Répondant à une demande de la Cédéao, la junte au pouvoir s’est dite favorable à ce que les conditions de sécurisation d’Ibrahim Boubacar Keïta soient « allégées ».
C’était l’une des principales requêtes des émissaires de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), arrivés samedi 22 août au Mali pour « rétablir l’ordre constitutionnel », et elle a finalement été acceptée. Le président Ibrahim Boubacar Keïta, dit « IBK », arrêté le 18 août par la junte connue sous le nom de Comité national pour le salut du peuple (CNSP), pourra « aller se soigner dans l’endroit qu’il veut et quand il veut », a déclaré lundi 24 août le colonel-major Ismaël Wagué, porte-parole des militaires. La junte est favorable à ce que « ses conditions de sécurisation soient allégées et qu’il puisse être sécurisé dans un endroit de son choix », a ajouté le colonel-major. La Cédéao « a garanti son retour en cas de besoin, ce n’est donc pas un problème ».
L’envoi d’une délégation emmenée par l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, chargé de la médiation entre les partis depuis le début de la crise sociopolitique, en juin, avait été annoncé le 18 août à l’annonce de la démission de l’ex-président malien. Les émissaires ont pu rencontrer le chef de l’Etat déchu samedi. Le président de la commission de médiation de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, avait déclaré dans la foulée qu’IBK était « en bonne santé ». La sécurité de l’ancien président était posée comme un préalable aux négociations qui se sont étendues sur les journées de samedi, dimanche et lundi, alors que la rencontre initiale ne devait durer qu’une heure et demie.
D’après le colonel-major Wagué, IBK a répondu qu’il ne « voulait plus jamais retourner au pouvoir » lorsque les envoyés africains lui ont posé la question, « et qu’il avait démissionné de façon volontaire, sans pression ». D’autres points ont été abordés pendant les discussions, tels que l’architecture de la transition civile politique annoncée par le CNSP lors de leur première prise de parole, ou encore la levée de l’embargo des pays de la Cédéao sur le Mali, toujours en vigueur. Des décisions qui seront prises après la réunion des chefs d’Etat de l’organisation africaine prévue pour mercredi.
Le Monde