« Il aura marqué d’une empreinte indélébile le paysage de l’industrie agroalimentaire, alors qu’il était parti de presque rien. Il était loin de s’imaginer que son «Gie Dia et frères », créé en 1994, allait devenir en un temps record cette Senico (Sénégalaise d’Industrie et de Commerce) qui a fini par se tailler une place de choix dans la production et la distribution de centaines de denrées de consommation courante, prisées par des milliers de ménages. Et à créer 500 emplois, où des soutiens de familles gagnent dignement leurs vies. Le sobriquet de «Self made man », que lui ont taillé sur mesure certains médias locaux, semble lui aller à merveille, d’autant que Abdoulaye Dia, Pgd de la Senico, n’a jamais eu la «chance » de fréquenter les bancs de l’école publique sénégalaise. C’est plutôt la « daara », l’école coranique traditionnelle, qui aura eu l’opportunité de lui formater cet esprit entrepreneurial qui le caractérise, tout en lui inculquant les valeurs de courage, de persévérance et de patriotisme. De modeste vendeur au micro-détail, de sachets de café et de lait en poudre, dans une boutique anonyme d’un quartier populaire, au grand capitaine d’industrie qu’il est devenu, en passant par le vendeur de « guédj » et de « kéthiakh » (poissons séchés et fumés), entre la Gambie et le Sénégal, « Abdoulaye Dia Senico » aura su prouver aux nouvelles générations que l’on peut parfaitement réussir à se faire une place au soleil en portant en bandoulière l’unique credo, dont son esprit a été forgé durant ses dures humanités de « ndongal-daara » : « Inna Laaha maa’ saabiriine » (Allah est avec les endurants – Sôratul Anfal, verset 46). Les concours annuels de récital du Saint Coran dotés du « prix Senico », auxquels Jamra a l’honneur d’être régulièrement invitée, nous ont donné l’opportunité de mieux cerner l’esprit de partage et la volonté de consécration des sublimes enseignements du Livre Saint, qui ont indubitablement marqué le parcours de Abdoulaye Dia. C’est dans un Grand Théâtre noir de monde que cette 5ème édition du concours national de récital de Coran avait plébiscité la petite Khady Dramé, qui en a remporté le 1er prix. Organisé chaque année par Abdoulaye Dia Senico, cette compétition, désormais institutionnalisée, a acquis ses lettres de noblesse auprès de nombreuses « daaras » du pays, où les apprenants ont désormais hâte de pouvoir donner les gages de leur bonne maîtrise des subtilités du Livre Saint, et prouver leurs talents dans la psalmodie du message coranique, dans le cadre d’une saine émulation, dotée de substantielles récompenses. Occasion de mettre également en exergue les sublimes dimensions de l’Islam, religion de paix, d’entraide et de solidarité active. Dès lors, on ne peut être surpris outre-mesure d’apprendre cet acte de haute portée morale et citoyenne que vient de poser le « talibé » Abdoulaye Dia, dans le dénouement heureux de ce poignant litige foncier, l’ayant opposé à des populations de Darou Salam 02 extension, à Keur Massar, et qui avait tenu en haleine toute l’opinion. Tante la crainte était grande de voir, encore une fois, des centaines de familles assister, impuissantes, à la démolition de leurs demeures, pour la plupart construites au prix de mille sacrifices. Pour ensuite sombrer davantage dans la précarité. Mais, par la grâce de Dieu, et à la magnanimité du promoteur, ce bras-de-fer a été abrégé de justesse. À travers un dénouement paisible. Bien que ce différend judiciaire, qui avait pour enjeu le titre foncier N°11847, eût tourné en sa faveur, le promoteur Abdoulaye Dia Senico, à la surprise générale, et sous le regard ébahis de ces potentiels « victimes foncières », a pris la noble décision de ne faire démolir aucune concession. Encore moins de récupérer à son profit la moindre parcelle. Le fait est à ce point inédit qu’on ne compte plus les témoignages de respect, exprimés par des citoyens anonymes dans les réseaux sociaux, à l’égard de ce capitaine d’industrie, qui aura préféré se démarquer des sentiers battus, en renonçant volontairement à cinquante mille (50.000) mètres carrés de terre, plutôt que d’infliger une mémorable humiliation à 245 concitoyens, dont certains auront, des années durant, investi toutes leurs économies pour offrir un toit à leurs familles. L’honnêteté morale voudrait toutefois qu’une mention spéciale soit décernée aux bonnes volontés de la Société civile (Guy Marius Sagna, Thiaat, Kilifeu…) qui auront offert volontiers leurs bons offices, pour tirer d’affaire des dizaines de familles angoissées par cette décision de justice, que Abdoulaye Dia aurait légalement pu faire suivre d’une parade de bulldozers, en démolissant tout sur son passage, pour rentrer dans son dû. Abandonnant ainsi à leur propre sort de braves chefs de familles, vraisemblablement victimes d’une arnaque foncière. A cet égard, l’Etat est interpellé au premier chef sur ces litiges récurrents, tournant souvent autour d’un scénario classique, dont l’incongruité se le dispute au paradoxe. Il s’agit souvent d’une assiette foncière dont les parties en conflit prétendent chacune détenir légitimement, en bonne et due forme, des titres de propriété. Si ce n’est une redondance dans la chaîne décisionnelle de l’administration, consistant à délivrer, pour un site unique, à la fois un titre foncier domaniale et une délibération municipale. Il y a lieu de mettre de l’ordre dans les champs de compétence des institutions intervenants dans les attributions foncières, et dont les faibles justiciables pâtissent le plus de leurs antagonismes. Cette haute leçon de patriotisme, et de sagesse managériale, administrée par Abdoulaye Dia Senico, mérite d’être largement mise en évidence, afin de montrer qu’on peut parfaitement être juridiquement en position de puissance envers son adversaire et faire néanmoins sien cette sage maxime du grand philosophe et théologien français du 17è siècle, Blaise Pascal : « La justice sans la force est impuissante, mais la force sans la justice est tyrannique ». Autrement dit, la justice se doit, certes, d’être forte. Mais la force se doit, quant à elle, d’être plus humaine, pour être Juste. Le premier médiateur de la République du Sénégal, l’éminent magistrat Ousmane Camara, avait l’habitude de décliner cette noble posture sous la généreuse expression de « règlement en équité ». Et c’est ce que vient de faire Abdoulaye Dia Senico, qui mérite tous les honneurs de la République. Qu’Allah lui accorde Ses meilleures bénédictions.
L’Ong Jamra »
Litige foncier : «Jamra» salue la belle leçon d’Abdoulaye Dia de Senico «aux ogres qui écrasent les plus faibles »
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