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Condé et Ouattara sont à l’école de Macky Sall (Par Alassane KITANE)

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C’est facile d’avoir du mordant face à la forfaiture innommable de Condé en Guinée. Journalistes, analystes et politologues sénégalais ont droit de se déchaîner contre ce qui se passe actuellement en Guinée et qui n’est rien d’autre qu’une abolition de la démocratie. Alpha Condé a juste organisé des élections pour « ne pas les perdre » c’est-à-dire pour se maintenir au pouvoir par la violence sous la couverture d’une parodie d’élection. Mais comment comprendre que ces journalistes et chroniqueurs sénégalais qui béatifiaient la succession de forfaitures de Macky Sall durant tout le processus électoral de 2019 soient si sévères avec Condé ? J’avais dit en 2018 que si ce que Macky est en train d’expérimenter au Sénégal passe, la démocratie sera abolie dans toute la sous-région. Ceux qui savent analyser objectivement les faits avaient compris que le sabotage des élections législatives par le ministre Abdoulaye Daouda Diallo était un test grandeur nature de l’apprivoisement de la volonté populaire.

Entre Condé et Macky Sall, la seule différence, c’est l’après et l’avant. Macky a confisqué le droit de vote des citoyens par une rétention jamais vue de cartes d’électeur après avoir exclu de la compétition tous ceux qui pouvaient le battre. Qu’a fait Condé ? S’inspirant des méthodes fascistes de Macky, il a sevré les Guinéens sociologiquement contre lui de leur droit de vote. Ça n’a peut-être pas suffi, me dira-t-on. Je répondrais oui, mais puisqu’il n’y a pas de limite quand le cynisme fait gagner, Condé vole les suffrages et prend les armes contre son peuple. Le maître n’a pas eu besoin de recourir aux armes puisque son coup avait bien fonctionné pour dissimuler son butin volé. L’élève est obligé, comme tout voleur pris la main dans le sac, de chercher à user de la violence pour se tirer d’affaire. « Alpha Condé DAFA SIIF, Macky DAFA SIIRU ».

Ouattara est exactement dans la même logique : il a éliminé ses adversaires les plus crédibles. Il s’est débarrassé de tous ceux qui pouvaient constituer un obstacle à sa boulimie du pouvoir. Il a débusqué du fichier électoral des citoyens ivoiriens ; et, considérons bien ce qui se passe. Tirant les leçons de l’entêtement de l’opposition sénégalaise à participer coûte que coûte à la mascarade électorale de Macky, celle ivoirienne risque de boycotter. Mais le résultat risque d’être le même : Ouattara va passer et la crise risque de gagner tout le pays. Pour se tirer d’affaire il n’hésitera pas à appeler lui aussi à un dialogue national ou machin de réconciliation : ici comme ailleurs c’est du cynisme dévergondé.

Ces journalistes qui psalmodiaient le génie politique du chantre du dessert donné par les Français aux tirailleurs sénégalais devraient plutôt s’inquiéter de l’absence d’initiative de la part du Président du Sénégal. Tous ses prédécesseurs ont tenté et réussi une médiation en Afrique et surtout en Guinée, pays limitrophe. Lui, rien ! Et comment pourrait-il en être autrement ? Si comme l’a dit un des journalistes qui se réclament de son amitié, le héraut « du dessert aux tirailleurs » a fait un deal avec Wade sous l’égide de Condé, de quelle légitimité pourrait-il se prévaloir face à ce dernier ? La diplomatie de dealers (au sens péjoratif de ce terme) n’a pas beaucoup d’avenir.

Curieuse logique d’ailleurs qui voudrait, à la place de Macky, convoquer le personnage historique de Wade comme médiateur dans une crise électorale en Guinée et ce, pour deux raisons. La première est que Wade lui-même a connu une crise du troisième mandat qui est le fond du problème en Guinée. La deuxième est que ceux qui ont contribué à décrédibiliser Wade partout en Afrique sont précisément ceux qui veulent l’investir de ce statut de patriarche des Présidents africains. C’est ce qu’on appelle indiquer une fausse piste ou faire un détournement de la problématique. Faire du factuel, c’est déjà spéculer car les faits sont divers et le simple fait de s’intéresser à certains d’entre eux au détriment d’autres relève de la spéculation. Les faits ne signifient rien sans une analyse qui les pénètre et les éclaire comme disent les épistémologues. Il faut être sérieux !

La solution, c’est la jeunesse africaine. Il est temps qu’elle prenne ses responsabilités. Il faut s’efforcer à fédérer les activistes, les membres de la société civile et les intellectuels non organiques de tous les pays africains dans une synergie contre le troisième mandat. Il faut des manifestations concertées et coordonnées dans toute l’Afrique occidentale pour dire NON au troisième mandat et pour restaurer la démocratie.

Alassane KITANE

2 Commentaires

  1. Kitane est le prototype de « l’intellectuel africain ». Des il faut il faut il faut rek depuis la nuit des temps, mais lui ne fera absolument rien de concret. Les Kitane, Sougou, Serigne S. Guèye et consorts qu,est-ce qu’ils ont fait à commencer par leur propre quartier ? Rien ! Touss ! Nada ! Kitane continuera à citer sans retenue les philosophes européens, manger son thiéboudieune après son cours et boire son thé sous l’arbre à palabre… et la vie continue en attendant le prochain post. C’est lui le vrai spéculateur…

  2. Pertinent! La jeunesse Africaine doit á défaut d’intègrer les organisations de la socièté civile, répondre présent à tous les appels à manifester. L’Afrique entière est notre territoire, donc que la socièté civile partout en Afrique se fédère et marche le même jour dans tout le continent pour un probléme localement contigu dans quelque espace géographique du continent.

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