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“La Der doit changer radicalement de paradigme” (Par Mamadou Niang)

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La Délégation à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ), objet de toutes les critiques ces derniers jours devait pourtant recevoir des encouragements car le travail que l’équipe de la DER a abattu est acceptable à tout point de vue.

En effet, la DER/FJ, qui est une nouvelle expérience découlant de l’esprit créatif et lucide du Président Macky SALL, n’avait aucun socle, aucun appui à sa création puisque aucune structure ne jouait un rôle semblable à celui que joue la DER actuellement. La DER n’est pas une version ressuscitée de la FNPJ, ni de l’ANEJ encore moins de l’AJEB. Cette nouveauté fait que la DER devait inventer ses méthodes de prospection et d’actions.

Cependant, si la DER veut être au cœur du Programme d’Urgence pour l’Emploi et l’Insertion Socio-économique des jeunes doté d’une enveloppe de 450 milliards de nos francs sur 3 ans, il faut qu’elle change radicalement d’approche. Ainsi, le changement paradigmatique auquel, je convie la DER, repose sur un déploiement d’équipe mobile de la DER sur le terrain à la rencontre des sénégalaises et des sénégalais. Une telle approche permettra à la DER d’avoir des échanges dynamiques avec la jeunesse dans son ensemble, de constituer une base de données solide et de faire de l’entrepreneuriat de masse en suscitant une effervescence entrepreneuriale.

En outre, les jeunes chômeurs sont loin de constituer un groupe homogène, c’est pour cette raison que les outils en lignes de la DER ont une portée limitée, puisque non seulement la fracture numérique (47% de la population a accès à internet, soit 7,26 millions de sénégalais) est une réalité dans notre pays mais également une bonne partie des jeunes ayant moins de 35 ans ne peuvent pas utiliser correctement ces outils numériques à cause notamment de la faiblesse de leur niveau d’instruction (le taux d’analphabétisme demeure encore élevé 54,6%, malgré des progrès réalisés ces deux dernières décennies dans ce domaine au Sénégal. ANSD, RGPHAE 2013). Donc l’hétérogénéité de la jeunesse doit être prise en compte dans le financement de l’entreprenariat puisque le devoir de la DER qui est une entité étatique reste d’assurer l’égalité des chances, en luttant contre l’exclusion et en favorisant l’égal accès aux ressources financières et techniques dont elle dispose.

En effet, les vendeurs de cacahuètes, de cafés Touba, de sachets d’eau, de chaussettes, de coupe ongles, de mouchoirs à jeter, de stylos, de jus, de « thiakri » et de masque etc. ne doivent pas être des laissés-pour-compte durant l’opérationnalisation du Programme d’Urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes. Ce sont des sénégalais, qui chaque jour sont à la recherche de la dépense quotidienne, c’est pourquoi, ils sont dans la rue à vendre tout ce qui peut leur rapporter cette dépense. L’avantage de cette catégorie de sénégalais, c’est qu’ils ont déjà entrepris leurs propres business, il faut juste les appuyer un peu contrairement à la grande majorité des jeunes qui s’inscrive dans la plateforme de la DER. Ces jeunes dans la plupart des cas n’ont jamais entrepris malgré les business plans bien rédigés qu’ils déposent. Je suis convaincu qu’en adoptant une démarche de proximité axée sur des descentes de terrain, la DER va créer un dynamisme entrepreneurial avec des interventions plus rapides.

D’ailleurs l’option de Son Excellence, le Président Macky SALL de créer des guichets uniques dénommés Pôle-Emploi avec les représentants des structures dédiées (DER/FJ, ANPEJ, FONGIP etc.) dans les 45 départements du Sénégal, répond à un souci proximité et de territorialisation mais également à un souci de cohérence dans l’action.
C’est pour cette raison d’ailleurs, que je pense que les structures dédiées à l’emploi, l’insertion et au financement de l’entreprenariat des jeunes et des PME (DER/FJ, ANPEJ, FONGIP, etc.) doivent adopter une démarche pragmatique en étroite coopération en procédant à la création d’un registre unique au niveau national, cela permettra une certaine interopérabilité des différentes plateformes pour tenir compte de l’interaction de ces structures.

Pour terminer, je pense nous vivons certes des temps difficiles, mais ce sont aussi des temps riches de promesses, riches de possibilités car le Programme d’Urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes sera un puissant accélérateur de changements, un véritable générateur d’ambitions puisque la volonté du Président de la République, Macky SALL d’augmenter les ressources allouées aux programmes dédiés à la formation, à l’insertion, à l’entreprenariat des jeunes matérialise sa ferme résolution d’aider plus intensément sa jeunesse.

Chers jeunes du Sénégal, chers jeunes des villes, chers jeunes des campagnes remémorons-nous chaque jour, ces mots du Président de la République lors de la réception du Prix Sunhak pour la paix 2020 : « J’aimerais dire à ma jeunesse, il faut qu’elle croie en elle-même, qu’elle croit en ses capacités de réussite. Je crois ce qui est le plus essentiel, c’est que la jeunesse ne doit pas perdre espoir.

Nous autres, nous sommes là pour apporter les facilités, les formés, l’école… On n’a pas le droit de désespérer quelles que soient les difficultés, il faut qu’on comprenne que ça fait partie de notre passage sur terre. Donc, il faut quelles que soient les situations, garder l’espoir et avoir confiance en l’avenir. »
Chers jeunes portons donc l’espoir en bandoulière et avançons sereinement vers l’avenir !

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