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Malick Gackou se lâche: Benno, Idy…

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Malick Gackou se lâche

Benno Siggil Séneegal connaîtra des soubresauts cauchemardesques en son sein, si Amath Dansokho et cie ne parviennent pas à une candidature unique, avant d’aller à la prochaine Présidentielle. C’est, du moins, la conviction du président du Conseil régional de Dakar. Malick Gackou, qui dit avoir des ambitions pour le Sénégal, déclare à qui veut l’entendre qu’Idrissa Seck, qui est un maillon essentiel de l’échiquier politique, serait le bienvenu au sein de Benno, si le maire de Thiès décidait de rejoindre la coalition. S’agissant du bras de fer opposant le Conseil régional à l’Etat, au sujet de la forêt classée de Mbao, le progressiste se dit prêt à traîner le régime devant les Tribunaux, afin que les tenants du Pouvoir ne fassent pas main basse sur cette partie du poumon vert de Dakar. Aussi, soutient-il mordicus que le ministre de l’Environnement, Djibo Leyti Kâ, raconte des histoires, en prétendant avoir trouvé avec lui un accord sur ce litige foncier.

L’As : Voila bientôt deux ans que vous êtes à la tête du Conseil régional. Pouvez-vous nous faire un bilan d’étape ramassé de votre activité à la tête de l’institution ?

Malick Gackou : Le Conseil Régional de Dakar, sous mon magistère, a établi un calendrier de travail dans tous les domaines de compétences à sa charge. Je remercie au passage toutes les populations de Dakar qui nous ont fait confiance lors des dernières élections locales. Dès le début de notre magistère, nous nous sommes attaqués aux inondations qui constituent un problème crucial. Dans ce sens, nous avons consacré beaucoup de moyens financiers pour soulager les populations. Nous avons acheté des motopompes et des moustiquaires pour permettre aux populations de faire face à ce fléau.

Dans le domaine de la santé, nous avons établi un programme de travail avec l’ensemble des établissements de santé de la région de Dakar que nous appuyons en personnel, conformément à la loi. Mais notre objectif-phare, c’est l’érection d’un hôpital régional pour résorber les problèmes de santé dans la capitale. Nous avons donné aussi 2000 bourses à des élèves de l’enseignement technique et général pour les aider à faire face aux difficultés du transport, mais aussi leur permettre de se renforcer en logistique.

Nous avons aussi continué à élaborer un programme d’aménagement du territoire, pour voir dans quelle mesure nous pouvons améliorer les plages de Dakar. Mais aussi empêcher l’urbanisation anarchique dont elles sont victimes. Dans le domaine du transport, nous sommes en train d’étudier un projet avec l’Ile de France (Ndlr : Région historique et administrative du nord de la France métropolitaine) pour voir comment appuyer les élèves dans leur déplacement. Le projet est très en avance. Dans l’éducation, la médiathèque régionale que nous voulons construire en coopération avec cette même Ile de France et qui sera implantée à Ouakam participera aussi à combler le déficit de bibliothèque dans la capitale.

Nous avons pour mission aussi d’aménager la forêt classée de Mbao. C’est un projet déjà ficelé avec la région Ile de France. Ce poumon vert va être aménagé pour permettre aux Dakarois d’avoir au moins un endroit où ils peuvent se rendre pour se décontracter.

Nous avons fait beaucoup de choses, mais il appartient aux Dakarois de faire notre bilan au moment opportun. Il y a aussi que nous avons déménagé. Nous étions à Ngor dans des conditions difficiles, nous avons déménagé sur la Vdn pour une question de visibilité. Nous sommes en train d’ériger un nouveau siège avec le concours de l’Etat.

Récemment, le Conseil régional était au devant de l’actualité avec l’affaire de la forêt classée de Mbao. Qu’est-ce qui explique ce bras de fer avec l’Etat ?

