XALIMANEWS- Accroché au pouvoir, le républicain ne se dit pas encore vaincu et affirme vouloir poursuivre un «juste combat». Mais il permet, un peu malgré lui, à l’équipe du président élu d’avancer.
Pour l’équipe de Joe Biden, c’est un soulagement. Alors que le président élu procède à de premières nominations pour constituer sa future administration, Donald Trump a jusqu’ici toujours refusé d’admettre sa défaite, et par ricochet de permettre un processus de transition correct. Voilà qui vient de changer. En donnant son feu vert lundi soir à l’enclenchement du processus, Donald Trump opte pour une nouvelle stratégie, quittant le registre du chaos, du moins provisoirement. Va-t-il pour autant inviter Joe Biden à la Maison-Blanche et appeler ses près de 74 millions d’électeurs à accepter qu’il ait perdu? Nous n’en sommes pas encore là. Car malgré son geste, Donald Trump ne s’avoue pas encore vaincu: il promet de poursuivre un «juste combat».
Dix millions de dollars
Depuis le 7 novembre, jour où le démocrate est apparu comme ayant remporté l’élection présidentielle malgré des résultats qui n’étaient pas encore définitifs, Donald Trump n’a cessé d’accuser le camp adversaire d’avoir «volé» le scrutin, d’être responsable de «fraudes massives». Il se cramponnait au pouvoir, a lancé un escadron d’avocats, avec Rudy Giuliani en figure de proue, pour contester les résultats dans certains Etats, en multipliant les actions en justice. Sans succès. De plus en plus isolé, Donald Trump est-il devenu conscient que son attitude n’avait aucune chance de porter ses fruits? A-t-il écouté certains de ses proches, comme l’ancien gouverneur du New Jersey Chris Christie, agacés par sa façon d’évoquer des fraudes sans la moindre preuve, allant jusqu’à parler de «honte nationale»? Peut-être.
Les failles au sein du Parti républicain commençaient à s’élargir. Le gouverneur du Maryland, Larry Hogan, par exemple, est allé jusqu’à dire que les Etats-Unis étaient en train de ressembler à «une république bananière». Lundi, plus de 100 chefs d’entreprise se sont par ailleurs fendus d’une lettre ouverte pour exiger une transition facilitée, et des experts républicains en matière de sécurité nationale ont fait pression auprès de membres du Congrès pour que le président accepte sa défaite. Lundi soir, Donald Trump a en tout cas justifié son geste en affirmant, sur Twitter, vouloir agir «dans l’intérêt supérieur du pays».
Dans l’immédiat, Emily Murphy, la directrice des services généraux de l’administration américaine (General Services Administration), nommée par Donald Trump, va débloquer le montant de près de 10 millions de dollars octroyés au futur président pour effectuer la transition. Habituellement, l’agence débloque très vite le montant nécessaire, dès l’annonce de la victoire du candidat à la présidentielle.
Emily Murphy venait d’en informer Joe Biden par lettre avant que l’annonce de Donald Trump ne soit rendue publique. «A cause de récents développements impliquant des recours en justice et des certifications de résultats électoraux, je vous transmets cette lettre aujourd’hui pour que les ressources et services [nécessaires] vous soient fournis», explique-t-elle dans une lettre publiée dans plusieurs médias. Une allusion au Michigan, qui vient de certifier la victoire de Joe Biden, et à une nouvelle décision de justice en Pennsylvanie défavorable aux républicains.
Le premier effet concret du changement d’attitude de Donald Trump? Pas si sûr. Car Emily Murphy tient à préciser qu’elle a pris cette décision «de manière indépendante», «sans jamais avoir fait l’objet de pressions, directes ou indirectes, d’un responsable d’une branche de l’exécutif, quelle qu’elle soit». Elle n’a toutefois pas caché avoir été la cible de «menaces», la visant elle, mais aussi sa famille, son personnel et même ses animaux domestiques.
«Sans accroc»
Si Emily Murphy a pris sa décision de «manière indépendante», faut-il donc en conclure que Donald Trump a été mis en quelque sorte au pied du mur sans autre possibilité que de faire l’annonce lui-même pour ne pas perdre la face? Là encore, difficile d’y voir très clair. Quoi qu’il en soit, Yohannes Abraham, un responsable de l’équipe de Joe Biden, a salué cette décision via un communiqué, soulignant qu’elle permettait «à la prochaine administration d’avoir les ressources et le soutien nécessaires pour mettre en œuvre un transfert du pouvoir pacifique et sans accroc».
