Le choix fait par Joe Biden, le candidat du parti Démocrate américain, en la personne de Kamala Harris, sénatrice de l’Etat de la Californie, comme colistière à l’élection présidentielle du 3 novembre prochain, remobilise et réunifie le parti. |
Vingt-quatre heures après l’annonce de ce choix, les Démocrates se sont montrés euphoriques, ce qui est très rare dans l’histoire de ce parti, connu pour être influencé par plusieurs courants en son sein. Aucune contestation n’a été enregistrée lorsque le choix officiel de cette sénatrice représentant la Californie, l’Etat le plus populeux des 50 qui constituent l’Union, a été publié. Il est vrai que depuis la déclaration de l’ancien vice-président de Barack Obama disant qu’il choisirait une femme pour l’accompagner dans sa bataille pour la reconquête de la Maison blanche, beaucoup d’observateurs avaient affirmé que Kamala Harris représentait le portrait-robot de celle qui devait occuper cette place. Depuis la défaite d’Hillary Clinton face à Donald Trump en 2016, le poids des minorités et surtout celui des femmes, s’est fortement renforcé au sein du parti. Et avec la nouvelle ambiance du retour en force du mouvement des Droits civiques relancé par la mort de George Floyd à Minneapolis, les atouts de Kamala Harris se sont renforcés. De sa longue expérience politique, il est peu probable de « sortir des cafards » qui risquerait de surprendre en cours de campagne. D’origine jamaïcaine par son père, elle répond à l’exigence des Africains-Américains qui ont littéralement sauvé la candidature de Joe Biden lors des primaires démocrates. Feue sa mère était une universitaire venant de l’Inde. Elle était mariée à ce Jamaïcain qui comme elle, est un des précurseurs de la génération des « soixante-huitards » qui avait secoué le monde durant la décennie qui vu naître Madame Harris. Diplômée de Droit et Sciences politique, Kamala Harris s’est très tôt lancée dans les compétitions électorales. En 2003, à 39 ans, elle se présente contre son ancien patron au poste de procureur local de San Francisco, élection qu’elle gagnera avec un score de 56,5 %. Candidate au poste d’avocat général de l’Etat de Californie en 2010, elle sort vainqueur de la compétition. Selon ses supporters, l’exercice de cette fonction lui confère une grande expérience de management de grandes entités. En effet, l’avocat général de la Californie gère la plus large administration de justice des Etats-Unis après celle du ministère fédéral de la Justice. En 2016, Harris se présente comme l’une des deux sénateurs qui représentent son Etat au Sénat fédéral à Washington DC. Pour toutes ces raisons (non exhaustives) le choix fait par le candidat démocrate Joe Biden, quand il a rendu l’information publique, n’a surpris personne, d’autant plus que des voix diverses et variées l’avaient déjà appelé à sélectionner une femme noire. Même la sénatrice démocrate de l’Etat du Minnesota, Amy Klobuchar, elle-même candidate aux primaires démocrates et sur la liste des potentielles candidates à la Vice-présidente des Etats-Unis, avait demandé le retrait de son nom, argumentant qu’il fallait prendre une femme noire. De plus, plusieurs célébrités noires n’ont pas hésité à appeler ouvertement l’ancien vice-président du premier président noir des Etats-Unis, pour exiger que sa colistière soit une femme noire. Ces appels et autres pressions ne pouvaient rester sans réponses. Le vote noir qui représentait environ 13% en 2008 et 2012 était favorable à 93% à Barack Obama. Alors qu’en 2016, 4,4 millions d’électeurs qui avaient voté pour Obama ne sont pas allés voter. Plus de la moitié de ce groupe était composé de Noirs. Peut-on penser qu’avec cet enthousiasme, une mobilisation plus forte et de nouvelles contributions financières assureront une victoire au ticket Biden-Harris ? Réponse le 3 novembre prochain. Du côté des Républicains les tentatives de « destruction » de la candidate à la Vice-présidence ont commencé, dès que son nom connu. Au lendemain de la décision de Biden qui propulse Harris au-devant de la scène, l’équipe de campagne du président Trump a publié une annonce publicitaire qui cherche à présenter Harris comme une femme sans convictions. La vidéo met en exergue les anciennes déclarations de la candidate contre Biden quand tous les deux étaient en compétition pour les primaires que l’ancien Vice-président a fini par remporter. Dame BABOU correspondant à New York sudonline.sn |
Choisie Comme Colistière Par Joe Biden Consensus Démocrate Autour De Kamala Harris
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