Même quand il est en face de journalistes particulièrement bienveillants, Karim Wade donne toujours l’impression d’être en décalage par rapport aux réalités du pays. Hier, à la Télévision nationale, la Rts, le fils du Président ânonnait une leçon que, manifestement, il n’avait pas bien apprise, malgré l’impression qu’il voulait produire. Le Grand débat, animé par Ibrahima Souleymane Ndiaye et Oumar Gningue, avait été enregistré jeudi dernier, pour passer hier dimanche. Sans doute pour laisser le temps et le loisir à l’héritier des Wade de retoucher et de couper tout ce qui dépassait dans le bel ordonnancement. Cela a produit une émission d’une heure, pour un enregistrement initial d’une heure et trente minutes. Donc, 30 mn de coupées. Malheureusement, in fine, comme lui-même le dit, Karim Wade n’a pas su vendre sa marchandise à l’opinion. Et quelque part, on avait même l’impression qu’il se moquait de nous.
Quand il va affirmer que la Senelec est victime des succès économiques du Sénégal, en comparant nos performances à celles du Nigéria, du Brésil, de l’Afrique du Sud et du Kenya, on se demande de quel Sénégal il parle. Sans doute de celui de son géniteur, qui affirme qu’il l’a sorti de la pauvreté, et qu’il est devenu autosuffisant, comme son fils l’a d’ailleurs répété.
Autre chose assez intéressante, c’est quand il parle des moyens mis en œuvre pour sortir de la crise. S’il a longuement élaboré sur le rôle qu’il compte confier au Conseil national de l’énergie, au secrétariat duquel il a placé son homme lige, Ibrahima Diong, il ne s’est pas étendu sur les attributions du Comité de relance et de restructuration du secteur de l’énergie, qui est presque un melting pot. On ne sait donc pas s’il n’y a pas double emploi avec ces structures.
En fait, cette émission a offert à Karim Wade l’occasion d’élaborer en large sur des projets qui pour la plupart, on été entamés sans qu’il ait à les présenter à l’opinion. Mais il n’y avait rien de nouveau là-dessus. Même dans sa volonté de ne pas donner d’échéance datée à un retour total à la normale.
Ah, oui ! Un bravo, quand même. A propos de l’interdiction de Sn Brus?sels airlines, M. le ministre d’E?tat chargé des Transports aériens a été convaincant. Sans doute aussi parce qu’il a paru lui-même convaincu des raisons qu’il avançait. Bien que des couleurs aériennes nationales ne soient pas toujours la preuve d’une performance économique nationale.
Karim Wade est un nullard. Il pense que la frime marche à tous les coups. Un jour il saura que même ceux qui sont autour de lui ne croient pas en lui. Karim est en effet, le moins bien formé, le moins expérimenté et le moins préparé dans ses fonctions parmi les hommes de son équipe. Un peu de modestie l’aurait aidé. Mais il faut avoir un père pour cela qui en donne l’exemple.