Depuis une année que le monde se débat avec la pandémie de la COVID19, la mise en évidence de
l’incurie de l’administration sénégalaise, les complots du régime néocolonial contre les forces
patriotiques et la résistance qu’ils suscitent, sont les signes annonciateurs de grands bouleversements
sociaux et politiques qui pourraient surprendre.
En partant d’une question purement médicale, le peuple découvre la profonde carence d’un système
politique supposé veiller sur sa vie, sa santé, son bien-être et le devenir de ses enfants.
Ainsi après plus de soixante années d’indépendance factice, la réalité de la dépendance révèle, malgré le
monstrueux gaspillage de tant de ressources sur une si longue durée, l’incapacité de toute une Nation à
fabriquer la moindre seringue et le moindre gant ou comprimé.
Pendant qu’on répétait avec Senghor que « l’homme est au début et à la fin du développement » et
qu’on inaugurait des installations sans intérêt pour la vie du peuple comme le Centre de Conférence
Abdou Diouf, Dakar-Arena, l’Arène de Lutte et ce nébuleux et immobile TER de près de 1000 milliards de
Francs CFA pour une quarantaine de kilomètres, d’autres Etats, à l’exemple du Maroc si proche qui est
en mesure de satisfaire 80% des besoins nationaux en médicaments, ont développé une industrie
pharmaceutique nationale pour assoir leur souveraineté sanitaire.
Ce triste contraste peut, à lui seul, suffire à matérialiser le bilan désastreux du régime instauré en 1960
par la France et illustrer l’impossibilité d’un décollage industriel sous l’emprise du Franc CFA dont la
vocation répressive était et reste de maintenir le système de dépendance coloniale. Ce système fait de
nos pays des comptoirs commerciaux incapables de fabriquer le moindre produit fini. Motif aggravant,
on a même assisté à une désindustrialisation massive qui a vu la disparition de nombreuses usines du
secteur public et privé et jeter dans la rue des milliers de travailleurs qui luttent encore pour leurs droits
spoliés.
En fait la déliquescence du système sanitaire sénégalais actuellement saturé devant l’afflux et la diversité
des affections, s’était d’abord illustrée, bien avant la COVID, par son incapacité à assurer
l’hémodialyse aux patients, les obligeant à rechercher ce traitement vital, à l’étranger.
La pandémie est aussi venue remettre à jour les fausses promesses d’édifications d’infrastructures faites
à l’occasion des conseils ministériels décentralisés. Les coupes budgétaires de l’année 2019 qui ont
affecté le département de la Santé, le manque de motivation du personnel souvent en grève et les
déficits et déséquilibres en infrastructures, en équipements et fournitures ainsi qu’en ressources
humaines sont les symptômes d’une Santé qui n’a jamais été une priorité du régime.
La population qui vit cette misère imposée a pu toucher du doigt l’irresponsabilité de ses hauts
dirigeants en perte d’autorité morale parce qu’abonnés aux soins médicaux à l’étranger. L’entière
dépendance du système sanitaire de l’aide extérieure qui finance ses équipements et la totalité des
campagnes de vaccination est aussi à souligner. Face à la suspicion que suscitent les vaccins mis sur le
marché international, l’adoption d’une position passive de consommateur par la mise sur la touche des
laboratoires et des chercheurs sénégalais, révèle une insouciance sans nom des autorités.
C’est le lieu aussi de souligner la violence répressive qui a accompagné le confinement et le couvre-
feu. Cette violente frappe une population très appauvrie et dépendante d’activités économiques de
survie quotidienne et qui est dans l’incapacité, du fait de l’obsolescence des moyens de transport et de
l’absence d’infrastructures dédiées, d’observer les mesures édictées.
Si on associe à ces handicaps les menaces de famine dans plusieurs régions, on constate l’absence de
solution d’un gouvernement pris au piège de sa gestion scandaleuse faite de gabegie et de bradage des
ressources nationales.
En fait, les autorités néocoloniales sont aujourd’hui prises en étau entre les exigences des « bailleurs de
fonds » qui leur dictent leur conduite et la montée des protestations sociales dans le contexte d’une
pandémie qui s’aggrave et dont personne ne voit la fin. La gravité de la situation a amené le FMI à dire,
dans son rapport d’évaluation du 26 Janvier 2021 repris dans un communiqué du parti La République
Des Valeurs, « qu’en plus des changements inattendus provoqués par la pandémie de la Covid-19, le
Sénégal est exposé à des risques liés au mécontentement social généralisé et à l’instabilité politique. »
Voilà donc l’impasse à laquelle nous ont conduits l’absence de souveraineté nationale et l’option
totalement irresponsable et contreproductive de dépendance de vis-à-vis de l’étranger sur des
questions de sécurité humaine aussi vitales que la santé et l’alimentation.