Depuis 1999, le Conseil Régional de Dakar a entrepris d’aménager la forêt classée de Mbao. Parce qu’en dehors du Parc Zoologique de Hann, la forêt de Mbao est le seul poumon vert de la région de Dakar. C’est dans ce sens qu’un projet a été ficelé avec la région Ile de France, en accord avec le ministère de l’Environnement. Et cela, depuis 2001. En 2003, un protocole a été signé entre les parties concernées, c’est-à-dire nous, l’Etat et l’Ile de France. Celui-ci définissait les obligations du Conseil régional et celles du ministère de l’Environnement. Ainsi, nous avons entamé des études de faisabilité qui nous ont coûté 80 millions de FCfa. En plus des études, l’Ile de France et le Conseil régional ont érigé un mur de clôture qui nous a valu 188 millions de FCfa. Au total, nous avons dépensé 260 millions dans ce projet.

Grande a été notre surprise de constater qu’avec le passage de l’Autoroute à péage, l’installation du garage Henan Chine et d’autres projets qui sont dans la forêt, non seulement le Conseil régional n’a pas été associé, mais le ministre de l’Environnement a signé un autre accord avec l’Agence pour la promotion des investissements et grands travaux (Apix) sans nous aviser et sans notre consentement. C’est ça le sens de notre différend avec l’Etat. Cet accord signé entre le ministre de l’Environnement et l’Apix est illégal et est en porte à faux avec les intérêts des populations de Dakar. Ce qui est plus incompréhensible dans cette affaire, c’est que l’Apix n’a même pas un projet bien ficelé, alors que nous, nous en avons déjà. Dans tous les cas, nous allons engager la bataille pour dénoncer cet accord.

Dans l’édition du magazine Nouvel Horizon de vendredi dernier, le ministre de l’Environnement, Djibo Ka a pourtant soutenu qu’il y a eu des discussions entre vous sur cette affaire ? Qu’en est-il exactement ?

Le ministre de l’Environnement peut dire tout ce qu’il veut, mais moi il ne m’a jamais parlé du projet de l’Apix. C’est archi-faux de dire qu’il m’en a parlé. La vérité est que je suis allé le voir de mon propre gré pour avoir son appui sur le projet en question. Il m’a suggéré une rencontre entre les techniciens des deux départements pour ébaucher une esquisse des options d’aménagement. Mais il ne m’a jamais parlé de l’accord signé avec l’Apix.

A l’issue des élections locales, Wade s’était engagé à ne pas entraver le travail des élus locaux de l’opposition. A-t-il tenu promesse jusque-là ?

Moi, je considère que nous sommes dans une cohabitation, mais le gouvernement ne respecte pas ses engagements vis-à-vis de la région. En tout cas de notre côté, nous avons tout mis en œuvre pour être républicains : gérer les intérêts des Dakarois en collaboration avec l’Etat. Mais a contrario, le gouvernement continue à rendre difficile la cohabitation avec le Conseil régional. En tout cas, avec ou sans son appui, nous continuerons à travailler pour les Dakarois.

Qu’allez-vous faire si l’Etat persiste dans sa logique de céder la forêt à l’Apix ?

Le gouvernement ne peut pas continuer dans cette voie avec l’Apix. Nous avons mis en place mardi un comité ad hoc présidé par le ministre Jean Paul Dias, avec l’ensemble des commissions compétentes du Conseil. Ce comité va prendre toutes les dispositions appropriées pour remettre la région de Dakar dans son bon droit.

Quand vous dites dispositions, cela veut-il dire que vous n’excluez pas de saisir la justice ?

Il appartiendra au comité ad hoc de voir dans quelle mesure il faut gérer ce problème. Maintenant, nous n’excluons aucune piste pour remettre le Conseil régional dans ses droits.

La Directrice de l’Apix a souhaité qu’on ne politise pas cette affaire. Est-ce que vous n’êtes pas en train de glisser sur ce terrain ?

