Abandonnée dans le hangar de l’aéroport Lss par Wade et autres officiels sénégalais

À quoi sert désormais l’avion de commandement du président de la République exposé sur le tarmac de l’aéroport Léopold Sédar Senghor ? La question a tout son pesant d’or car, depuis longtemps, la Pointe de Sangomar, abandonnée par les officiels sénégalais avec à leur tête Me Wade, est garée dans le hangar de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Ce, après que l’appareil a, lors de sa réfection, englouti 17 milliards F Cfa, sans compter les fonds ayant servi à sa visite technique qui l’avait immobilisé, durant sept longs mois à Perpignan.

S’il est connu de tous que l’avion de commandement n’est plus utilisé par le chef de l’Etat, il n’en demeure pas moins que le fait que ses moteurs restent longtemps sans tourner inquiète plus d’un spécialiste. Ce qui est plus surprenant, explique une source digne de foi, c’est qu’en plus du Président Wade, même les officiels continuent de snober la Pointe de Sangomar au profit d’autres avions, lors de leurs déplacements à l’étranger. Le dernier exemple en date est le ministre des Affaires étrangères Me Madické Niang qui, pour rallier le Niger (Ndlr : son avion s’est arrêté au Burkina, parce que la junte militaire avait fermé les frontières, après le renversement de Tandja), avait affrété un vol ». Commentaire d’un spécialiste de l’aviation : « l’avion de commandement est un vrai gouffre à milliards qu’on peut assimiler à une œuvre d’exposition. Et on se demande souvent à quoi ont véritablement servi les sept mois de réfection, à Perpignan, de la Pointe de Sangomar ? ».

Pire, martèle-t-il : « vu le pactole (Ndlr : 17 milliards F Cfa) injecté dans la réhabilitation de l’avion de commandement, condamné aujourd’hui à meubler le décor de l’aéroport, il était préférable que le chef de l’Etat se paie un avion neuf. Car ce à quoi on assiste n’est ni plus ni moins que du gâchis ». Pour rappel, c’est le 30 Octobre 2007 que l’avion de commandement était de retour à Dakar, après avoir passé sept longs mois à Perpignan, dans le cadre d’une visite technique. Ce, après que le vieil avion eut failli sombrer en plein vol, le 14 avril de la même année, suite à une fissure du hublot du cockpit de l’appareil. Ce jour-là, la Pointe de Sangomar était obligée de faire un atterrissage forcé à l’aéroport de Palma de Majorque en Espagne. Mais une demi-heure après avoir quitté le tarmac dudit aéroport, la partie avant de l’appareil s’était fissurée, occasionnant des frissons et des sueurs froides aux membres de la délégation de Wade, dont plusieurs ministres du gouvernement de l’ex-Premier ministre Macky Sall.

Au moment des faits, Me Wade qui se rendait en Arabie Saoudite pour les besoins du petit pèlerinage, était accompagné d’une pléthore de ministres et de personnes de son proche entourage. Outre les ministres Me Madické Niang, Djibo Leyti Kâ, Omar Sarr, Ousmane Masseck Ndiaye et Habib Sy, faisaient partie également du voyage le chef de cabinet du chef de l’Etat Pape Samba Mboup, l’ex-directeur général de Petrosen Serigne Mboup, le président du Conseil national du patronat, Baïdy Agne, ainsi que le directeur général du Port autonome de Dakar, Bara Sady. Finalement, c’est un avion de la Royal Air Maroc qui a été mis à leur disposition pour leur permettre de poursuivre leur voyage à Djeddah.

Daouda THIAM

lasquotidien.info