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Covid-19 : la violence de la deuxième vague oblige Macron à de nouvelles restrictions

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XALIMANEWS- Deux conseils de défense se tiendront mardi et mercredi, alors qu’un durcissement des mesures pour lutter contre la deuxième vague du virus est attendu. Le chef du gouvernement, Jean Castex, consultera les responsables politiques et les partenaires sociaux ce mardi après-midi.

L’heure n’a jamais été aussi grave depuis la première vague de l’épidémie de Covid-19 au début du printemps. L’accélération de la deuxième vague – 52.000 nouveaux cas ont été enregistrés dimanche après 45.000 la veille – oblige Emmanuel Macron à chambouler son agenda pour faire face à la crise et à envisager de nouvelles mesures restrictives. Alors qu’il avait prévu de se rendre ce mardi sur le site de Framatome au Creusot, il tiendra à l’Elysée un premier Conseil restreint de défense dans la matinée.

Dans l’après-midi, le Premier ministre Jean Castex recevra les forces politiques du pays – présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, présidents de groupes, chefs de partis et présidents d’associations d’élus – puis les partenaires sociaux pour les consulter. Un second Conseil de défense est prévu mercredi matin, au cours duquel les nouvelles mesures seront arbitrées et sans doute annoncées dans la foulée.

Couvre-feu étendu et reconfinements locaux ?

Les nouvelles mesures restrictives à l’étude vont d’une plage horaire plus large pour le couvre-feu (actuellement de 21 heures à 6 heures dans les zones concernées) à la mise en place de confinements localisés ou partiels. Un recours systématique au télétravail est également dans les tuyaux.

Face à l’accélération de l’épidémie, l’exécutif n’avait plus vraiment le choix. Lundi matin, sur RTL, Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique , chargé d’aider le gouvernement dans sa gestion de l’épidémie de coronavirus, a évoqué une « situation très difficile, voire critique ». Et d’ajouter : « Nous sommes surpris par la brutalité de ce qui est en train de se passer depuis 10 ou 15 jours ». Selon le président du Conseil scientifique, le nombre de nouveaux cas quotidiens pourrait avoir franchi la barre des 100.000, en raison de cas non diagnostiqués et des personnes asymptomatiques. En un mois, le taux d’incidence sur sept jours glissants a plus que triplé pour atteindre 340 cas positifs pour 100.000 habitants. Cet indicateur est actuellement celui scruté de plus près pour analyser l’efficacité du couvre-feu.

Emmanuel Macron avait commencé à donner la tonalité vendredi dernier, à l’occasion d’un déplacement à l’hôpital de Pontoise . « Ces mesures [le couvre-feu, NDLR], de manière certaine, je peux vous le dire aujourd’hui, elles n’ont pas vocation à être réduites, mais elles seront peut-être renforcées si elles ne sont pas suffisamment efficaces », avait-il prévenu.

La ligne de crête d’Emmanuel Macron est particulièrement étroite. D’un côté, les spécialistes de la santé poussent à des mesures drastiques pour contrer la résurgence de l’épidémie et multiplient les messages d’alerte même si, dans les hôpitaux, les malades sont mieux pris en charge. De l’autre, les milieux économiques sont beaucoup plus réticents. « Si on revient à un confinement comme en mars, on risque l’écroulement de l’économie », a alerté le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bezieux, à la sortie du sommet social organisé à Matignon. L’instauration du seul couvre-feu aura déjà un prix très lourd puisque Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, a confirmé lundi s’attendre à un recul du PIB au quatrième trimestre, après un rebond de 16 % au troisième.

Deuxième vague plus violente

L’exécutif craint aussi l’impact de ces nouvelles mesures sur les plus fragiles, tandis que le seuil d’acceptabilité des Français face à de nouvelles mesures restreignant leurs libertés suscite aussi des interrogations. « Macron ne veut pas d’un reconfinement général », croit savoir un ministre.

Samedi dernier, l’Assemblée a approuvé l’extension de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 16 février. Pour finaliser ses arbitrages, l’exécutif attend d’avoir plus précisément les premiers retours de l’instauration du couvre-feu. Mais la violence de cette deuxième vague a surpris et, dimanche soir, le chiffre de 52.000 nouveaux cas a eu l’effet d’un coup de massue.

Avec Les Echos

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