C’est cette impasse qui explique la volonté, quoiqu’il en coûte, de départ massif vers l’étranger, d’une
jeunesse sénégalaise qui a perdu tout espoir de réaliser ses aspirations de vie meilleure dans son propre
pays.
Maintenant que nous constatons que la mise en place d’institutions aussi budgétivores qu’inutiles
n’a fait qu’alourdir les charges et que les dernières gesticulations politiciennes opérées n’ont pas réussi à
calmer une situation sociale et politique tendue, la seule option sur laquelle l’Etat néocolonial
responsable de ce blocage croit pouvoir compter est la répression des aspirations légitimes de la
population.
Ainsi, le Pouvoir, sous le prétexte de lutter contre la pandémie, a affiné son arsenal législatif en
déshabillant une Assemblée Nationale plus que jamais à genou et en donnant à son dirigeant suprême
les attributs législatifs qui lui manquaient pour disposer à sa guise de tous outils répressifs sensés assurer
sa survie.
L’équipement des forces qui avaient précédé l’élection présidentielle de 2019, la brutalité de la
répression observée dans le cadre de la lutte contre la Pandémie et la nomination à la tête du Ministère
de l’Intérieur d’un exécutant zélé, apparaissent en fait comme une répétition générale destinée à la mise
en condition de tout le système en prévision de graves troubles sociaux et politiques à venir.
Là où un simple éclairage du gouvernement aurait suffi à rassurer l’opinion, l’emprisonnement de
monsieur Boubacar Seye, président de l’ONG Horizon Sans Frontières qui s’inquiétait de la destination
des 118 Milliards CFA octroyés par l’Union Européenne dans le cadre de la lutte contre l’émigration
clandestine, est le signe d’une fébrilité qui en dit long sur l’état d’esprit d’un pouvoir devenu allergique à
toute contradiction.
Les autorités actuelles sont en fait très conscientes du courroux que soulèvent les scandales qui ont
successivement émaillée leur gouvernance depuis 2012 et du trop-plein que devrait constituer une
candidature en 2024 de celui-là même qui avait cherché à donner l’impression de son désintérêt du
pouvoir, au point de faire croire à l’opinion, à une réduction de son premier mandat de sept à cinq ans.
Leur principale préoccupation est de préparer et faire admettre la forfaiture que constituera ladite
candidature. Cet objectif majeur, en plus de la préparation d’une fraude à grande échelle, fait l’objet de
toutes sortes de machinations et complots pour disqualifier, aux yeux de l’opinion, les candidats les plus
crédibles. C’est dans ce contexte qu’il faudrait situer l’accusation saugrenue et l’acharnement de tout
temps dont font l’objet les leaders patriotes en particuliers monsieur Ousmane Sonko, président du
parti PASTEEF/Les Patriotes.
En cet instant de grande fragilité qu’il traverse, le régime perçoit la colère diffuse qui se manifeste dans
tous les segments de la population, sur l’ensemble du territoire et dans la diaspora. Cette colère est
associée au discrédit généralisé qui frappe la parole d’un Etat miné par la corruption qu’illustre le
dernier rapport de Transparency International cité par la presse nationale.
Parallèlement aux machinations, la détermination de la véritable opposition sortie de l’ombre et
bénéficiant d’une meilleure visibilité à la faveur du ralliement au pouvoir des opportunistes tous poils,
est une donnée majeure du champ politique. Cette détermination inébranlable suscite une peur
panique des autorités qui, n’ayant plus d’arguments crédibles, ne voient de salut, après avoir usé de
tous les leviers à leur disposition, que dans la répression.
Et même dans ce chapitre de la brutalité policière envisagée, il y a de sérieux doutes quant à la
disponibilité des forces de l’ordre à continuer d’assumer les sales besognes de répression d’une
population dont elles partagent largement les conditions de vie déplorables. La garantie
d’obéissance des cadres et de docilité des personnels quand les lois sont ostensiblement violées et la
justice bafouée par un pouvoir dictatorial qui a vendu le pays aux étrangers, n’existe plus. De plus en
plus, personne ne voudra se sacrifier pour sauver les privilèges de prédateurs fonciers et financiers, de
faussaires de billets de banques, de serviteurs de loges occultes, de trafiquants de drogue et de
dépravés de toute nature.
