détriment du Projet d’appui aux groupements féminins. Aucun groupement identifié n’a bénéficié des sommes virées. Le caractère frauduleux des opérations est définitivement établi par l’utilisation finale des sommes virées dans les deux comptes de l’établissement Bara Mboup. Dès que les sommes d’argent ont été déposées dans les comptes de la dame Ndèye Maguette Mboup, elle s’est livrée à un véritable festin, sans nom.
A la date du 2 août 2010, c’est-à-dire au moment où elle recevait les virements dans son compte ouvert à Icb, elle était débitrice de 44.178 francs. Elle a alors immédiatement retiré du compte un total d’un milliard deux cent soixante deux millions (1.262.000.000), dont deux cent soixante deux millions de francs Cfa en espèces. Ce compte a été uniquement ouvert pour une opération précise dont le bénéficiaire devra être établi par les enquêteurs. Ces derniers ont une idée précise de celle ou de celui à qui cet argent a été remis. La justice établira certainement les responsabilités en cause et les bénéficiaires réels de cette vaste fraude. Par ailleurs, nos sources établissent de façon formelle la preuve que la complicité de responsables du ministère de Ndèye Khady Diop est avérée. Le coup aura finalement beaucoup rapporté à la commerçante veinarde. En effet, au moment où la dame recevait les virements opérés dans le compte ouvert dans les livres de la Banque Atlantique, elle était débitrice d’un montant total de 362.191.000 FCFA. La Banque Atlantique a vite fait de récupérer son argent, car elle était restée plusieurs mois sans encaisser une seule échéance, sur la créance consentie à la dame Ndèye Maguette Mboup.. Selon nos sources, la banque était sur le point de réaliser une garantie donnée par sa débitrice et portant sur un immeuble. C’est en ce moment que l’aubaine est tombée du ciel, du Trésor public plutôt. Ce n’est pas encore fini.
La bamboula de Ndèye Maguette Mboup
La bamboula de Ndèye Maguette Mboup peut continuer avec d’autres remboursements anticipés à sa banque sur des prêts divers et avances sur trésorerie consenties par la banque, pour un montant total de 354.100.000 : (176.000.000, ensuite de 188.100.000) francs Cfa. La dame Ndèye Maguette Mboup a aussi procédé à des retraits importants d’argent de la Banque Atlantique, pour un montant global de 700.000.000 de francs Cfa. Nos sources renseignent qu’un montant de 200.millions de francs Cfa a été, à la suite de ce retrait de 700 millions de francs, placé dans un dépôt à terme (Dat), auprès de la même banque. Comment ne pas retenir dans cette vaste opération de distraction d’argent public, la complicité de certaines institutions financières ? La question posée ne manque de pertinence, dès lors que l’on constate que la dame Ndèye Maguette Mboup a cassé le dépôt à terme portant sur 200 millions de francs pour réaliser de véritables opérations de placements financiers par l’achat de titres sur le marché régional. Ainsi, la dame a massivement investi dans l’achat de bons du trésor ivoirien. Les bons achetés ont été dans un premier temps acquis par la Banque Atlantique auprès de la Banque des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Celle-ci les a rétrocédés avec les intérêts précomptés à la dame Ndèye Maguette Mboup. Le festin de Ndèye Maguette Mboup n’a pas encore pris fin. Les placements réalisés en bons du trésor vont arriver à maturité le 12 février 2011. Espérons qu’une décision de justice en faveur de l’Etat du Sénégal qui a été spolié dans cette affaire empêchera à Ndèye Maguette Mboup d’encaisser les intérêts et autres avantages financiers liés à ce placement financier. Au regard de ce placement réalisé.
A l’époque où il était réalisé, c’était ce qu’il y avait de plus sûr et de meilleur en la matière sur le marché financier de l’Uemoa. Ndèye Maguette Mboup ne s’est pas privé avec l’argent du Trésor détourné. C’est le moins que l’on puisse dire. Après avoir remboursé par anticipation tous les crédits qui ont été consentis par ses banques, elle s’est payé un véhicule de marque Mercedes de type E300 immatriculé Dk 8019 AK. La voiture a été payée par une traite avalisée échue depuis le 2 janvier 2011. C’est dire que le concessionnaire qui a vendu le bolide à la dame a déjà encaissé son argent.
Abdou Latif COULIBALY
Le senegal est un pays tres leger.Moi je vis aux Usa si une personne retire dans son compte bancaire plus de 10.000 dollars(5.000.000 CFA) ladite banque doit obligatoirement informer le FBI(police federale).On doit revoir nos textes au senegal.Le tresor ou les banques doivent imperativement informer la dic pour certains montants de retrait.
merci latif