XALIMANEWS-Validé sous forme de PPA(Power purchase agreement) sans appel d’offre, West Africa Energy dirigé par l’ancien ministre Samuel Sarr et l’homme d’affaire Arona Dia s’est vu octroyer le projet d’une centrale électrique à gaz de 300 MW au cap des biches à Rufisque.
Cette centrale aura ses quartiers dans le patrimoine foncier de la Senelec. L’État affectera à cette nouvelle entité privée (WAE) un quota sur les ressources naturelles gazières publiques (intrant) pour produire de l’électricité qu’elle revendra à Senelec. Les partenaires de West Africa Energy dans ce projet sont la société turc Çalik Enerji et le groupe General Electric. Le coût global du projet de cette centrale électrique est de 350 millions d’euros, soit 230 milliards de FCFA.
Le financement se répartit comme suit, 27 milliards FCFA d’apport en capital des actionnaires privés sénégalais cités plus haut, et le reste sous forme de dette, soit 203 milliards. Senelec est actionnaire à hauteur seulement de 15% de West African Energy, ce qui ne lui assure absolument rien.
Les 85% reviennent aux privés qui vont exploiter et prendre leurs dividendes et pourront doubler la valeur de l’entreprise lorsque l’exploitation du pétrole et du gaz débutera.
Le procédé de financement utlisé dans le cadre de cette transaction s’appelle : Leverage byout(LBO). De quoi s’agit-il?
Il s’agit d’une transaction financière qui utlise un montant important d’empunt pour couvrir le coût du projet, 203 milliards dans le cadre du projet à l’étude. Comme dans la plupart des LBO, ces hommes d’affaires veulent devenir privé en utilisant un pactole d’argent emprunté pour mettre la main sur des ressources publiques . La direction et les sponsors du LBO apportent normalement une part de fonds propres, environ 10% de la capitalisation totale, le reste provient de prêts bancaires et de dettes subordonnées.
Le LBO dans le cas de la Senelec n’est rien d’autres qu’une manoeuvre pour enrichir ces privés et affaiblir encore plus la Senelec. Comment?
1)D’abord, ces investisseurs bénéficient d’un quota du gaz qui appartient à tous les sénégalais, donc un bien public utilisé pour un usage privé ( y compris le capital foncier de la Senelec où cette centrale est construite).
2) La raison d’être de ce start up est de vendre de l’électricite à la Senelec, Donc la Senelec est l’entreprise opérante dans cette transaction (la vache à lait), c’est elle qui paie la dette de 203 milliards, puisqu’ en achetant l’électricité produite par West Africa Energy, la Senelec injecte directement des cash flows dans cette entité, cash flows qui permettront de payer la dette. Donc la Senelec paie indirectement la dette.
3) La Senelec paie la dette comme démontrée ci haut , garantie le prêt sous forme de cautionnement puisqu’étant actionnaire, fournit le patrimoine foncier, apporte l’intrant gaz à travers les ressources gazières du Sénégal et se retrouve paradoxalement avec 15% des actions.
J’ìnterpelle Le directeur de Senelec pour qu’il nous explique sur quel modèle il s‘est basé pour accepter une telle structure financière.
Ce projet qui est un début de privatisation, va surtout diminuer la valeur de l’entreprise Senelec puisque une fois la dette payée, la valeur de cette entité West Africa Energy (qui se retrouvera dans un secteur a fort potentiel avec la production du pétrole et du gaz) sera multipliée par deux. Cela veut dire que ces investisseurs qui ont juste injecté 27 milliards se retrouveront avec des actions d’une valeur de plusieurs centaines de milliards.
La Senelec devait à la place de cette forfaiture, créer un SPV (Special purpose vehicle) qu’elle contrôle a 100%. Cette SPV distincte de Senelec pourrait s’endetter pour réaliser ce projet. Senelec pourrait même confiée la gestion de ce SPV au privé pour se démarquer de sa filiale et maximiser le gain d’efficacité en terme de gestion.
Ceci aurait permis d’éliminer ces investisseurs inutiles, de diminuer à la fois le coût du projet, le coût de la dette, le prix de vente de l’électricité à la Senelec, le prix de l’électricité pour les sénégalais et le dernier et non le moindre, d’augmenter fortement la valeur de l’entreprise Senelec qui est un patrimoine national.
L’ambition qu’on doit avoir pour la Senelec aujourd’hui avec la découverte du gaz et du pétrole, c’est d’en faire un géant, c’est a dire une vitrine de l’economie Sénégalaise, une entreprise forte, rentable et conquérante, génératrice d’emplois.
Le directeur de la Senelec doit tenir le volant et conduire la voiture mais il ne doit pas se laisser conduire par la voiture. Il est payé pour maximiser la valeur de l’entreprise, cependant force est de constater que dans l’affaire Akile et West Africa energy, l’objectif visé est tout autre.
Pour conclure, une entreprise comme Senelec qui est en situation de monopole, et qui vient de voir de nouvelles opportunités s’ouvrir devant elle avec la production du gaz et du pétrole, n’a pas besoin de s’engager dans ce voyage a long terme qui sera perilleux pour sa croissance et ses perspectives. Elle doit prendre ses propres ses initiatives.
Mamadou Dame Dioum (Canada)
Monsieur a Dioum a parfaitement compris le braquage que ces aventuriers veulent opérer sur notre bien commun .Ce projet doit être porté par la Senelec qui représente le peuple sénégalais nous invitons le peuple sénégalais a la vigilance pour que ce deal n’aboutisse pas .C’est trop facile ce que ces gens veulent faire sur notre dos .La société civile si elle existe encore ,les patriotes ,les sachants et autres intellectuels doivent se réveiller et barrer la route a ces délinquants de la haute sphère.