MARCHE IMPROVISÉE DES FEMMES LIBÉRALES DE SORANO AU PALAIS SANS QUE LES POLICIERS NE PIPENT MOT SOUS DES NOTES DE « YOUZA ». Wade légalise l’anarchie puis invite les femmes à passer la nuit
Le concert de réprobations des populations contre la justice à deux vitesses du régime libéral semble justifié. Du moins, au regard du laxisme des autorités face aux exigences des femmes libérales.
Après avoir fini leur réunion au théâtre national Daniel Sorano pour, disent-elles, réfléchir sur les stratégies à même de faire remporter à leur candidat les élections de 2012, les femmes libérales, sous la conduite de la ministre d’Etat Ndèye Khady Diop et de la présidente du mouvement des femmes, Awa Diop, sans autorisation ni la moindre information à l’autorité, ont improvisé une marche sur le boulevard de République jusque-là sous haute surveillance policière, pour mener les militants à la rencontre du président de la République.
Mais le plus surprenant, c’est que malgré l’heure tardive (Ndlr : 21h et Wade venait juste de rentrer d’un voyage), les policiers ont laissé faire. Mieux, ceux qui avaient la charge d’assurer la sécurité à Sorano et environs, ce sont ceux-là même qui ont encadré les marcheurs sous les notes de « Youza », jusqu’au palais. Au Palais également avant la sortie du président de la République à 22h, c’était vraiment l’anarchie.
Les notes de tam-tam, de « Youza » pour être plus précis, devant les grilles ; des femmes assises à même le sol sur les marches des escaliers de la primature qui font face au palais et qui disent qu’elles attendront le maître des lieux jusqu’à ce qu’il se pointe ; les gendarmes qui tentent désespérément de faire sortir certaines d’entre elles qui avaient réussi à franchir la grande porte…, c’était l’anarchie totale, jusqu’à ce que Wade sorte enfin.
Mais loin d’être prolixe comme c’est le cas dans certains événements, Wade visiblement fatigué, dira pour les remercier, être « très content de l’initiative » prise par les femmes libérales qui ont décidé de braver le froid pour marcher jusqu’au palais. D’ailleurs, dit-il, « elles ont le droit de venir au palais à n’importe quelle heure. Si les hommes, les enfants et les responsables suivaient leur exemple, le problème serait réglé ». Les gens verraient que lui et les autres ne boxent pas dans la même catégorie. Et pour les remercier de leur geste, il ne peut que les « inviter à passer la nuit » au palais.
Madou MBODJ
lasquotidien.info