Le pays se lève en un 3 Mars qui se poursuit en une colère noire animée par une révolte d’un long silence qui s’exprime par un soulèvement populaire légitime. La classe politique toute confondue a le devoir d’analyser les faits et les différents messages du peuple qu’on peut comprendre sans aucune ambiguïté mais à sa juste valeur. C’est à prendre comme une alerte, un signal fort envoyé par le peuple aux différents autorités politiques et dirigeants de la nation pour le respect du peuple et pour la considération des citoyens sans aucune discrimination de genre, de religion, d’ethnie, de parti, d’appartenance autre mais en restant dans le principe de notre devise qui nous lie tous en un Peuple, un But, une Foi en lui donnant une valeur avec la patrie devant le parti.
Ce serait une erreur de croire que c’est le conflit entre deux citoyens qui a été à l’origine de la révolte du peuple mais ça a été juste un élément catalyseur d’un désarroi et d’une amertume du peuple qui s’exprime à travers la coïncidence d’une accusation de viol et de menace de mort d’une citoyenne qui se transforme en une histoire politique, en un contenu médiatique qui a occupé toute la presse jusqu’à l’oubli des grandes priorités qui nous interpellent tous.
On a été tous emporté par un feuilleton Ousmane SONKO et Adji SARR qui a alimenté notre quotidien durant un moment à des fins plus politiques que citoyennes. Une situation vraiment déplorable face au nombre de viols dans ce pays qui n’ont jamais été autant médiatisés en comparaison à celui de Ousmane SONKO et Adji SARR. Quel a été le but de tout cet acharnement envers deux citoyens qui a finalement mis le pays en révolte ?
A notre humble avis, cette révolte relève d’un échec, d’une mauvaise gestion étatique des ressources de la cité dont juste une minorité profite au détriment de tout un peuple. Nous pensons que cette révolte vient à son heure pour faire comprendre à ceux qui nous gouvernent les priorités et les préoccupations du peuple, l’exercice de la gestion de la cité en concordance avec la réalité du mode de vie du peuple par des réalisations et des actes forts qui doivent réellement correspondre aux discours des dirigeants. L’urgence est d’apporter des solutions, une riposte d’urgence car aucun des dirigeants ou autorités n’ignore les réalités de sa cité, le manque d’emplois des jeunes, ce chômage des jeunes qui conduit tout un peuple à
une pauvreté extrême accentuée et empirée certes par la pandémie. Cependant, on refuse à l’instant T de croire aux discours mais plutôt à des actes forts de nos dirigeants en place et à mettre en pratique au profit de leur peuple souvent à l’oubli et exploité dans la gestion des
ressources de la cité. Nul n’ignore que tous les programmes politiques de gestion de la cité sont censés être écrits sur la base des préoccupations du peuple. Elles se relatent, s’expriment en besoins des attentes du peuple par les leaders des différents partis lors des élections législatives et présidentielles qui se voient souvent dans l’échec, se convertissent dans un jeu d’échecs, de corruptions, d’appropriation des terres, d’exploitation des ressources dont une minorité ou une élite profite au détriment de tout un peuple. Il est temps que cette mauvaise gestion politique s’arrête et cesse.
Nous regrettons les casses de stations, les vols de matériels et de nourritures dans certaines grandes surfaces qui ne sauraient se justifier ou s’expliquer par la faim, une conséquence d’une crise liée à la perte d’emploi de certains citoyens qui se verront ajoutés au nombre de
chômeurs. Nous regrettons tous les prisonniers pris en otage dans la revendication de leurs droits et à leur liberté d’expression. On souhaite qu’ils soient libérés au prix de la liberté et de la démocratie citoyenne. Nous regrettons tous les blessés à la marche de la révolte qui seront
pris en charge par l’Etat pour retrouver leur santé au prix de leur vie. Nous regrettons nos morts qui ont été tous des jeunes participant à la marche d’une révolte pour la revendication d’un avenir meilleur et qui n’assisteront pas à leur rêve qui se réalisera peut-être au prix de leur mort en une réalité dont leurs parents bénéficieront par une indemnité qui ne les fera pas revenir.
Nous avons été brusquement bouleversés par le soulèvement d’un long silence du peuple qui s’est exprimé dans toute l’étendue du territoire par l’ensemble des citoyens de tous bords. Nous avons assisté à une protestation du peuple pour un changement de mode de vie faisant face à une armée pour la protection du peuple malgré certains manquements par erreur. Nous avons écouté avec attention les différents discours des uns et des autres. Une déclaration engagée du leader de l’opposition Ousmane SONKO, soutenu par l’opposition qui campe dans sa position constante, sa vision, ses ambitions, ses convictions, son idéologie en un programme politique de voir un Sénégal meilleur qui s’est traduit dans un discours fort mais reste à voir dans la pratique car le peuple est habitué à écouter ces discours mielleux de l’opposition vite oubliés une fois au pouvoir. Espérons que tel ne sera pas son cas dans une exception des cas. Tout se joue à la course du pouvoir et les erreurs se payent cash.
Nous saluons le discours du Président de la république qui a su discerner le mal du peuple, qui a su reconnaître les manquements, qui a su accepter les erreurs car nul n’est parfait dans la vision d’un gouvernement et dans la gestion de la cité. Le Président Macky SALL n’est pas le premier Président dans cette gestion de la cité mais rattrapé par un destin politique des uns et des autres qui s’est accumulé dans son pouvoir car quoiqu’il arrive y’aura des manquements. On a constaté un discours de maturité, d’apaisement à la différence de certaines sorties d’arrogance, de menaces qui manquent d’éloquence en ce moment où nous sommes sous tension, discours qui pourraient s’éviter dans une situation de crise. Une leçon
du peuple enseignée au gouvernement à l’écoute de son peuple qui a été certainement compris une fois par l’ensemble de la classe politique qui se résume par une pensée « Je vous ai compris ». Que cette belle citation se réalise dans l’urgence face à cette situation de chaos, par des solutions concrètes, par des actes forts, par la formation des jeunes, par l’emploi des jeunes, par la réduction du chômage, par vaincre la pauvreté, par combattre la corruption qui plonge le pays dans un taux de pauvreté extrême qui se reflète par un manque de dignité d’un
peuple opprimé.
Tous ces faits qui se sont exprimés doivent être une leçon retenue et tenue en compte par notre gouvernement mais aussi nous interpeller tous à une meilleure gestion des ressources et à sauvegarder les intérêts de la cité au profit des citoyens, en mettant fin à toutes sortes de corruptions, encourager l’éducation, la formation, l’emploi, le talent, la créativité, le mérite par des prix. Le socle constructif d’une nation forte passe par le travail, l’effort, la discipline et la bravoure de tous citoyens à la construction du développement de la cité. En tant que dirigeants toutes classes confondues, nous devons à tout prix éviter d’être interpellés par notre conscience, d’un soulèvement citoyen, d’une révolte citoyenne qui enregistre des
blessés ou des morts pour enfin écouter ou répondre à l’appel de son peuple.
Yo Abaraka. Sunu Sénégal. Ukanal Djak, Pann Dj
Marcel Cassien BADJI alias Ksi Apakéna
Artiste et Slameur