CORBEILLE FAUTIVE Moustapha Guirassy, Serigne Mbacké Ndiaye et Amady Ali Dieng troublent le sommeil de Molière

Dimanche dernier, Cheikh Yérim Seck, journaliste à Jeune Afrique l’Intelligent, était l’un des invités de l’émission « Remue-ménage », sur la Rfm. Dans son intervention, l’analyste politique a lâché la phrase que voici : « Gouverner, comme on a tendance à le dire, c’est prévenir. »

Moi, je connaissais l’expression : « Gouverner c’est PRÉVOIR ». Suis-je donc en retard sur l’évolution sémantique des dictons ?

Dimanche dernier, Ibrahima Sar, Ministre délégué chargé de l’Energie, était l’invité de « Grand jury ». A cette occasion, l’homme nous a gratifiés de la chute grammaticale que voici : « Evidemment, on vous dépose UN offre, vous dépouillez… »

UNE telle offre grammaticale devrait rapidement être revue et corrigée !

Le même Ibrahima Sar, au cours de la même émission, a dit ce qui suit : « Il y a 50 mégawatts qui SERA mis en service. »

Dans le même temps, 50 agents de la police grammaticale SERONT mis en service pour décourager ceux qui violent l’intégrité de la langue française !

Le vendredi 4 mars, lors de la conférence de presse du gouvernement, destinée à réagir par rapport à la décision de Sidy Lamine Niasse d’organiser une marche le 19 mars, Serigne Mbacké Ndiaye, porte-parole de la Présidence, a occasionné le séisme grammatical que voici : « Quand c’est LA BSDA qui ONT des problèmes avec Walfadjiri, on dit c’est le gouvernement. » BSDA, cher « roi », c’est LE bureau sénégalais des droits d’auteur. Donc il faut dire Le BSDA.

Le même Serigne Mbacké Ndiaye, à la même occasion, s’adressant à Sidy Lamine Niasse, a dit ce qui suit : « Si on était dans un royaume, Sidy, vous ne SEREZ pas là en face de moi. »

Attention, jambaar, attention ! Il faut veiller au respect de la règle de la concordance des temps ! Voici ce qu’il fallait dire : « si on était dans un royaume, Sidy, vous ne SERIEZ pas là en face de moi. » Mais bon, on vous pardonne pour des raisons évidentes.

Au cours de la même conférence de presse, monsieur Moustapha Guirassy, Ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement, a lâché le missile que voici : « le Gouvernement du Sénégal et l’Etat PRENDRA ses responsabilités. »

Face à de telles agressions contre la langue de Molière, les inamovibles de l’Académie française PRENDRONT, eux aussi, les leurs.

Le mardi 1er mars, répondant aux questions d’un journaliste de la Rfm, Mamadou Lamine Dianté, Secrétaire Général du SAEMS, a dit ce qui suit : « il y a eu quelques avancées, mais qui ne nous SATISFAIT pas. »

Eh bien, vous non plus, monsieur Dianté, vos performances grammaticales ne nous SATISFONT pas !

Invité par Bécaye Mbaye, sur Bantamba, à donner son avis sur le différend qui oppose la 2STV et la Tfm, Demba Dia, Secrétaire Général du MAC, a passé tout son temps à répéter le mot EXCLUVISITÉ (qui, de toute façon, n’existe pas !), en lieu et place d’EXCLUSIVITÉ.

Il faut être Demba Dia pour oser tordre aussi méchamment le cou aux mots.

Le lundi 7 mars, Amady Aly Dieng, éminentissime professeur d’Economie à l’UCAD, était l’invité de Sada Kâne sur la 2STV, dans l’émission « l’entretien ». Dans le feu de ses réponses, l’érudit septuagénaire a dit ce qui suit : « Moi, l’échec ne me fait pas peur, au contraire, il me permet de voir mes faiblesses et de les PERFECTIONNER. »

Ah bon ! Doyen, vous aussi ! Les faiblesses étant négatives par essence, comment pouvez-vous les perfectionner ? Vous devriez plutôt chercher à les COMBATTRE, je crois ? Question d’un très petit à l’un des plus grands intellectuels de ce pays ! Respect.

Waly Bâ

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