Elle sait bien que c’est l’Etat du Sénégal qui politise cette affaire. C’est eux qui nous ont trouvés dans un dossier. Le 4 novembre dernier, le Directeur des Eaux, Forêts et Chasses, Baba Sarr m’a écrit une lettre pour me demander de présider une réunion avec l’ensemble des parties prenantes sur la forêt classée de Mbao pour voir comment affiner l’aménagement du site. Ce même Baba Sarr me réécrit le 11 janvier dernier pour me dire de participer à une réunion sur la même affaire, mais en tant que partenaire privilégié. C’est là la politisation de l’affaire.

Comment expliquer ce double langage ?

C’est une volonté délibérée d’empêcher le Conseil régional de réaliser un projet-phare pour la région de Dakar. Nous avons battu campagne là-dessus pour dire aux populations que nous allons protéger cette forêt. Par conséquent, nous n’avons pas intérêt à politiser cette affaire. Mais c’est l’introduction de l’Apix qui témoigne d’une volonté manifeste de politiser la forêt de Mbao. Déjà le passage de l’Autoroute à péage dans cette forêt pose problème. Encore faut-il l’accepter pour des raisons d’utilité publique.

Nous ne pouvons plus accepter que les 522 hectares qui restent de cette forêt fassent l’objet de spéculation foncière. En plus, que fait la Senac dans le projet pour donner 340 millions de FCfa ? A ma connaissance, Senac s’occupe de routes. Nous allons user de tous les moyens juridiques, les contacts avec les bailleurs pour empêcher les prédateurs de mettre la main sur la forêt classée de Mbao.

Est-ce que cela ne témoigne pas encore une fois de la boulimie foncière de l’Etat ?

C’est une ambition clairement définie pour nous, dans la mesure où l’on veut prendre le projet du Conseil régional pour faire d’autres études. Nous n’avons pas les preuves que c’est la boulimie foncière qui pousse l’Etat à agir ainsi, mais nous nous battrons pour empêcher cette forfaiture.

Un coup de froid avec vos partenaires financiers a failli gâcher le projet. Est-ce que tout est rentré dans l’ordre ?

Ils n’étaient pas contents à cause de la qualité du mur qui a été fait sur les 11 kilomètres. Mais à mon arrivée, j’ai fait un voyage en France pour rencontrer le président d’Ile de France, afin de rétablir la confiance. Nous l’avons convaincu à revenir dans le projet et cela a été fait. D’ailleurs, le vice-président en charge de la coopération à l’Ile de France a effectué une visite à Dakar pour voir comment relancer le projet.

Combien pèse le Conseil régional ?

Le Conseil pèse très peu. Cette année, nous avons un budget de 687 millions de FCfa. Un budget plus petit que celui de la plupart des Communes d’arrondissement de la ville de Dakar. Nous avons un petit budget, mais nous avons beaucoup d’imagination et de volonté. C’est un budget qui ne nous permet pas de faire beaucoup de réalisations, mais au moins, nous comptons sur la coopération décentralisée et notre imagination à trouver des ressources additionnelles.

A votre arrivée, est-ce qu’un audit a été fait pour faire l’état des lieux. Si oui, qu’a-t-il révélé ?

Je n’ai pas fait d’audit sur le Conseil régional de Dakar. J’ai trouvé une situation que j’ai essayé de gérer à la hauteur des ambitions que j’ai pour la région.

Pourtant des voix se sont élevées pour dénoncer la construction du mur dont le marché a été gagné par l’épouse de votre prédécesseur. Qu’en est-il exactement ?

Tous mes prédécesseurs ont essayé d’apporter quelque chose à la maison ; moi j’essaye de continuer avec une autre équipe, pour faire de la région Dakar un cadre utile pour ses habitants. Maintenant la situation que j’ai trouvée était difficile, nous avons essayé de la juguler. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation équilibrée, avec des finances publiques assainies.

Dans quel état que avez-vous trouvé les caisses ?

Nous avons trouvé, je le répète, une situation difficile, avec des caisses difficiles. Mais cela ne nous a pas empêché de travailler.

Difficile ? vous voulez dire vide ?

Vous savez, le budget du Conseil régional est un budget difficile. Un budget qui s’établit à 600 millions, c’est toujours difficile. Cela a fait que nous avons trouvé une situation compliquée. Nous n’avons pas de recettes. Notre budget découle de celui de l’Etat, avec les fonds de concours et de dotation.

