Au nom de la laïcité et de la liberté religieuses, les Yalla Yalla exigent la libération de leur guide, avant le Maouloud. A défaut, ces ‘pacifistes’, qui réclament leur statut au sein du Mouridisme au même titre que la branche des Baye Fall et des Thiantacoune, excluent toute violence. Mais ils promettent de saisir le khalife général des mourides et les organisations de défense des droits de l’Homme.L’arrestation et la détention du guide des Yalla Yalla, Cheikh Abdoulaye Diagne, a provoqué la sortie de ses disciples qui veulent sa ‘libération immédiate’ et ce, avant le Maouloud (célébration de la naissance du Prophète Mohamed) prévu mardi prochain. Ce, au nom du principe de la laïcité et de la liberté religieuses. C’est à travers une conférence de presse, tenue hier, qu’ils ont lancé cet appel à l’endroit de la justice sénégalaise auprès de qui ils espèrent obtenir gain de cause. Mais cette demande s’adresse aussi aux autorités gouvernementales auprès de qui ils sollicitent une ‘diligence rapide’ de cette histoire dont les personnes hostiles à leur mouvement religieux continuent d’en faire leurs choux gras.
Réclamant, en outre, leur statut au sein du Mouridisme à l’instar de la branche des Baye Fall et des Thiatacoune, face aux nombreuses contestations sur leur ‘mouridité’, les disciples de Cheikh Abdoulaye Diagne ont tenu à apporter des éclaircissements par rapport aux informations ‘déviantes et déviées’ distillées dans la presse depuis le début de cette affaire qui a conduit leur guide spirituel derrière les barreaux. En effet, Cheikh Abdoulaye Diagne est en prison suite à une plainte de la maman d’une de ses disciples se disant ‘victime d’injures, de détournement de religion, de séquestration, de vol et de menace de mort’.
Relativement à l’origine du contentieux entre le guide Cheikh Abdoulaye Diagne et la maman de la jeune Bineta Amar, les Yalla Yalla soutiennent que la maman de leur condisciple interdisait sa fille la fréquentation du Dahira ; parce que celui-ci commençait à instaurer chez sa fille une ‘désobéissance parentale’.
Pour les Yalla Yalla, qui regrettent l’évocation du nom du khalife général des mourides dans la danse, l’agression verbale dont la dame fait allusion dans sa plainte n’en est pas une. En ce sens que c’est elle-même qui l’a commencée en premier, ainsi que l’atteste la demande de réquisition faite à la Sonatel sur les appels téléphoniques. La séquestration n’est pas non plus établie ; compte tenu du fait que la police s’est elle-même rendue compte de l’impossibilité de celle-ci qui vivait dans une maison familiale où il ne possédait qu’une seule chambre. Toutes les autres accusations, assimilées à du ‘bavardage déséquilibré et enfantin’ portées à l’encontre de leur guide, ne tiennent guère la route, à les en croire.
Les pensionnaires de cette branche du mouridisme, qui se définissent comme des pacifistes, excluent toute violence, s’ils n’obtiennent pas gain de cause par rapport à leur demande de libération de leur mentor. Mais pour parer à cette éventualité, ils comptent porter l’affaire à la connaissance du khalife général des mourides ainsi que la saisine des organisations de défense des droits de l’Homme, avec notamment la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme. Le dossier de leur marabout Yalla Yalla, actuellement en instruction, ces disciples dénoncent le fait que l’affaire ne soit pas simplement passée aux flagrants délits comme tous les dossiers de ce genre. Et ce, afin d’éviter de longues détentions préventives au guide Cheikh Abdoulaye Diagne.
Par Pape NDIAYE
WalF.SN