XALIMANEWS- Les hommes politiques occupent le devant de la scène dans les médias classiques, les sites d’information et aussi les réseaux sociaux. En effet, conscients que leur image compte beaucoup aux yeux des sénégalais, ils investissent sur la e-réputation pour être « clean » afin d’éviter de tomber dans le piège de la Var (cette pratique qui consiste à convoquer les déclarations dans le passé d’une personnalité donnée qui sont contradictoires avec celles d’aujourd’hui). Xalima, à travers, ce dossier, pose le débat sur cette tendance qui implique les réseaux sociaux et surtout la presse en ligne.
Les sénégalais s’intéressent de plus en plus aux hommes politiques et surtout à leurs positions jugées parfois tortueuses. Ils deviennent plus exigeants par rapport à la probité, la rectitude de ceux qui les dirigent. Et, les réseaux sociaux constituent une plateforme sur laquelle une certaine opinion sénégalaise s’exprime. Ils deviennent un « tribunal virtuel » où les politiciens coupables de « wax waxett », de détournement de deniers publics, d’escroquerie, … sont jugés et même lynchés par les internautes sénégalais. Ce qui peut avoir un impact négatif sur leur aura politique.
Conscients de cela, ces derniers font de plus en plus appel à la e-reputation pour redorer leur image afin de regagner la confiance des sénégalais.
Rappelons que la e-reputation a commencé dans les années 2000 avec les entreprises qui cherchaient à avoir une bonne position dans les ventes. Elle est une pratique utilisée par les community managers et qui consiste à « nettoyer » sur le net, tout ce qui pourrait ternir l’image de la boîte. Ensuite, ce phénomène a intégré le milieu du jet set (artistes, célébrités et autres), et est devenu aujourd’hui un concept pour le marketing.
Les hommes politiques sénégalais, à l’instar de leurs pairs à travers le monde, se sont mis à l’ère de la e-reputation. La e-reputation a aussi ses exigences. Il faut surtout être bien « reseauté », à défaut casquer fort pour faire le « nettoyage ». Ainsi, certaines célébrités se paient les services d’un professionnel pour se charger de faire le « boulot » pour redorer leur blason sur le net. Le plus souvent, c’est un journaliste de renommée qui use et abuse de sa proximité avec ses confrères propriétaires de sites d’information pour enlever les articles « compromettants ». Et parfois, ils font dans la corruption pour convaincre les récalcitrants. Le plus souvent, cette pratique du « nettoyage des articles compromettants » passe comme lettre à la poste, au grand bonheur du « patron ».
Ainsi, des hommes politiques à la réputation mise en berne, sont en train de faire dans ce sens, des tractations pour retrouver une certaine « virginité » politique perdue depuis belle lurette à cause de leurs «wax waxett», magouilles ou pratiques condamnables.
Ces derniers sont à fond dans cette nouvelle forme de marketing et écument les sites d’information et autres supports numériques.
Le journaliste et blogueur, Basile Niane, qui confirme cette tendance à la mode au Sénégal, renseigne que c’est devenu même un métier parce qu’il y a des gens qui gèrent spécialement ce secteur dans le cadre d’une stratégie de marketing digital pour une célébrité ou bien un homme politique.
Poursuivant, il explique que les hommes politiques déroulent plusieurs stratégies pour garder leur image « propre », et pour cela, ils ont besoin de l’aide de ces experts en la matière. « Aujourd’hui, au Sénégal, beaucoup de gens le font. Et avec les hommes politiques, ce phénomène a pris de l’ampleur surtout durant les élections où chaque homme politique a compris qu’il faut une forte présence sur les réseaux sociaux, avoir une bonne image sur le web ; autrement dit avoir un site internet et des professionnels spécialistes du marketing web et capables surtout de travailler avec les médias qui donnent l’information », fait-il savoir.
Et au fil des années, cette pratique est devenue un fourre-tout. « De cette e-réputation simple, on est passé à une réputation de business où d’un côté, les médias qui font leur travail, et de l’autre, l’homme politique qui pense à nettoyer son image ; d’où la nécessite d’aller tout le temps demander aux médias de supprimer des contenus compromettants », renseigne-t-il.
Et M. Basile Niang de préciser aussi que la finalité dépendra en fait des discussions entre la maison de presse et le politicien, ou bien la personne chargée de gérer la e-réputation de son client.
Aliou Top, président de l’Anpel (Association nationale de la presse en ligne du Sénégal) et par ailleurs patron du site Sunugal24, estime que si les hommes politiques s’adonnent à ce « toilettage », c’est parce qu’ils se rendent compte de plus en plus du caractère primordial de la communication numérique. « Il ne suffit plus de se limiter à vendre son image, mais de se confectionner une e-réputation permettant d’élargir sa notoriété et avoir une bonne identité numérique. Et cela passe nécessairement par un bon usage des réseaux sociaux et une bonne stratégie de défense de son image », fait savoir M. Top.