Joe Biden va désormais avoir accès à des informations classées secret-défense concernant la sécurité des Etats-Unis et se coordonner avec l’équipe Trump à propos de la pandémie, qui a déjà fait plus de 256?000 morts dans le pays. Sur ce dernier plan, le démocrate a pris les devants, en faisant du coronavirus une priorité absolue, alors que Donald Trump n’a cessé de minimiser sa dangerosité. Il l’avait même avoué lors d’un entretien avec le journaliste d’investigation Bob Woodward.
Selon les derniers décomptes, Joe Biden a obtenu 306 grands électeurs contre 232 pour Donald Trump, et a près de 6 millions de voix supplémentaires au niveau du vote populaire. Il entrera en fonction le 20 janvier 2021 à midi. C’est à partir de ce moment-là que Donald Trump est censé redevenir un citoyen normal, avec la crainte de devoir rendre des comptes à la justice, notamment pour ses affaires fiscales. La prochaine date clé est le 14 décembre. Ce jour-là, les 538 grands électeurs procéderont officiellement à l’élection de Joe Biden. S’ils respectent la règle en vigueur dans la plupart des Etats américains qui veut que le vainqueur d’un Etat remporte l’ensemble de ses grands électeurs même si l’avance sur son rival est très faible, ils devraient donc être 306 à confirmer leur vote pour Joe Biden.
Antony Blinken, Janet Yellen ou encore John Kerry
Le démocrate prépare son entrée à la Maison-Blanche le 20 janvier avec plusieurs personnalités chevronnées ayant servi sous Barack Obama: l’ancien secrétaire d’Etat John Kerry fera ainsi son retour à Washington en tant qu’émissaire spécial du président sur le climat, signe de l’importance qu’accorde Joe Biden à ce dossier.
«J’ai besoin d’une équipe prête au premier jour», composée de personnes «expérimentées et éprouvées aux crises», a expliqué lundi Joe Biden en donnant les premiers grands noms de son futur gouvernement. A 78 ans, le vieux routier de la politique essaie aussi de constituer une équipe «qui ressemble» aux Américains, donnant une plus grande place aux femmes et aux minorités. Il prévoit ainsi, selon une source dans son entourage, de nommer l’ancienne présidente de la banque centrale Janet Yellen, 74 ans, au Trésor, un poste occupé uniquement par des hommes jusqu’ici.
Alejandro Mayorkas devrait, pour sa part, devenir le premier Hispanique ministre de la Sécurité intérieure. Une diplomate expérimentée afro-américaine, Linda Thomas-Greenfield, 68 ans, deviendra, elle, ambassadrice à l’ONU. Joe Biden a également pioché dans le vivier de ses proches. Antony Blinken, 58 ans, qui doit devenir son secrétaire d’Etat, était jusque-là un de ses principaux conseillers en diplomatie. Ancien numéro deux du Département d’Etat sous le président Barack Obama, ce fervent partisan du multilatéralisme devrait, s’il est confirmé au Sénat, s’attaquer en priorité au dossier du nucléaire iranien.
Joe Biden et sa future vice-présidente, Kamala Harris, feront un discours pour annoncer formellement ces nominations mardi à Wilmington, dans le Delaware.
Le Temps
Arrêtez de reprendre les informations telles que vous les fournissent les médias français. Ce sont toujours des mensonges dont vous faites l’écho. Récemment vous avez repris le titre parti du Figaro, gonflé par la presse française, qui disait qu’enfin Trump reconnait la victoire de Biden. L’information disait que Trump a twitté « Il a gagné ». Alors que sur le twitte de Trump, en anglais, il a écrit « Il n’a gagné qu’aux yeux des médias de fake news ». Et des médias fakes news ont transformé la phrase négative en affirmative.
Ici aussi c’est exactement la même chose. Cela ne fera même pas 2 jours avant que tout le monde ne comprenne que ce qui est écrit ici est un mensonge, parce que transformation d’un fait pour la manipulation.
Une question qui est un appel à votre intelligence. Si Biden a gagné, si c’est sûr, vraiment sûr, pourquoi les médias qui le soutiennent ont besoin d’aller chercher chez Trump, l’acte, la phrase, le twitte, qui confirme, quitte à mentir pour faire dire ce qui n’a pas été dit ?