Monsieur le président, nous venons de franchir une phase décisive du processus électoral, avec l’organisation et la réussite des élections législatives et du 1er tour des présidentielles. Quelles sont aujourd’hui les leçons que vous tirez du déroulement de ce double scrutin ?
C’est d’abord pour nous un sentiment de satisfaction. Satisfaction parce que, d’une part, nous constatons que les électeurs ont répondu massivement à l’appel qui leur a été lancé, à savoir celui d’aller librement exercer, dans le calme, leur devoir. Deuxième satisfaction, c’est l’implication personnelle du Chef de l’Etat. Parce qu’à l’occasion des différentes rencontres que nous avions eues avec le Chef de l’Etat, nous lui avions soumis des problèmes et il a pris ces problèmes à bras-le-corps. Et nous nous sommes engagés, si ces problèmes sont résolus, à réussir ces élections le 31 janvier dans le calme et la transparence, ce qui a été fait. C’est pourquoi nous disons que nous sommes satisfaits.
Quelles sont les principales difficultés relevées au cours des préparatifs et de la tenue de ces élections ?
Pour ces élections, nous n’avons pas connu de grandes difficultés. Les difficultés sont apparues le jour du scrutin même. Et ces difficultés se résument à l’insuffisance des bulletins de vote, mais nous avons pu régler ce problème avant la fin du scrutin, c’est-à-dire avant la fin des opérations de vote.
Concernant les cas d’indélicatesses notées ici et là, lors de la tenue de ces élections, la CENI a pris ses responsabilités en confiant l’affaire à la gendarmerie qui a aussitôt entrepris des enquêtes pour élucider certains cas de tentative de fraude. Quelle est la suite donnée à ces dossiers ?
Vous savez, pour ce qui est de ces cas d’indélicatesse, dans un premier temps, nous avions eu à former les éléments des Forces de Défense et de Sécurité. Nous les avons formées d’abord pour bien suivre le déroulement de tous les scrutins, depuis les locales. Nous avons attiré leur attention afin qu’ils soient très vigilants. Au niveau local, nous avons pu former près de 14000 éléments des Forces de Défense et de Sécurité. Nous avons pu le faire grâce à la sous-commission sécurité qui est une des sous-commissions de la CENI. Nous avions eu la chance d’avoir été appuyés par le PNUD pour ces formations. C’est vous dire que nous avions déjà pris les dispositions. Maintenant, pour ce qui s’est passé avant le scrutin du 31 janvier, personnellement, j’avais fait un communiqué pour attirer l’attention des uns et des autres sur des tentatives de fraude. Les gens se sont peut-être dits que c’est un communiqué de plus, mais c’est un communiqué qui a été suivi de faits. Nous avons fait interpeller près d’une cinquantaine d’indélicats et nous avons demandé aux services de la Gendarmerie de faire des procédures et de les traduire devant les tribunaux. Maintenant, la décision finale appartient à la Justice. La Justice est indépendante. Nous, nous avons fait notre travail, nous avons démasqué les malfrats que nous avons mis à la disposition de la Justice qui doit prendre librement sa décision. Tout ce que je sais, c’est qu’ils sont présentement en détention.
Les missions d’observation des élections qui ont été déployées sur toute l’étendue du territoire national ont souligné le calme et la sérénité ayant caractérisé le déroulement des opérations de vote, couvrant ainsi le scrutin d’une réelle crédibilité. Cependant, dans le souci d’améliorer l’organisation, ces missions ont formulé plusieurs recommandations. Quel sort sera réservé à toute cette batterie de recommandations ?
Vous savez, d’abord quand on connaît les Nigériens, on ne peut pas être surpris que ces élections se soient passées ainsi, dans le calme et la transparence. Les Nigériens ont toujours été pacifiques. Ça, c’est un ! Deuxièmement, il ne peut pas y avoir d’élections parfaites. Toutes les élections, dans tous les pays, connaissent de petits problèmes. Mais l’essentiel, c’est de pouvoir surmonter ces problèmes. Pour ce qui est des observations qui ont été faites, nous en tenons compte et actuellement, chaque jour, nous nous réunissons afin de trouver les solutions pour celles que nous pouvons résoudre. En ce qui concerne les recommandations dont les solutions sont entre les mains de nos partenaires ou du gouvernement, nous avons approché nos partenaires à travers le PNUD pour régler certaines questions et nous avons également eu des séances de travail avec le gouvernement au Cabinet du Premier ministre pour relever toutes ces difficultés et essayer, avec le gouvernement, de trouver des solutions pour qu’au jour du scrutin du 2ème tour, il y ait moins de problèmes.
Monsieur le président, une des recommandations des observateurs est celui de doter votre institution d’un site web. Où en êtes-vous avec celle-ci ?
Effectivement, dès qu’on nous a fait cette observation, nous avons aussitôt créé et mis en place un site web : www.ceni-niger.net. Ce site est opérationnel. Les électeurs peuvent le visiter à tout moment. Nous sommes entrain de l’alimenter, c’est-à-dire d’y mettre tous les résultats du référendum, des locales, législatives et des présidentielles premier tour et toute autre information utile.
Est-ce à dire que les Nigériens pourront suivre à temps réel les déroulements des dépouillements sur ce site web ?
Ils peuvent le suivre et également ils peuvent le visiter pour voir s’ils sont inscrits sur les listes électorales, puisque les listes électorales seront diffusées à travers ce site web.
Quel est le message que vous aimeriez lancer à l’endroit des acteurs et des partenaires à l’issue de ce double scrutin ?
C’est d’abord un message de remerciement. Je remercie d’abord le Président du CSRD pour son implication personnelle, ainsi que les membres de son gouvernement. Je remercie également les partenaires techniques et financiers pour nous avoir aidés ; nous comptons également sur leur aide pour pouvoir faire le 2ème tour sans problème. Je remercie enfin les électeurs qui se sont présentés massivement aux bureaux de vote pour exercer leur devoir. Je remercie tous ceux qui sont intervenus, les Forces de Défense et de Sécurité, ainsi que la presse, d’une manière générale, qu’elle soit publique, privée ou internationale. En tout cas, tous ceux qui ont contribué à la réussite de ces scrutins, je les remercie et les encourage pour les prochains scrutins.
Quelles sont les perspectives pour le 2ème tour de la présidentielle ?
Pour le 2ème tour, nous sommes déjà à pied d’œuvre. Comme je le disais tantôt, nous sommes entrain de réfléchir par rapport aux observations qui ont été faites et nous sommes entrain de chercher des solutions pour qu’au 2ème tour, il y ait moins de problèmes.