A combien s’élèvent vos charges mensuelles ?

A 50 millions de FCfa. C’est une charge très modeste. Mais cette charge, quoique modeste, ne nous empêche pas de trouver d’autres créneaux d’activité. Ce que nous faisons en dehors de notre budget est plus important que le fonds accordé au Conseil régional de Dakar.

Serez-vous prêt à soumettre votre gestion à un audit ?

Je suis un homme de conviction. Ceux qui vont me remplacer peuvent passer au crible ma gestion. Je suis persuadé que le Conseil régional est une institution de transparence. Nous n’avons pas de caisse à gérer. Moi, je ne gère pas de fonds. Les engagements du Conseil régional sont signés en accord avec le payeur régional. Nous n’avons aucune possibilité de ne pas être transparents. La volonté que nous avons affichée dès le départ, c’est de faire une gestion transparente des deniers publics. C’est à cela que nous croyons, c’est à cela que nous travaillons. Je suis prêt à toutes formes d’audit ; que ce soit de l’Etat ou des mes successeurs.

Parlons politique maintenant. Des voix s’élèvent pour exiger une alternance générationnelle à la tête des partis politiques. Qu’en pensez-vous ?

Moi, je ne crois pas à l’alternance générationnelle. Mon option consiste à une alternance d’idées. L’alternance générationnelle, en termes d’âge, me paraît superflue et totalement en déphasage avec la modernité. Je crois qu’aujourd’hui, dans tous les Partis politiques, quand il y a des mutations qui s’opèrent dans le monde, il est nécessaire que celles-ci puissent influer sur l’évolution des Partis politiques. L’alternance d’idées, à laquelle je crois, n’a rien à voir avec l’âge. Car un jeune peut avoir des idées aussi rétrogrades qu’un vieux. Mieux, pour qu’un Parti soit opérationnel, il faut un mélange de jeunes et de personnes âgées.

Si Moustapha Niass se retirait de la Direction de l’Alliance des forces de progrès, postuleriez-vous au poste de secrétaire général du Parti ?

Je ne vois pas pourquoi Moustapha Niass devrait se retirer de la tête de l’Afp. C’est un homme d’Etat d’envergure, avec des compétences avérées tant sur le plan national qu’international.

Il est quand même âgé…

Moustapha Niass n’est pas âgé. Il est encore en âge de conduire un Etat et de surcroît un Parti politique. Et de ce point de vue-là, il a toutes les compétences et nous lui souhaitons une santé de fer pour continuer son œuvre à la tête de l’Afp et à lui faire bénéficier de son expérience et tout son savoir-faire. Je n’envisage même pas son retrait de l’Afp, car l’Afp, c’est Moustapha Niass. Je compte travailler encore longtemps aux côtés de Moustapha Niass, à massifier l’Afp, qui est le premier parti de la région de Dakar.

Vous vous fondez sur quoi pour affirmer que l’Afp est la première force politique de la capitale ?

Vous savez que l’Afp est le premier parti de la banlieue. Tout le monde le sait et les scores que le Parti a réalisés à Dakar se passent également de commentaire. Il existe autant de preuves qui me fondent à dire que l’Afp est le premier Parti de la région de Dakar.

Pourtant, des quatre départements de la région de Dakar, c’est le Parti socialiste qui dirige les deux.

Moi, je ne parle pas de la cartographie des Collectivités locales de la région de Dakar. Mais plutôt de la sociologie politique. Tout le monde sait que l’Afp est le premier Parti de la région. Maintenant, celui qui soutient le contraire n’a qu’à le démontrer. Mais ce qui demeure certain, c’est que dans la grande banlieue dakaroise, dans la zone rurale du département de Rufisque, dans Dakar…, l’Afp est un Parti plus que fort. Pour ce qui est maintenant de la gestion des Collectivités locales, tout le monde sait comment les choses se sont passées. Il ne faut pas seulement faire une arithmétique de la gestion des Collectivités locales. Moi, j’ai dirigé la liste de la région de Dakar et celle de la Ville de Guédiawaye, et nous avons gagné. Certes, c’est une victoire de Benno Siggil Senegaal, mais tout le monde sait la contribution de chaque Parti aux dernières élections locales.

