XALIMANEWS- Une transmission communautaire répertorié à Dakar-Plateau ou dans un quartier populaire n’aura pas la même incidence sur la courbe de la pandémie ou de l’épidémie. C’est l’analyse du Professeur Moussa Seydi, coordonnateur national de la prise en charge des malades Covid-19 au Sénégal.
L’incidence des cas communautaires sur une épidémie ou une pandémie dépend du lieu où cette transmission a été notifiée. Selon l’infectiologue, Moussa Seydi, un cas communautaire dans un quartier populaire augmente plus les risques de propagation du virus que dans un quartier résidentiel où les habitants ne vivent pas dans la promiscuité. « Un cas communautaire, c’est toujours inquiétant. Mais une transmission communautaire à Dakar-Plateau n’a pas toujours la même incidence que celle enregistrée dans un quartier populaire », a fait observer le chef du Service des maladies infectieuses du Centre hospitalier de Fann.
Contrairement à l’argument défendu par certains épidémiologistes sénégalais, à un moment donné, le Professeur Moussa Seydi, a soutenu que la dénomination communautaire n’est pas une spécificité sénégalaise. « Dans le site de l’Oms, il y a une précision sur les pays où il y a une transmission communautaire. Ce n’est pas une notion sénégalaise comme on veut le faire croire », a objecté le médecin, dans un entretien. Il a d’ailleurs souligné l’évolution de la notion « d’épidémie ». « Certains ne parlent d’épidémie que quand il y a une transmission communautaire pour certaines pathologies. Tant qu’il y a des cas importés, l’Oms ne parle pas d’épidémie. Avec Ébola, un cas est égal à épidémie », a relevé le spécialiste des maladies infectieuses.
La spécificité de la transmission communautaire, a-t-il expliqué, c’est de déterminer le temps et le nombre de personnes qui étaient en contact avec le virus, contrairement aux transmissions communautaires. « Selon les modèles mathématiques, il était même dit qu’un cas communautaire peut contaminer plus de 400 personnes. Ce n’est pas forcément la même personne qui va transmettre le virus à 400 personnes. Mais ce sont des sujets contaminés qui vont infecter d’autres individus. Au fil du temps, cela peut aboutir à quelque chose de grave. Il faut savoir raison garder. Les contextes ont changé », a souligné le Professeur Moussa Seydi qui est pour la reprise des activités, tout en respectant les mesures barrières. Il pense que les Sénégalais peuvent commencer à fréquenter, à nouveau, les restaurants. « Je pense qu’il ne faut pas s’inquiéter outre mesure. Je crois même que les activités doivent reprendre, mais en respectant le protocole sanitaire indiqué en fonction de l’activité », a conseillé l’universitaire.
Le Soleil