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Cancer de la prostate: le Pr Serigne Magueye Gueye indexe le risque héréditaire.

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XALIMANEWS-Un dépistage précoce est préconisé pour une meilleure prise en charge du cancer de la prostate. Car de l’avis du Pr Serigne Maguèye Guèye, titulaire de chaire d’urologie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, il est presque impossible de prévenir la survenue de cette pathologie. Heureusement que sur le plan technique, le Sénégal offre des services arrimés aux standards internationaux.

Il est difficile, pour un homme, d’échapper au cancer de la prostate. La confirmation vient du Professeur Serigne Maguèye Guèye, qui nous a  accordé un entretien. L’urologue invoque les causes génétiques pour étayer son argument. Pour lui, tous ceux qui ont un oncle ou un parent atteint de cancer de la prostate sont des sujets à risque. « On ne peut pas prévenir quelque chose qui est génétiquement programmée en vous. Si vous avez un père, un  frère, un oncle ou un cousin proche qui a un cancer de la prostate, vous devez faire attention parce que vous êtes plus à risque », avance-t-il. Par contre, ceux qui n’ont pas de parents ou oncles atteints de cette maladie sont moins exposés à cette maladie qui survient en général entre 40 et 50 ans et qui touche plus les Africains noirs à travers le monde.

En dépit des contraintes pour prévenir le cancer de la prostate, le spécialiste conseille aux hommes âgés de plus de 45 ans de consulter un urologue. L’objectif étant de déterminer si le sujet peut ou non commencer à faire des bilans systématiques qui ne sont pas un dépistage. « Je ne suis pas souvent d’accord avec les dépistages. Je suis pour le diagnostic précoce pour s’assurer que la personne mérite qu’on s’en occupe, ce qui permet aux gens d’être vus très tôt et de bénéficier d’un traitement curatif », précise l’universitaire qui est contre le dépistage de masse qui n’offre aucune perspective pour les malades.

Pour l’urologue, la détection d’une maladie qui n’est pas suivie d’une prise en charge est contraire à la morale en médecine. « Il ne faut jamais dépister systématiquement une maladie, un cancer en particulier, lorsqu’on n’est pas en mesure de proposer un traitement dans des conditions acceptables. Cela pose un problème éthique », objecte le chef du service Urologie de l’hôpital général Idrissa Pouye de Grand Yoff. Selon lui, la non prise en charge des personnes dépistées pose actuellement plus de problèmes, car le Sénégal fait partie des pays d’Afrique qui ont le plus réalisé de progrès en matière de traitement et qui a aussi décentralisé l’offre de services. « Le Sénégal a fait beaucoup d’avancées dans la prise en charge du cancer de la prostate. Lequel, précocement diagnostiqué, doit être opéré ou traité par radiothérapie. Nous avons des machines pour la radiothérapie et les accélérateurs qu’il faut. En plus, il y a un centre de radiothérapie ouvert aux Mamelles », rassure l’urologue. Il regrette que les hommes soient les grands oubliés de l’élan de solidarité en faveur des personnes souffrant de cancer. Or, le médicament le moins cher coûte 40.000 FCfa, l’injection à prendre chaque mois revient à 90.000 FCfa. « Si vous ajoutez maintenant la combinaison thérapeutique d’une injection et d’une boite de comprimés, le malade dépense entre 160.000 et 170.000 FCfa par mois et pendant de longues années. Si vous n’avez pas d’assurance maladie, vous ne serez pas capables de payer », souligne l’universitaire qui reproche à la Lisca de faire la part belle aux cancers du sein et du col de l’utérus. « Toutes les initiatives d’accès aux médicaments anticancéreux sont centrées sur les cancers des femmes », a constaté le Pr Serigne Maguèye Guèye qui propose que les initiatives de gratuité pour la prise en charge des cancers soient étendues aux médicaments qui traitent les cancers des hommes, notamment le cancer de la prostate.

Rien avoir avec la fréquence des rapports sexuels
L’universitaire sénégalais a pris le contre-pied des personnes qui suspectent la fréquence des rapports sexuels dans la survenue du cancer de la prostate. Sur ce point, l’urologue ne fait aucun lien entre l’augmentation des facteurs de risque. « Le fait d’avoir beaucoup de rapports sexuels n’entraîne pas plus la survenue du cancer de la prostate. Et, le fait de ne pas avoir des rapports sexuels ne protège pas de cette maladie. Les  rapports sexuels n’ont aucune implication sur la survenue  d’un cancer de la prostate », tranche l’universitaire.

Eugène KALY et Idrissa SANE

PATHOLOGIES URINAIRES

L’incidence de l’espérance de vie sur la prévalence

Le Sénégal sera de plus en plus confronté à des maladies urinaires. La raison est simple : ces pathologies augmentent avec l’âge. Or, au Sénégal, l’espérance de vie se situe à 65,5 ans pour les hommes et 69 ans pour les femmes, la moyenne est à 67,5 ans. « Le Sénégal est le 10ème pays en Afrique en termes d’espérance de vie. On vit beaucoup plus longtemps au Sénégal que dans l’ensemble des pays de l’Afrique de l’Ouest et du centre, excepté le Cap-Vert », explique le Professeur Maguèye Guèye, soulignant que « plus nous vivons longtemps, plus nous serons confrontés aux pathologies urinaires ».

Il insiste aussi sur la différence entre la prostate qui est un organe et les pathologies bénignes de cet organe. « Le cancer de la prostate arrive en tête dans des pays comme les États-Unis, le Canada, l’Australie, l’Amérique Latine et l’Europe. Le cancer de la prostate est devenu le véritable cancer de l’homme. Malheureusement, les populations ne sont pas bien informées », déplore le spécialiste.

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