L’Afp n’a-t-elle pas perdu de sa splendeur, si l’on sait que ses scores sont passés de 17% en 2000 à 5% en 2007 ?

En 2007, il n’y a pas eu d’élection. Tout le monde sait que les résultats de 2007 étaient des résultats préfabriqués. Ce qui est sûr, c’est que l’Afp s’est massifiée et est redevenue le Parti dont nous avons toujours rêvé. Et cela sera confirmé dans la contribution générale de l’Afp à la prochaine élection présidentielle.

Personnellement, Malick Gackou a-t-il une ambition présidentielle ?

J’ai une ambition pour mon pays, c’est pourquoi je fais de la politique. Et je crois que cela est clair.

Envisagez-vous, un jour, de devenir président de la République du Sénégal ?

Pour être Président, il faut que Dieu en décide ainsi. J’espère jouir d’une bonne santé et continuer à travailler pour mon pays. Le moment venu, quand cette question se posera, ma réponse sera claire.

Benno peine toujours à accorder ses violons, concernant le type de candidature auquel il devra recourir en 2012. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Moi, je pense que Benno n’a pas le choix. Nous devons avoir un candidat unique. C’est d’ailleurs un impératif, car c’est la volonté fortement exprimée par la base politique de Benno Siggil Senegaal. Je crois que les leaders ont compris le message et sont en train de travailler à un agenda à même de répondre à cette seule éventualité, qui reste le souhait des populations.

Selon vous, qui a le meilleur profil au sein de Benno pour être ce candidat unique ?

Ecoutez ! Tous les leaders présentent le profil demandé. Le meilleur profil, c’est celui qui sera choisi par l’opposition. Tous les leaders se valent ; le plus important ce n’est pas les candidats, mais plutôt le Sénégal. C’est de répondre à cette volonté de changement fortement exprimée par les Sénégalais.

Vous avez dit que Benno n’a pas d’alternative autre que la candidature unique. Est-ce que cela veut dire qu’en dehors de cette option, l’opposition perdra la prochaine Présidentielle ?

Ma conviction, c’est que si Benno n’a pas un candidat unique, il fera face à beaucoup de problèmes en son sein.

Craignez-vous que votre coalition soit laminée à la prochaine Présidentielle ?

Je ne sais pas si elle sera laminée ou pas, mais sans ce candidat de l’unité, Benno aura beaucoup de difficultés à gérer notre coalition.

En tant que technicien et homme politique averti, quels critères dégagez-vous pour le candidat de l’unité de Benno ?

Pour être candidat, il faut être à la hauteur des missions pour lesquelles on aspire à présider aux destinées du pays. Il faut être doté de compétences d’homme sérieux, de maîtrise de chef d’Etat, d’homme républicain, entre autres. Tous les critères requis, les leaders de Benno les ont. Tout ce qu’il y a à faire, c’est de laisser les problèmes de personne de côté et aller vers l’essentiel. Dans cet essentiel-là, il faudra que tous les leaders de Benno s’accordent sur la dimension et la personnalité de l’homme d’Etat qui va présider notre coalition. En tout cas, si jamais cette équation n’est pas résolue, beaucoup de questions resteront ouvertes.

Les Sénégalais ont faim et sont sevrés d’électricité. Quel commentaire vous inspire l’incapacité des pouvoirs publics à résoudre l’équation énergétique ?

C’est inadmissible ce qui se passe dans le secteur énergétique. Tantôt on dit qu’on a dépensé 800 milliards, tantôt on nous dit que c’est 150 milliards. Il y a une certaine cacophonie au sommet qui atteste des échecs patents du régime à gérer comme il se doit ce secteur névralgique. Suffisant pour que ce Gouvernement doive quitter et laisser des Sénégalais plus compétents résoudre aussi bien la question énergétique que d’autres problèmes auxquels font face les populations.

