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Corridor Dakar-Bamako: La leçon du Mali au Sénégal

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La percée du marché sous régional qui compte environ 100 millions de consommateurs passe par la levée du verrou malien. C’est fort de cette conviction que le Sénégal a organisé hier, mardi 22 février à Dakar, un atelier de préparation pour l’obtention d’un document unique en direction de la Conférence transfrontalière pour améliorer la fluidité du commerce sur le corridor Dakar-Bamako prévu à Kaye, au Mali.

Le Sénégal est resté longtemps piégé par sa position stratégique. Au même moment, le Mali, un pays enclavé, qui n’a pas d’ouverture sur la mer, a investi sur les  corridors jusqu’en Algérie en courtisant tous les pays côtiers pour avoir accès à la mer. Ce qui fait, qu’en la matière, il a donné une bonne leçon au Sénégal qui, malgré sa position, éprouve d’énormes difficultés à accéder au marché de la sous région. Ce constat est de Mor Talla Kane (de la Cnes) président du Groupe de contact n°1 du Conseil présidentiel de l’investissement (Cpi). Il l’a partagé hier, mardi 22 février lors de l’atelier de préparation de la Conférence transfrontalière pour améliorer la fluidité du commerce sur le corridor Dakar-Bamako.

Selon lui, le marché intérieur, notamment celui de l’Uemoa (Union économique et monétaire Ouest africaine) compte environ 100 millions de consommateurs. C’est pourquoi notre pays s’est fixé comme objectif, entre autres, de s’ouvrir, de dépasser cette situation d’étouffement pour respirer. Pour cela, « il est important que le Sénégal puisse faire sauter le verrou du Mali pour accéder au marché de la sous région. Cela suppose des échanges entre Maliens et Sénégalais sans beaucoup de difficultés » a-t-il soutenu. Toutefois, conscient que le corridor est un tout, donc à la fois le contrôle avec les agents, la sécurité et les infrastructures, il a rappelé que « nous avons nos problèmes de mal gouverance de la fluidité du transport à nous et le Mali aussi a les siens ». Ce qui constitue un frein à la libre circulation des personnes et des biens garantie par les textes et traités sous régionaux.

Ibrahima Ndiaye économistes des transports, fort de l’importance du trafic routier sur Dakar-Bamako et de ses conséquences sur les infrastructures routières (dégradation) a souligné que toute politique de conquête du marché intérieur à travers le corridor doit intégrer en priorité le rail. « Le trafic routier est très important. Avec la forte concentration des véhicules à la frontière, la route est en train de jouer un rôle qui est celui du rail. Avec le rail, il n’y a pas de barrières non tarifaires. En plus de la rapidité, le coût du transport est moindre. Donc, toute politique en ce sens doit intégrer en priorité le rail » a-t-il précisé tout en déplorant le fait qu’aujourd’hui, la baisse drastique du trafic ferroviaire par rapport à 2003, avant la concession de du rail à « Transrail ». Et, l’excentration du poste de douane de Diro aussi ne facilite pas les transactions.

Dakar-Bamako: 17 milliards pour les exportations sénégalaises

Amadou Dramé secrétaire permanent au Cpi qui a fait une présentation sur le processus enclenché depuis 2010 est revenu sur l’enjeux de cet axe. A l’en croire, le corridor Dakar-Bamako revêt une grande importance pour le Sénégal dans le domaine des exportations. En septembre 2010, cet apport a été évalué à 17 milliards de F Cfa. Il a aussi déploré les nombreuses tracasseries et contraintes à lever notamment aux postes frontaliers de Diboli et Kidira, l’anarchie dans le stationnement des camions et le retard dans la transmission des documents de la douane, le fait que la carte de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) n’est pas opérationnelle au Mali, la méconnaissance de la réglementation communautaire. Et de proposer, entre autres, recommandations, la création d’un marché commun transfrontalier, la mise en place d’un guichet unique du commerce et transport et une radio Fm pour la sensibilisation des usagers.

Kevin J. Mullally, Directeur de l’Usaid Sénégal a pour sa part précisé que l’Agence des Etats Unis pour le développement international (Usaid) a financé la mise en place de l’Observatoire sur les pratiques anormales qui contrôle les tracasseries les obstacles à libre circulation des personnes et des biens sur le corridor. L’observatoire propose la réduction des postes de contrôle à trois.

Bassirou Guissé secrétaire général du ministère des Transports terrestres, des Transports ferroviaires et de l’Aménagement du territoire a expliqué que le Sénégal est un militant intrépide de l’Uemoa pour la levée de toute barrière tarifaire et non tarifaire.

Cette rencontre, clôturant une série d’activités menées depuis 2010 pour l’identification des contraintes et obstacles qui entravent le développement, prépare la conférence de Kaye, ville frontalière située dans le territoire malien, qui sera coprésidée par les Premiers ministres du Mali et du Sénégal prochainement.

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