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Le système et nos analystes politiques (Moussa Sarré, Pastef)*

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Jamais dans ma vie, je n’ai vu un terme aussi galvaudé que le SYSTÈME. J’en suis même arrivé à me demander si c’est la compréhension de ce mot qui pose problème à nos analystes ou une volonté manifeste de faire ce que beaucoup d’entre eux adorent le plus faire : manipuler l’opinion publique.

“Ensemble de pratiques organisées en fonction d’un but”, ou-bien “ensemble d’éléments considérés dans leurs relations à l’intérieur d’un tout fonctionnant de manière unitaire”, ou “encore ensemble abstrait dont les éléments sont coordonnés par une loi, une théorie”.

En quoi ces définitions assimilent-elles le système à des personnes ?

Dans leurs analyses, la plupart d’entre nos fameux penseurs distribuent à tour de bras des qualificatifs montrant certaines personnes comme membres du système et d’autres comme anti système oubliant totalement qu’un pays est toujours gouverné par un ensemble de pratiques organisées en fonction d’un but.

Il peut ainsi arriver, comme c’est le cas au Sénégal depuis 1962, qu’un système soit structurellement mauvais, ne profitant qu’à une caste de personnes et, animé par “des hommes politiques, technocrates, hauts fonctionnaires, patrons de presse et hommes de média, affairistes de tous bords, religieux, lobbies d’État et privés étrangers….” Il va de soit que celui-ci, qui a gouverné notre pays depuis près de soixante ans, a consolidé l’État colonial légué par la France avec son lot d’éléments, dans le seul but d’atteindre des objectifs visés par ses concepteurs. Il devient ainsi ridicule de désigner automatiquement un citoyen, né dans ce pays, fréquentant ses écoles et travaillant dans l’administration, comme un membre du système. Si celui-ci ne bénéficie d’aucun avantage pernicieux lié au fonctionnement de ce mécanisme huilé par des pratiques aux antipodes de l’intérêt national, il ne saurait appartenir à ce fameux système.

Le démantèlement d’un mauvais mécanisme et son remplacement par un autre système doit s’entendre d’abord par la suppression totale de ces pratiques et non la diabolisation de citoyens. Diviser notre pays en personnes propres et exemptes de tout reproche d’une part et, d’autre part, de pestiférés, éléments du système, revient à instaurer un manichéisme de mauvais alois qui ne profitera jamais à une volonté de combler, avec tous les bras utiles, le grand retard que nous connaissons par la faute du système qu’il faut nécessairement remplacer par un autre.

Nous y parviendrons seulement si nous réussissons à rassembler toutes les sénégalaises et tous les sénégalais de valeur y compris ceux qui subiront forcément une rééducation par la sanction et par l’exemple.

Dans leurs critiques, certains de nos amis analystes, comme des disques rayés, reprochent à PASTEF son rapprochement avec certains concitoyens. Avant hier, c’étaient des diatribes contre Ousmane Sonko pour avoir rencontré Abdoulaye Wade, hier des excuses à la nouvelle alliance Macky-Idrissa parce que le président de PASTEF a réussi à réconcilier Me Moussa Diop et Barthélémy Dias, aujourd’hui soulèvement de tollés après une visite de courtoisie du leader de l’opposition à Khalifa Sall.

Sans démontrer, ne serait-ce que de manière superficielle, un changement d’orientation de PASTEF, nos analystes se limitent simplement à des jugements de valeur aussi ridicules les uns que les autres. Voudraient-ils pousser PASTEF à freiner son ascension fulgurante qu’ils ne s’y prendraient point autrement. Nous nous sommes fixés comme objectif d’installer un autre système. Les moyens d’y parvenir ne nous feront pas changer de cap. Nous y serons obligatoirement avec la majorité des sénégalais consciente de la nécessité de rendre sa dignité à ce peuple qui, par sa grandeur, a mis à la disposition de son élite toutes les conditions d’un rayonnement exceptionnel.

* Moustapha SARRE
Membre du COPIL
Directeur de l’Ecole du Parti PASTEF

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