La façon de s’opposer de Benno face à Wade est qualifiée par certains de molle…

Le problème n’est pas d’adopter une position radicale. Nous nous opposons comme des républicains. En tant qu’hommes politiques responsables, nous ne pouvons pas saboter le Sénégal. Où irons nous si aux échecs du régime nous ajoutons des perspectives plus sombres, en embrasant le pays ? Par contre, nous sommes plus qu’engagés à faire partir ce régime-là, dans les conditions démocratiques les plus appropriées. Maintenant, si ce n’est pas le cas, la vie nous édifiera sur les perspectives à donner à cette posture-là.

Des soulèvements sans casse ont eu lieu dans certains pays de l’Afrique du nord. Est-ce que l’opposition est prête à cristalliser le mécontentement populaire, afin que le vent qui a soufflé dans cette partie du Continent souffle aussi au Sénégal ?

Vous savez qu’on ne peut pas demander à un peuple de se soulever. Ce qui demeure inacceptable, c’est qu’en 2011, on se mette à parler du Code électoral, de la Constitution pour un Etat qui a été toujours cité en exemple dans le monde, en termes de démocratie. Le pouvoir doit accepter qu’il y ait au Sénégal une Commission électorale nationale indépendante, capable d’organiser des élections de la manière la plus transparente.

Selon vous, Benno est-il en mesure de cristalliser les frustrations des Sénégalais, pour pousser Wade à la sortie, sans faire de casse ?

Benno a pour ambition de prendre le pouvoir, mais pas à travers un soulèvement.

Mais est-ce qu’il peut encadrer les populations, qui mobilisées, pourront précipiter le départ de Wade, comme ce fut le cas en Tunisie et en Egypte ?

Ce que nous voulons, c’est avoir des élections non contestables.

Est-ce que le vent qui souffle dans certains pays d’Afrique du nord peut souffler sur le Sénégal ?

Le vent, qui souffle au nord soufflera certainement au sud. Ce n’est pas la vocation des Partis politiques de créer des vents, mais ceux-ci souffleront sur la totalité de la terre.

Est-ce que cette posture républicaine incarnée par Benno n’est pas de nature à favoriser les nombreux coups de force perpétrés par Wade ?

Nous avons pris la décision que plus jamais, nous n’allons accepter les coups de force de Wade.

En quoi faisant ?

Nous allons nous opposer par tous les moyens.

Y compris la résistance dans la rue ?

La rue appartient à tout le monde. Et nous pensons que les Sénégalais sont assez murs pour pouvoir régler leurs problèmes par tous les moyens.

Qu’est-ce que vous pensez de la recevabilité ou non de la candidature de Wade ?

Moi, je m’en tiens à la parole du président de la République, qui a publiquement déclaré que lui-même ne peut plus être candidat à la Présidentielle de 2012. Le problème n’est pas un problème de constitutionnalité ou pas de la candidature de Wade. Je considère que le problème est déjà tranché, c’est l’interprétation qu’il fait de cette loi qui est importante.

Landing Savané, membre de Benno, pactise au même moment avec Idrissa Seck. Comment analysez-vous cela ?

Je ne connais pas la nature de ce pacte, mais ce qui est important, à mes yeux, c’est que Aj/Pads a déclaré sa volonté d’être au sein de notre coalition. Le souhait de Benno, c’est d’associer autant de forces que possible, avec comme finalité de prendre le pouvoir.

Êtes-vous favorable à une adhésion de Idrissa Seck à Benno ?

Evidemment ! Tant qu’Idrissa Seck est dans une dynamique d’opposition et accepte les principes de Benno, je ne vois pas pourquoi il ne serait pas le bienvenu en notre sein.

Ce, en dépit du coup que le maire de Thiès a administré au Front Siggil Seneegal en 2008 ?