Ces personnalités politiques ont tous des comptes sur les différentes plateformes numériques pour mieux vulgariser leurs activités. Ainsi, explique notre interlocuteur, « la e-réputation devient un effet de mode parce qu’ils savent qu’il y a des leaders, des décideurs, des activistes… parmi les usagers. Et on peut gagner du terrain ou en perdre selon sa e-réputation. ».
Ce dernier de préciser que les motivations diffèrent selon les besoins. Et pour certains, c’est pour gagner en notoriété, rendre visible leurs actions ou faire « le toilettage de son image », … Et pour d’autres, c’est pour refaire une réparation d’une image déjà écornée. « Pour moi, c’est une bonne méthode si on est encadré par des spécialistes de la communication numérique. Elle offre l’opportunité de rectifier ou de réagir en temps réel et avec le support adéquat », indique-t-il avant d’ajouter : « on peut aussi avoir l’effet contraire si l’on verse dans la confusion ou dans un excès de communication. Autrement dit, comme toute méthode, elle a ses avantages et ses inconvénients mais tout dépend du personnage politique, de son objectif, de sa communication et de son encadrement ».
M. Aliou Top indique, dans la foulée, que les patrons de presse (le plus souvent ceux en ligne) sont parfois sollicités par les hommes politiques pour une collaboration dans ce sens et que ces derniers doivent faire le distingo entre les deux situations expliquées plus haut.
« En tant que patron de presse, je suis souvent contacté par des personnalités dans ce sens. Étant un spécialiste, qui fait aussi de la consultance, j’échange avec eux et si je vois qu’on peut travailler sur la e-réputation de la personne, on définit les règles de base allant dans le sens d’un partenariat pour lui permettre d’atteindre ses objectifs. Mais, cette méthode a pour point de départ, la personne, donc il faut qu’il comprenne que c’est une continuité qui demande une collaboration parfaite pour atteindre son but », explique-t-il.
Aussi, insiste-t-il sur le fait que les administrateurs des sites d’information doivent éviter à tout prix de supprimer les infos sur ordre des hommes politiques puisque cela les décrédibilise. Et ils doivent aussi se rappeler qu’ils ne sont pas des agences de communication mais des organes de presse. « Si tous les sites se mettaient à supprimer tous les articles sur les personnalités ou les hommes politiques, cela ne leur donne pas de crédit, et les sites web ne sont pas là pour gérer les intérêts personnels. Le travail du journaliste, c’est de traiter l’information juste et vraie, donc ces hommes politiques si, dans leurs parcours, ils ont posé des actes qui n’entrent pas dans l’intérêt général, si les gens passent derrière pour supprimer les articles qui ont traité ces informations, cela décrédibilise le site en question », argumente-t-il avant de rappeler que même si un article est supprimé d’un site, il y a des traces puisque les moteurs de recherche auront déjà enregistré le lien. Ce qui fait automatiquement penser à un deal, ce qui n’est pas bon pour la réputation d’un site web.
Nous n’avons pas pu avoir l’avis des community managers qui sont les spécialistes de la e-réputation et qui sont les plus à même d’expliquer ce phénomène.
Tous ceux que Xalima a interpellés n’ont pu donner suite aux questions posées. Manque de temps ou bien refus de donner les détails de ce métier si transversal qui implique ceux qui se chargent juste de gérer la réputation des personnalités politiques mais aussi ceux qui font le « sale boulot », c’est à dire nettoyer par tous les moyens les « imperfections » de leurs clients.
L’un dans l’autre, le citoyen reste le grand perdant puisqu’il aura perdu le droit à l’information et surtout à la bonne information, si pour des raisons crypto personnelles, les infos qu’on leur donne sont triées sur le volet.
Mariama Kobar Saleh (Xalima)
AH! ces politiciens professionnels, qui en vérité sont des parvenus, très imbus de leurs personnes et réfractaires à toute idée de changement qui leur ferait perdre leurs avantages. A les entendre débattre, ils semblent maitriser l’état et ses rouages, ils sont au centre du monde, ils ont raison sur tout le monde à propos de tout sujet à débattre. Les mêmes têtes qui se présentent dans les débats, sur tous les médias, débitent toujours les mêmes conneries, ont fini de plomber la progression de ce pays depuis son « indépendance » jusqu’à nos jours. Ces énergumènes sont disqualifiés par leurs inconstances, leurs inconsistances, leurs comportements véreux aux antipodes de toute norme éthique et morale.
Ce pays a besoin de sang neuf, d’idées novatrices portées par de vrais patriotes à l’esprit réceptif aux bouleversements d’ordre institutionnel dont l’Afrique aspire, pour assurer son plein épanouissement.