L’agence No Limit People qui, en octobre 2009, avait projeté le film «This is this», sur les derniers instants de la vie du roi de la pop Michael Jackson, est revenue ce week-end à Sorano pour présenter le documentaire d’Elizabeth Chai Vasarhelyi sur Youssou Ndour, sorti en avril dernier. Dans ce film de plus d’une heure, le roi du mbalax est suivi dans ses concerts à travers le monde, lors de l’enregistrement de son disque «Egypt» en 2004, qui avait beaucoup fait polémique au Sénégal, mais aussi dans sa famille.
«Youssou Ndour : I bring what I love» d’une durée de 1h42mn, retrace la vie de Youssou Ndour qu’Elizabeth Chai Vasarhelyi a suivi durant deux ans partout dans le monde, en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis, mais surtout lors de l’enregistrement de son album «Egypt», sorti en 2004. Cet opus dans lequel Youssou Ndour chante le soufisme musulman, dédié à une vision tolérante de l’Islam, avait suscité une grande polémique en Afrique et particulièrement au Sénégal. Sorti en plein mois de Ramadan, il avait été en effet boycotté par les vendeurs qui avaient peur d’écouler le produit. D’aucuns sont même allés jusqu’à accuser You d’avoir voulu souiller Touba parce qu’il y avait amené des femmes qui dansaient sur l’esplanade de la mosquée. Ceci, avant la récompense du titre aux Grammy Awards dans la catégorie Meilleur album de musique du monde.
Dans «Youssou Ndour : I bring what I love», le chanteur aborde son engagement pour l’Afrique, son héritage de griot et sa pratique d’un islam modéré, teinté de soufisme. Un fait nouveau qu’on n’avait pas remarqué chez lui jusque-là. Ce documentaire tourne autour de cette controverse, montrant les concerts, les pauses prière dans les coulisses, celles que le chanteur effectue dans la mosquée. Il y a aussi cette scène de tension avec les musiciens égyptiens qui n’ont pas voulu jouer dans un club qui vend de l’alcool. On y découvre également un Youssou Ndour attachant, avec des séquences plus intimes dans sa famille, au Sénégal, sa grand-mère, feue Mame Marie Sène, ses amis. Autant d’éléments assez éloignés de son image d’homme d’affaires très actif, même s’il n’a pas voulu en parler.
Les images les plus captivantes sont celles des concerts du chanteur un peu partout, notamment aux Usa où il lance un message à ses frères africains afin qu’ils s’unissent, s’aiment, partagent et soient solidaires. De même, figurent dans ce film des séquences de son disque d’Or remporté en 1994, après son duo avec Neneh Cherry dans «7 seconds», et son retour triomphal à Dakar.
POXIBAR