Les choix de Idrissa Seck, ce sont ses choix. A un moment, il avait décidé de faire partie de l’opposition, et à un autre moment, de se rapprocher de la mouvance présidentielle. Ce qui demeure constant, c’est qu’Idrissa Seck est un maillon important de l’échiquier politique national. Et par conséquent, sa présence dans Benno ne ferait que renforcer celui-ci. Car, pour nous, l’essentiel c’est de changer ce régime.

Landing Savané potentielcandidat, les femmes de l’Afp ont intronisé Niass, les jeunes de Niax Jarinu Cheikh Sarr, le Ps en a fait de même avec Ousmane Tanor Dieng. De même que Macky Sall. Est-ce qu’il n’y a pas cacophonie au sein de Benno ?

Ma conviction, c’est que Benno gagnerait à résoudre définitivement cette question de candidature le plus tôt possible. Mais je crois qu’il est tout à fait légitime que les Partis politiques puissent déclarer les candidatures de leurs leaders. Mais Benno doit trancher une fois pour toutes la question de la candidature unique. Maintenant, si elle n’est pas résolue, on ouvre la porte à toutes les formes de perspectives.

Parlons sport maintenant. Certains lutteurs dénoncent le fait qu’en tant que président du Conseil régional de Dakar, vous appuyiez financièrement ceux de Guédiawaye à leur détriment, lors des combats de lutte…

Je m’active beaucoup dans le sport de manière transversale. J’aide autant que faire se peut l’athlétisme à se développer dans la région de Dakar avec mon ami Amadou Dia Bâ. Je suis dans le football depuis toujours. J’aide les lutteurs de la région de Dakar et même du Sénégal. Maintenant, que j’aide les sportifs de Guédiawaye, comme le Guédiawaye football club dont je suis le président depuis onze ans ; que j’assiste les lutteurs à l’image de mes protégés Balla Gaye 2, Lac de Guiers, Elton, Gouy gui…, c’est tout à fait normal. Je suis un enfant de la banlieue, nous sommes tous des enfants issus de milieux pauvres et c’est la raison pour laquelle depuis toujours, on s’est donné la main. En plus, si cette solidarité agissante n’existait pas dans la banlieue, beaucoup de gens comme moi n’auraient pas terminé leurs études. C’est tout le sens qu’il faut donner à cette chaîne de solidarité.

Bien évidemment, je n’ai pas les moyens ni la prétention d’assister tous les lutteurs de Dakar, mais tous les lutteurs ont accès à moi. D’ailleurs, ceux que j’aide n’en parlent pas, car ce n’est pas important. En toute modestie, beaucoup d’hommes politiques souhaitent avoir une base politique dans la banlieue. Et je n’ai pas attendu d’avoir un poste au Conseil régional pour commencer à assister mes prochains. C’est depuis le Lycée Limamoulaye que j’aide cette jeunesse de Guédiawaye, et de manière innée. En tout cas, je reste ouvert à tous les lutteurs de la région de Dakar et, au-delà, du Sénégal.