Parallèlement, cette option de violence à outrance que le régime envisage de suivre, ne laisse d’autres
choix aux Forces Patriotiques montantes, puisqu’elles sont animées d’une volonté sérieuse de remplir
leur mission historique, que l’UNITE, une grande unité qui mobilisera le peuple du Sénégal et changera
son destin en le sortant de la servitude.
S’il est heureux de constater le vaste élan de solidarité dont bénéficie actuellement le Parti PASTEEF/Les
Patriotes et son leader face aux accusations totalement insensées d’un régime honni par le peuple, il est
plus que nécessaire de prendre appui sur ce moment d’unité d’action sans précèdent, pour démarrer
l’édification d’une GRANDE UNION qui fédèrera tous les efforts pour chasser à jamais le système
néocolonial que notre peuple a désormais démasqué.
Cette unité sans faille qu’exige le niveau de conscience d’un peuple qui résiste vaillamment et de
manière multiforme aux agressions contre sa vie, appelle les dirigeants des Forces Patriotiques à un
nouveau type de leadership fait d’abnégation et d’esprit de sacrifice à la mesure des espoirs que
suscitent leurs discours, prises de position et actions.
Face à la gravité de la situation et pour l’intérêt général, il est important que les patriotes se débarrassent
de toute tendance égocentrique, individualiste et mégalomane pour le triomphe de ce peuple humilié et
qui souffre tant.
Ce leadership que le peuple sénégalais appelle de tous ses vœux devra être axé sur l’objectif de la
SOUVERAINETE NATIONALE comme point de convergence de tous les efforts.
Si un appel devait être lancé à tous les patriotes, ce serait de travailler dès à présent à une unité de leurs
organisations respectives, de la base au sommet et de mobiliser les militants, les sympathisants, la
diaspora et la population en général, pour faire face à des situations encore plus critiques que celles que
nous vivons actuellement et qui pointent à l’horizon.
Pour résumer, il est essentiel de mesurer à sa juste valeur l’opportunité que représente le contexte
actuel d’éveil et de mobilisation du peuple sénégalais. Plus que par le passé, ce peuple saisit, à partir de
sa propre expérience, la réalité de la mainmise du système néocolonial sur la vie et l’économie du pays
et la nécessité de sortir de l’oppression par sa propre lutte.
Les tentatives désespérées des tenants du pouvoir d’inverser cette tendance lourde qu’illustre la volonté
de salir monsieur Ousmane Sonko, prouvent que leur chute est désormais inscrite dans l’agenda du
vaillant peuple Sénégal.
Ainsi, le niveau de prise de conscience actuel de notre peuple, associée à la vague de critiques et
d’indignation en Afrique et au plan international dont fait l’objet la persistance du néocolonialisme
français, rendent la sortie victorieuse du système néocolonial et l’accession à une souveraineté véritable
tout à fait envisageables et possibles.
A terme, monsieur Charlie et son régime antinational se retrouveront très menacés car ne pouvant plus
compter que sur une France du CFA isolée parmi ses alliés, embourbée au Sahel, empêtrée en Côte
d’Ivoire et en but à la pandémie qu’elle maitrise très mal et aux revendications légitimes de son propre
peuple qu’elle peine à satisfaire.
Cette situation désespérée de bête blessée rend le régime capable des pires crimes contre le
mouvement patriotique et ses leaders. Elle appelle les responsables à une grande unité et les oblige à
faire preuve d’un regain de vigilance et de lucidité.
En effet, pour semer la confusion et retarder sa défaite, le pouvoir peut, avec ou sans l’aide de son allié
français, recourir à diverses manipulations tendant à instrumentaliser des antagonismes ethniques,
confrériques ou religieux ou susciter des actions terroristes pour dévier la pression qu’il subit et justifier
des mesures restrictives des libertés publiques en plus de celles prises sous le prétexte de la pandémie.
Malgré cette éventualité et les possibilités d’instrumentalisation qu’il ne faudrait pas sous-estimer, le
contexte actuel offre des éléments d’optimisme et une fenêtre d’opportunité historique qu’il convient
de saisir.
Dakar, le 09 Février 2021
Pour MAGI REEW
ALLA KANE