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Émigration clandestine-Deuil national : Oui, Mais… (Par Mamadou Biguine Gueye)

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Nous savons tous que la Traite négrière et le Commerce triangulaire ont été pendant quatre siècles les pivots de l’économie de l’Europe de l’Ouest. La traite d’esclaves noirs a représenté une source de profit considérable pour plusieurs puissances européennes (en particulier l’Angleterre, la France et le Portugal) et constitué la base du développement économique des colonies américaines, puis des États-Unis. Embarqués sur des navires négriers en provenance d’Europe, les esclaves étaient destinés à être revendus en Amérique et aux Antilles, où ils étaient ensuite utilisés comme main-d’œuvre dans les plantations. Les meilleurs livres d’histoire ne s’entendent pas sur le nombre d’esclaves noirs transportés d’Afrique vers l’Amérique. Un conflit des chiffres permet de retenir qu’entre 9,5 et 14,5 milliers d’africains ont été convoyés. Le continent noir vit depuis, les affres nées de ce bradage humain. La conséquence principale de ce crime contre l’humanité reste le retard profond du continent africain. Alors disons le clairement, c’est d’ailleurs la transition toute trouvée à cet historique. On dirait que l’histoire se répète. Mais de façon particulièrement étrange. En effet, des milliers de jeunes d’Afrique, dont les ancêtres furent déportés de force, causant dépeuplement, misère, famine, pauvreté du continent, maladies, au lieu de rester reconstruire l’Afrique déconstruite pendant quatre siècles (XVe-XIVe siècle) pour porter une digne réplique à l’Europe voleuse et à l’Amérique receleur, s’offrent volontairement de nos jours, en passant par l’océan, comme esclaves, une fois la périlleuse traversée de l’océan réussie. Le plus grave dans le phénomène de cette immigration clandestine, c’est qu’elle est totalement en déphasage avec la manière dont nos vaillants ancêtres étaient transportés. L’histoire nous apprend que l’écrasante majorité n’était pas consentante. Les nombreux noirs qui affichaient leur refus d’être transportés et revendus par le biais de l’éhonté commerce triangulaire étaient considérés comme des récalcitrants et jetés par les commandants blancs des négriers, dans l’océan. Aujourd’hui on ne nous achète pas, on ne nous transporte pas, on ne nous enchaîne pas pour nous faire passer par la porte sans retour de Gorée pour ensuite nous vendre une fois débarqués. Non cela est révolu depuis l’abolition de l’esclave. l’Europe a reconnu son irréparable crime. L’afrique consciente de son retard provoqué a besoin de ses filles et fils, de sa jeunesse pour reconquérir sa place dans un monde où tout est apocalyptique de nos jours. Le Coronavirus en est la parfaite illustration. Au moment où notre continent y résiste contre toute attente, l’Asie, l’Europe l’Amérique se déciment et la saignée y continue. L’avenir de la planète se trouve en Afrique ! Diantre que va faire notre jeunesse dans ces continents qu’elle pense être l’Eldorado ? Et dans quelles conditions ma foi? On s’entasse dans des pirogues de fortune pour rallier coûte que coûte ce « paradis » ou mourir en haute mer? Gratuitement ! Et en face, ni papier, ni séjour, ni emploi digne de nous, ni toit, ne nous sont garantis une fois en Europe par exemple. Au contraire, de pauvres policiers et autres agents proposés à la surveillance des frontières nous traquent. Tout le temps ce sont des courses poursuites, toutes sortes d’humiliation. On accepte toute sorte de boulot une fois chez les blancs. Chez nous, on choisit le métier qu’on veut exercer. Et souvent la formation fait défaut. Alors, à l’État du Sénégal principalement et aux Etats africains, nous demandons d’accompagner d’avantage la jeunesse. Des efforts sont réellement faits chez nous. Ne sous-estimons pas la Der, l’Anpej, les Dac, les structures de financement et de garantie du ministère de la microfinance telles le Fonsis, le Fongip et autres. Mettre l’accent sur l’agriculture familiale, accompagner les jeunes porteurs de projets et former des milliers dans ce que nous avons appelés ici les CDAM( Centres départementaux d’apprentissage des métiers) est devenu une surpriorité pour le gouvernement du Sénégal. Quant à la jeunesse, nous en appelons une fois de plus au sens des responsabilités pour la réalisation d’une Afrique libre et debout. C’est cela qui doit être notre seul rêve. Chaque jeune d’Afrique dans son pays d’origine doit faire de ce rêve un sacerdoce. Celui-ci est le seul à même de sauver notre beau et riche continent dont nous devons aussi sauvegarder les immenses ressources naturelles que nous devrons exploiter à bon escient pour réaliser enfin le décollage africain. Pour ce dernier point sur les ressources naturelles de l’Afrique, nous y reviendrons prochainement à travers un article dédié.
Mamadou Biguine GueyeJournaliste indépendant.

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