Entretien réalisé par Pape Ismaïla Keita, Daouda Thiam et Cheikh Oumar NDAW

LASQUOTIDIEN.INFO

1 COMMENTAIRE

  1. La Devolution monarchique qui est sur toutes les levres aujourd’hui, est une vieille pratique socialiste. Nous ne sommes pas des amnesiques politiques, encore moins des nostalgiques du passe du feu regime socialiste. Abdou Diouf est devenu President de la Republique du Senegal, non pas par accident, ni que le Peuple souverain en avait decide ainsi, mais par simple coup-d’Etat constitutionnel.
    Nous avons l’inconditionnelle obligation en tant que Negres et dignes fils et filles du Continent Noir (Afrique) de nous enraciner dans nos valeurs positives avant de nous ouvrir au reste de la Famille de l’Humanite. Nous devons nous sortir de l’enfermement dans lequel les colonialistes, les Puissances de Babel nous ont mis en nous injectant une Instruction qui banalise notre propre Culture et Histoire et nous transforme en “Petits-Blancs”. Cette instruction n’a fait qu’aliener l’homme noir. Aujourd’hui sur le Continent, nos gouvernants pillent sans pudeur aucune, les deniers publiques et s’autoproclament meilleurs que ceux qu’ils gouvernent, parce que tout simplement, ils se pavanent a longueur de journee avec un morceau de tissu autour du coup (cravate) et qu’ils ressemblent plus a leurs Maitres Occidentaux. Acceptons freres et soeurs de vivre Africain, parce que, c’est la seule facon pour nous Negres de vivre libres et dignes. La voie du Salut qui garantit a la fois, la Dignite de l’homme Noir et une Afrique Unie et Indivisible, passe incontournablement par la mise en pratique de la Pensee de Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Kouameh Kourouma, Cheikh Anta Diop…
    • Les Socialistes, avec le fameux Gaston De Fer a leur tete, n’ont reussi que la Balcanisation du Continent Noir et la dilapidation de son Immense Richesse politico-economique et culturelle.
    • Les Liberaux ont fini de mettre en agonie les Valeurs Positives Negro-Africaines et, marchandent a coup de Papier imprime (cfa…) nos Ames au Diable.
    Dans le cas précis du Senegal, les derives du Pouvoir liberal en place, sont dues en majorite a l’opposition fantome et non republicaine. Cette derniere, en boycottant les dernieres legislatives, a laisse le libre choix aux liberaux d’utiliser a leur guise l’Assemblee Nationale, la Cour Supreme et le Conseil constitutionnel pour finalement installer d’une maniere non-moins republicaine, leur Dauphin a la Majustrature Supreme.
    Si une telle chose se passait demain, la faute incomberait largement aux adeptes de la Politique de la chaise vide, notamment les partis politiques qui ont benevolement choisi de boycotter les dernieres legislatives, afin de punir le Peuple Senegalais de leur avoir refuse les portes du Palais de la Republique. L’Assemblee parlementaire est le maillon le plus incontournable dans une democratie, surtout directe… Arretons les marchandages et les mascarades politiques.Unissons-nous veridiquement autour de l’essentiel, parce que l’histoire juge toujours ses hommes.
    Prenons l’exemple du Senegal,tant qu’on aura pas regle le probleme de la candidature a la majistrature Supreme, la misere des peuples reste sans solution. Le Senegal a une population estimee a environ 13 millions. L’Assemblee Nationale doit voter une loi selon laquelle tout pretendant a la tete de l’Etat, doit pouvoir justifier devant la Commission Independante du Fichier Electoral (CIFE), l’adhesion du 1/5 des citoyens(2 millions) a son projet de societe. Cela permettrait de regrouper les micro-partis en partis representatifs et significatifs et ainsi l’on habillerait l’echiquier politique du Senegal d’environ 3 a 5 partis politiques legalement constitues.
    Ceci ferait place a beaucoup plus de transparence et sur la meme lancee, reduirait les depenses electorales. Cherchons ensemble le Candidat qui passerait en revue de facon transparente, les Grands-Dossiers du Senegal de 1960 a nos jours, afin de combattre de maniere effective et efficiente l’impunite et de restituer Justice aux ayant-droits.
    S’il y a un veritable Leader dans la presente Classe politique Senegalaise, il faut bien le chercher dans le cercle restraint de l’opposition republique qui n’ a jamais abandonne le Peuple a la merci, ni du Pouvoir actuel liberal, ni celui precedent socialiste.
    La conviction de la Ligue des bons esprits demeure que le Candidat qui reunirait autour de lui les qualities et les personalites requises, se demarquerait des Maniaques du Pouvoir qui ne pensent qu’au partage du Butin, “Bennoo Siggil Senegal” ou “Bennoo Seddoo Senegal”, “Alternance Sopi ou Alter-noce Soupee”.
    Les voleurs de la Republique doivent payer de leurs crimes politico-economiques.
    “La Patrie ou la Mort, nous vaicrons”. Thomas Sankara
    “La Politique est la gestion saine de la Cite”. Papa Latyr Faye
    PLF
    http://www.youtube.com/thebaayfaal

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