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Clientélisme politique ou recasement familial : une épée de Damoclès sur la tête des nouvelles recrues

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XALIMANEWS- La vidéo du ministre de l’artisanat nouvellement élu en train de rassurer un groupe de personnes (certainement ses militants et sympathisants) en leur promettant des postes est devenue virale. Il s’est érigé en distributeur de privilèges alors qu’il n’a même pas encore pris service. Les internautes et autres s’en émeuvent et le critiquent allègrement. Cette posture des hommes politiques est devenue anodine puisque la quasi-totalité de ceux qui militent dans les partis politiques s’attendent à ce que leurs leaders occupent un poste de responsabilité pour pouvoir, enfin, leur renvoyer l’ascenseur, c’est à dire, bénéficier d’un poste au sein de la structure qu’ils dirigent. Ils ont fini par croire que les postes nominatifs ou électifs sont faits pour s’enrichir et enrichir des proches et militants. Ce qui fait que dès qu’une personne hérite d’un strapontin(nominatif ou électif), ses proches qui l’assimilent à une sinécure, se bousculent au portillon pour jouir eux aussi de la manne tombée du ciel. Les sénégalais ont fini par en faire une religion, et gare à celui qui, nommé ministre ou DG, essaie d’être honnête en voulant mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Ce sont ses propres parents (son père et sa mère) qui seront les premiers à l’en dissuader en brandissant le fameux « ndieukéwookofi té dookofi moudié » (des gens l’ont fait avant toi et d’autres le feront après toi). Ces derniers peuvent même aller jusqu’à menacer de le déshériter si toutefois il s’entête à faire les choses dans les règles de l’art. Et face à des frères, sœurs, cousins ou cousines au chômage (le plus souvent sans qualification), on finit par sauter le balai.
Et c’est le constat général, dans les directions ou ministères, au moins le tiers du personnel est composé des proches du boss (parents, voisins, militants,…). Le chômage notoire des diplômés et autres découle, en partie, de ce clientélisme au niveau de ces instances. Ce qui donne raison à ceux qui raillent en disant qu’au Sénégal et en Afrique en général, quand quelqu’un vient pour chercher un emploi on s’interroge sur son parrain et non sur ses compétences ou diplômes.
Ceux qui jettent l’opprobre sur ce ministre sont sans savoir que ce mal est profond et est devenu culturel par la force des choses et qu’il faut un réel lavage de cerveau pour qu’enfin, on sache que, la nomination d’une personne n’est pas forcément synonyme d’ascension sociale pour ceux qui gravitent autour.

Mariama Kobar Saleh

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