C’est Pap Ndiaye, historien de père sénégalais et de mère française, qui a été nommé à la tête de l’institution qui dirige le Musée de l’histoire de l’immigration en France.
L’annonce est très attendue du fait de la difficulté d’aborder sereinement toute question liée à l’immigration en France. C’est finalement jeudi que le ministère français de la Culture l’a révélé. Pap Ndiaye, historien français d’origine sénégalaise mais surtout spécialiste de l’histoire sociale des Etats-Unis et des minorités, a été nommé à la tête de l’institution qui dirige le Musée de l’histoire de l’immigration. Il aura pour mission de poursuivre « l’engagement de l’établissement pour sensibiliser la société française au rôle de l’immigration dans la construction de la France ».
Le ministère français de la Culture détaille la feuille de route de Pap Ndiaye: « L’impulsion de projets scientifiques et culturels avec des institutions muséales internationales, situées en particulier dans les régions du monde d’où sont issus les migrants depuis le XIXe siècle, mais aussi le développement de liens nouveaux avec les organismes français et étrangers, notamment associatifs, seront au coeur de son action ».
Né en 1965 à Antony, dans les Hauts-de-Seine, dans la proche banlieue parisienne, Pap Ndiaye est un spécialiste de la condition noire. En 2008, il a publié l’ouvrage « La Condition noire, essai sur une minorité française ». Le nouveau directeur général du Palais de la Porte Dorée, qui comprend notamment le Musée de l’histoire de l’immigration. Enseignant depuis 2012 à Sciences Po Paris, Pap Ndiaye a présenté, en compagnie Constance Rivière, secrétaire générale du Défenseur des droits, un rapport sur l’intégration de la diversité à l’Opéra de Paris. Il recommande de revoir les critères de recrutement au sein de son Ecole de danse, orchestre et chœur dans le but de favoriser la diversité, pour laquelle l’institution va nommer un « référent », comme l’a fait récemment le Metropolitan Opera de New York.
Pap Ndiaye est le frère aîné de l’écrivaine Marie Ndiaye, Prix Goncourt 2009. Moussa DIOP
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